HIGH-TECH
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 FÉVRIER 2025
Intelligence artificielle Un défi d’échelle pour le Maroc L L’intelligence artificielle bouleverse les modèles économiques et organisationnels à travers le monde. Le Maroc ne fait pas exception. Par K. A. Gemini, Mistral ou encore Grok. «Ces technologies ne se limitent plus à optimiser les processus, elles redéfinissent entièrement la manière dont les entreprises interagissent avec leurs clients et structurent leur croissance», sou- ligne Axel de Goursac, associé chez KPMG. Un écosystème en construction
dynamique est la startup DeepEcho, qui développe une IA dédiée au diagnostic prénatal en partenariat avec des chercheurs et des centres hospitaliers. Son objectif ? Détecter des maladies fœtales grâce à l’analyse de mil- liers d’images échographiques. Dans le secteur bancaire, l’intelli- gence artificielle révolutionne éga- lement les pratiques. Hiba Fergag, Product Manager Data & IA chez Attijariwafa bank, met en avant plusieurs cas d’usage : «l’IA nous permet d’analyser les compor- tements des clients, d’anticiper leurs besoins et de renforcer la lutte contre la fraude. Son inté- gration améliore la réactivité et la précision de nos services». La donnée, pilier fondamental de l’IA L’un des principaux défis liés à l’intelligence artificielle est l’accès à des données fiables et bien structurées. La performance des algorithmes dépend directement de la qualité et de la disponibilité des informations qu’ils exploitent. «La préparation et le nettoyage des données représentent 80% du travail en IA. Sans un cadre rigou- reux, les algorithmes risquent de produire des résultats erronés ou biaisés, nuisant ainsi à leur effi- cacité», explique Zineb Mezzour, experte Data & IA chez KPMG. En parallèle, la protection des données personnelles devient une préoccupation majeure, notam- ment avec l’application de lois comme le RGPD en Europe ou la loi 09-08 sur la protection des données personnelles au Maroc. «L’IA est un formidable outil, mais son efficacité dépend de la capa- cité des entreprises à monter en compétence» , souligne Younes Obohou, Regional Tech Lead chez Microsoft. «Chez Microsoft, nous accompagnons cette transforma- tion en proposant des formations et des certifications adaptées aux besoins des professionnels», ajoute-t-il. L’intelligence artificielle repré- sente une opportunité unique pour le Maroc. Toutefois, son adoption à grande échelle nécessitera une action concertée entre les entre- prises, les pouvoirs publics et les acteurs de la formation. ◆
ors d’un événement organisé récemment par KPMG Maroc, plusieurs experts, décideurs et acteurs économiques se sont réunis pour débattre de l’impact de l’IA sur le tissu entrepreneu- rial national. Si cette technologie ouvre des perspectives promet- teuses, elle soulève également des interrogations : comment structu- rer un écosystème viable ? Quelles opportunités concrètes pour les entreprises marocaines ? Et sur- tout, comment éviter que le pays ne se limite à un rôle de consom- mateur passif au lieu de devenir un acteur de premier plan ? Selon une étude de PwC, l’intel- ligence artificielle pourrait contri- buer à hauteur de 15.700 milliards de dollars au PIB mondial d’ici 2030. Dans cette course effré- née, les grandes puissances éco- nomiques investissent massive- ment. La Chine et les États-Unis concentrent, à eux seuls, plus de 70% des investissements mon-
diaux en IA, tandis que l’Europe tente de structurer une approche réglementaire et technologique plus cohérente. Le Maroc, lui, peine encore à s’inscrire dans cette dynamique à grande échelle. Loin d’être une mode passa- gère, l’intelligence artificielle est aujourd’hui un levier incontour- nable de transformation. Elle opti- mise les processus, améliore l’effi- cacité des entreprises et ouvre de nouvelles perspectives de crois- sance. « L’IA n’est plus une option que les entreprises peuvent choi- sir d’ignorer. Elle façonne déjà les nouvelles dynamiques éco- nomiques et organisationnelles. L’enjeu est de l’intégrer efficace- ment dans les stratégies pour ne pas être relégué au second plan» , affirme Tarik Smirès, associé chez KPMG Maroc. Les récentes avancées en IA ont été marquées par l’émergence de modèles toujours plus perfor- mants comme OpenAI, Google
L’événement a permis de dresser un état des lieux du développe- ment de l’intelligence artificielle au Maroc. Issam Alaoui, fondateur de AIOX Labs, insiste sur la nécessité d’une approche proactive pour éviter un retard technologique. «Nous avons deux choix : obser- ver l’évolution de l’IA et en adop- ter certaines applications, ou bien structurer un écosystème capable de créer nos propres solutions adaptées à nos besoins et réalités locales», note-t-il. Un exemple concret de cette
L’intelligence artificielle pourrait contribuer à hauteur de 15.700 milliards de dollars au PIB mondial d’ici 2030.
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