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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
DU 29/30 AVRIL 2021
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F.N.H. : Que suggérez-vous pour lutter contre l’arnaque dans le secteur immobilier ? M. L. : La VEFA est le seul moyen pour protéger les acquéreurs. Malheureusement, elle n’est pas appliquée. Réformer le système et le rendre plus simple et facile à mettre en œuvre est une priorité. La mou- ture actuelle est très compliquée, ce qui explique qu’elle soit boudée par les promoteurs. Je propose qu’elle soit remplacée par une caution ban- caire. Le promoteur pourra bénéficier d’une ligne de crédit en fonction de l’avancement du projet et, au final, il faut rendre des comptes. Pour lutter contre la spoliation et l’arnaque immo- bilière, il faut organiser l’activité des agents immobiliers. Ces profession- nels peuvent garantir la transaction avant de passer chez le notaire. C’est comme en France et les autres pays européens. Je tiens à rappeler que le propriétaire d’un bien immobilier dispose d’une période de quatre ans à compter de la date d’enregistrement pour lancer la procédure judiciaire qui lui permet- trait de récupérer son bien spolié. Une fois cette période passée, il n’aura aucune possibilité de recouvrer son bien. Cette disposition de la loi est injuste, la réformer au plus vite devient une nécessité. Par ailleurs, force est de noter que parmi les facteurs favorisant l’arnaque immobilière, figure la publicité men- songère, que ce soit à la radio, la télévision, la presse écrite, l’affichage, le digital ou dans les salons et expo- sitions. Il faut mettre de l’ordre à ce niveau. Chaque promoteur qui veut vendre des biens immobiliers sur plan, doit respecter certaines conditions et disposer des documents néces- saires, dont un plan autorisé. Pour leur part, les autorités doivent s’impliquer davantage pour couvrir les acqué- reurs. F.N.H. : Où en est votre projet pour l’organisation de l’activité d’agent immobilier ? M. L. : L’organisation de notre acti- vité permettra d’assainir la profes- sion et sera d’une grande utilité pour les autres métiers concernés par l’immobilier, à savoir les promoteurs, les notaires, les avocats ou autres.
F.N.H. : Comment évolue le segment professionnel ? A-t- il été touché par la reprise ? M. L. : Avec la pandémie, plu- sieurs entreprises ont opté pour le télétravail, principalement les multinationales. Actuellement, on assiste à un phénomène un peu spécial : les entreprises cherchent des bureaux de petite surface et liquident leurs locaux plus grands afin de réduire les frais, notam- ment de loyer, et autres charges variables. Parallèlement, on assiste à une demande des investisseurs qui sont à la recherche de plateaux ou de locaux commerciaux à louer. Il y a de l’intérêt pour ce genre de segment. Les opérateurs esti- ment qu’en l’absence de visibilité, ils préfèrent louer au lieu de mobili- ser d’importantes sommes d’argent dans l’acquisition. ◆
acquéreurs. Actuellement, la banque ne finance plus la totalité de la valeur d’un bien immobilier : elle demande une avance d’au moins 25 à 30%. Ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, surtout pour les primo-acqué- reurs. La Loi des Finances 2021 prolonge jusqu’30 juin 2021 l’exonération des droits d’enregistrement pour les actes portant première vente de logements sociaux et de logements à faible valeur immobilière. Il est souhaitable que cette initiative soit prolongée jusqu’au 31 décembre de l’année en cours. Je reste optimiste pour le référen- tiel de l’immobilier. La DGI devrait être un peu souple en tenant compte que les gens sont de plus en plus conscients et évitent la pratique du noir. Il faut laisser les gens travailler le temps que le secteur de l’immobilier se redresse et encourager aussi les villes périphériques. Pour Casablanca, c’est le cas de Bouskoura, Nouasser, Dar Bouazza, Tit Mellil, Zenata ou Had Soualem. Ces cités permettent d’atténuer la pression sur le foncier et de lancer des produits de qualité et à des prix concurrentiels, surtout pour la classe moyenne. S’agissant de la disponibilité du fon- cier spécialement dans les grandes métropoles, il faut revoir à la hausse la fiscalité locale, notamment la taxe sur les terrains non bâtis. La formule actuelle n’est pas dissuasive car elle encourage la spéculation. F.N.H. : Justement, les offres déclinées pour le moyen stan- ding dédié à la classe moyenne ne sont pas adaptées au mar- ché. Quelles sont vos proposi- tions à ce sujet ? M. L. : Dans le cadre du club des dirigeants, je suis président du pôle immobilier. Nous travaillons sur les pistes à investir pour développer le moyen standing. Nous envisageons de finaliser une proposition d’ici 2022. Pour baisser le coût du crédit, il est indispensable de supprimer la TVA sur les intérêts. Je propose également de créer un compte d’épargne loge- ment avec de véritables incitations fiscales. Cela permettra de constituer un capital et avoir la fameuse avance pour acquérir son logement dans de bonnes conditions.
L’exercice de la profession doit obéir à des critères spécifiques, notamment le niveau d’instruction et de compé- tence. Nous ne sommes pas contre les intermédiaires ou les «samsars», mais ils doivent se regrouper dans une autre entité bien distincte avec un statut particulier et travailler avec une agence immobilière. Une fois le pro- jet de mise à niveau de notre activité bouclé, les notaires seront obligés de n’accepter que les affaires traitées par les agents immobiliers dûment agréés. Cette option permettra de dissuader les arnaqueurs. Malheureusement, le projet de loi sur les agents immo- biliers traîne toujours au Parlement. Nous avons approché plusieurs partis politiques, mais n’avons pas eu de réponses ni d’explications concernant ce retard. Je tiens à préciser que tout métier qui n’est pas réglementé entraînera des dérives.
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