FNH N° 1021 ok

P OLITIQUE

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DU 29/30 AVRIL 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Affaire Brahim Ghali

◆ Le jeu trouble de l’Espagne crée des tensions diplomatiques et pollue sérieusement ses relations politiques avec le Maroc. Le jeu pervers de l’Espagne

le dire, suffisamment per- fide pour que l’ambassadeur d’Espagne à Rabat ait été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour exi- ger de lui les explications nécessaires sur l’attitude de son gouvernement. Pourquoi Brahim Ghali a été admis en Espagne en catimini et avec un faux passeport ? Pourquoi l’Es- pagne a jugé utile de ne pas en aviser le Maroc ? Pourquoi a-t-elle opté pour son admission sous une fausse identité ? Et pour- quoi la justice espagnole n’a pas encore réagi aux nombreuses plaintes dépo- sées par les victimes ? A ces interrogations légi- times posées par le gouver- nement marocain, l’Espagne a brandi jusqu’à présent une argutie bien ténue et assez risible : la présence de Ghali sur son sol se justifie par des «raisons strictement humanitaires». Froid polaire Les considérations «huma- nitaires» autorisent-elles le faux et l’usage de faux, de trafiquer un passeport pour que Brahim Ghali devienne le citoyen algérien Mohamed Benbatouch ? De mentir à «son ami» par omission ? De prendre sous son aile un ennemi du Maroc sur lequel pèse un mandat d’arrêt européen ?... L’Espagne est un Etat sou- verain qui peut accueillir qui il veut sur son territoire. Il est libre de fricoter avec Brahim Ghali en faisant les yeux doux à l’Algérie, pays qui,

au lieu de s’impliquer tota- lement dans la résolution du conflit artificiel autour du Sahara marocain, est der- rière une vaste campagne de propagande et d’hosti- lité contre le Royaume et manipule à sa convenance le polisario. Mais il faut alors que l’Espagne assume son choix avec responsabilité et qu’il ne se drape pas du sceau de l’humanitaire pour se dédouaner. C’est faire offense à l’intelligence col- lective, à tous ces observa- teurs qui suivent avec luci- dité l’évolution du dossier du Sahara marocain. C’est un jeu assez pervers auquel se prête le gouvernement de Pedro Sanchez en ce moment, tant cette affaire dégage un parfum nauséa- bond de connivences dou- teuses algéro-espagnoles au détriment du Maroc. Qui, aujourd’hui, pollue sérieuse- ment les relations politiques entre les deux pays. Reste maintenant à savoir si ce vent frais qui circule entre Rabat et Madrid ne se trans- formera pas en froid polaire. Nous le saurons une fois les jeux diplomatiques en cou- lisse rendus publics. En attendant, l’attention reste focalisée sur la justice espagnole. Ghali sortira-t-il de ce pays où il est pour- suivi pour délit de génocide, assassinats et tortures aussi facilement qu’il y est entré ? L’Espagne va-t-il procéder à son arrestation ? Ou bien échappera-t-il à la justice pour des raisons… huma- nitaires ? L’avenir nous le dira.. ◆

Arancha González Laya, cheffe de la diplomatie espa- gnole, pense avec naiveté que cette affaire ne «perturbe (pas) les excel- lentes relations que l’Espagne entretient avec le Maroc».

espagnole. «Cette question n’empêche ni ne perturbe les excellentes relations que l’Espagne entretient avec le Maroc, (…) un voisin, un ami et un partenaire pri- vilégié dans les domaines économique, politique, (…)», s’est empressée de déclarer Arancha González Laya, au cours d’un point de presse vendredi dernier. Laya fait soit preuve de naïveté extrême, soit elle ne mesure pas la portée de l’acte posé par le gouvernement espa- gnol. Car l’attitude de l’Espagne procède d’une faute poli- tique grave et d’une trahison des règles qui doivent régir l’ «amitié» et les relations de «bon voisinage», surtout quand le sujet sous-jacent concerne la souveraineté du Royaume sur son Sahara. En effet, dans ce qu’on peut désormais appeler «affaire Brahim Ghali» , l’Espagne joue un jeu trouble et, osons

U n vent frais cir- cule entre Rabat et Madrid depuis que la fameuse affaire du dénom- mé Brahim Ghali, chef des milices séparatistes du poli- sario, a été portée sur la place publique. Cet individu poursuivi pour crimes de guerre et atteintes graves aux droits de l’Homme, aux «bons soins» de l’Espagne soi-disant pour des «raisons humanitaires» , est en effet au cœur des ten- sions diplomatiques entre les deux pays. Il faut avouer que la pos- ture et les agissements du voisin espagnol dans cette affaire sont pour le moins ambigus, voire franche- ment douteux. Et poussent à s’interroger sur le sens de cette amitié entre ces deux nations, revendiquée par la cheffe de la diplomatie Par D. William

Reste main- tenant à savoir si ce vent frais qui circule entre Rabat et Madrid ne se transformera pas en froid polaire.

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