FNH N° 1021 ok

DU 29/30 AVRIL 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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DOSSIER AGROALIMENTAIRE

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◆ En dépit des contraintes, le secteur a continué à assurer un approvisionnement adéquat du marché. ◆ L’effet de la crise diffère d’une filière à l’autre. Forte résilience malgré la crise sanitaire

teurs. Au niveau logistique, la filière a procédé à un suivi particu- lier des modalités de circula- tion des produits alimentaires. «Pour une bonne coordina- tion, nous avons veillé à la diffusion régulière auprès des entreprises du secteur de toutes les informations utiles, sociales, économiques, financières et fiscales liées à la pandémie afin de leur permettre de réagir dans les délais prescrits. Nous avons également diffusé un guide pour résoudre les difficultés rencontrées, surtout celles relatives au déploiement sur le terrain des mesures prises par le Comité de veille éco- nomique (CNSS, banques..)», explique la Fenagri. Pour se conformer au pro- tocole sanitaire, les entre- prises ont pris des mesures draconiennes, notamment la distribution des accessoires de protection (masques et gels hydroalcooliques). Il fal- lait aussi adapter la chaîne de production aux mesures de distanciation. Malgré ces contraintes, le secteur a gagné brillamment la bataille de l’approvisionnement lors du mois de Ramadan, qui a eu lieu du 24 avril au 23 mai 2020, une période qui connaît une nette augmentation de la consommation. S’agissant de la reprise, tous les indicateurs font état d’une relance progressive de l’activité des entreprises du secteur agroalimentaire, meilleure que celles observée dans d’autres secteurs. En effet, les pertes d’emploi et le nombre de faillites sont bien moindres que dans d’autres filières. ◆

Les quelques perturbations du marché n’ont pas entraîné un renchérisse- ment des prix à la consom- mation.

nels du secteur ont redoublé d’effort pour assurer un bon approvisionnement sans que cela n’ait le moindre effet sur les prix. Pour y parvenir, le département de l’Industrie et du Commerce a créé une cel- lule de crise pour faire un suivi régulier de la chaîne d’appro- visionnement, notamment la disponibilité des différents produits agroalimentaires, surtout les plus demandés par les citoyens, ainsi que le maintien de l’activité des entreprises productrices. L’objectif était d’accompa- gner les entreprises du sec- teur, anticiper les éventuelles

perturbations et intervenir le cas échéant auprès des différentes administrations concernées pour débloquer la situation. Il était question aussi d’assurer un ravitail- lement suffisant non seule- ment des grandes villes, mais aussi des régions les plus éloignées. «Nous avons dû égale- ment gérer adéquatement notre approvisionnement en matières premières et en intrants dont certains sont importés, et ce malgré la prise en charge de frais supplémentaires engendrés par la pandémie», souligne- t-on auprès de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri). En effet, la majorité des entre- prises du secteur est forte- ment dépendante de l’amont agricole. Les restrictions de déplacement et les deux der- nières années de sécheresse ont perturbé leur approvision- nement. Mais grâce à une bonne gestion des stocks, aucun effet négatif n’a été répercuté sur les consomma-

D ès l’annonce de l’état d’urgence sanitaire et du confinement au Maroc le 20 mars 2020, un vent de panique et d’inquiétude a soufflé sur les consommateurs. Ils ont pris d’assaut les marchés et les grandes surfaces pour consti- tuer un stock de sécurité de produits agroalimentaires. Cette hausse de la demande a créé quelques perturbations au début de la pandémie. Conscients de cette situation, les autorités et les profession- Par C. Jaidani

Après le déconfine- ment, les unités de pro- duction ont fait les frais de la réduction des horaires d’ouverture.

La filière agroalimentaire a été impactée par une baisse de la demande de consommation sous l’effet de la fermeture des unités hôtelières, de restaura- tion, des cafés…ainsi que labaissedupouvoird’achat deplusieursmilliersde citoyens qui ont perdu leur emploi ou qui travaillent partiellement. Après le déconfinement, les unités de production ont fait les frais de la réduction des horaires d’ouverture. Ce qui a engendré une baisse du chiffre d’affaires. Quasi stagnant pour les activités relatives aux produits de pre- mière nécessité comme les huiles de table, cette baisse a été de 20 à 30%pour les filières «fromages», «thés» et «cafés» et de 35 à 60% pour les activités de la «chocolaterie», «confiserie», «boissons» et «biscuiterie». Impact dumarasme du tourisme et de la restauration

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