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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 20 OCTOBRE 2022
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Projet de Loi de Finances 2023
◆ Les attentes autour de ce PLF 2023 sont nombreuses. ◆ Mais le gouvernement devra faire des choix cornéliens dans un contexte marqué par une conjoncture pour le moins défavorable. Arbitrages difficiles en perspective
les tensions inflationnistes. Cette mesure vient s’ajouter à celles prises auparavant, dont notamment des crédits supplémentaires d'un mon- tant de 16 Mds de DH, afin de maintenir les prix de vente du gaz butane, du sucre, de la farine et du pain à leurs niveaux actuels. La multiplication des rallonges budgétaires témoigne de l’inconfort dans lequel se trouve l’Exécutif, dont les prévi- sions sont régulièrement chahutées par l’évolution de la conjoncture à l’interna- tional et ses répercussions internes. De fait, les projec- tions du gouvernement au titre du PLF 2023, tant en termes de croissance que de déficit budgétaire, sont pré- carisées d’un côté par l’insta- bilité de la situation géopoli- tique internationale et les ten- sions persistantes sur les prix des matières premières, et de l’autre par l’effet pervers que peut avoir le déficit pluviomé- trique sur l’agriculture. Outre ces facteurs exogènes et endogènes, le gouver- nement devra intégrer les doléances des différentes fédérations sectorielles, avec des entreprises parti- culièrement secouées par la conjoncture actuelle et qui réclament déjà davan- tage d’allègements fis- caux. L’Exécutif doit aussi composer avec les centrales syndicales dans le cadre du dialogue social en cours, où la cherté de la vie occupe
la centralité des discussions. Redonner du pouvoir d’achat aux ménages sera forcément l’un des points saillants du PLF 2023. En cela, il est entre autres prévu d’actionner le levier fiscal, avec notamment la baisse de l’impôt sur le revenu (IR). Si le principe semble acté, les modalités ne sont pas encore arrê- tées. Sur ce point, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) préconise de «réviser le barème de l’IR conformément aux principales recomman- dations des dernières assises nationales de la fiscalité, en relevant la tranche annuelle exonérée de l’IR, de 30.000 à 36.000 DH, et en appli- quant le taux maximum de l’IR au revenu annuel dépas- sant les 240.000 DH». L’AEI suggère aussi d’ «augmenter le taux de déduction pour frais professionnels et relever les charges de famille déduc- tibles de 360 DH à 1.080 DH par personne à charge». Les attentes autour de cette Loi de Finances sont donc nombreuses. Mais le gouver- nement devra forcément faire des arbitrages budgétaires délicats. Qui feront sûrement beaucoup de mécontents. Qui seront alors sacrifiés sur l’autel des contraintes bud- gétaires ? Sans aucun doute, il lui faudra faire preuve de beaucoup de pédagogie pour bien expliquer et argu- menter ses choix. Ce qui, à l’évidence, n’est jusqu’à présent pas le fort de l’Exé- cutif. ◆
Redonner du pou- voir d’achat aux ménages sera forcément l’un des points saillants du PLF 2023.
le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité des réformes. Cela devrait ainsi aboutir à une croissance économique de 4% en 2023, après 1,5% en 2022, un taux d'inflation de 2% et un déficit budgétaire à 4,5% du PIB, selon les pro- jections du gouvernement. Tensions budgétaires La conjoncture actuelle a fortement laminé les caisses de l’Etat. Le gouvernement, qui s’est refusé à faire une Loi de Finances rectificative, a néanmoins dû se livrer à des acrobaties budgétaires pour faire face à cette situa- tion inédite. Dernière déci- sion en date : l'ouverture de crédits supplémentaires d'un montant de 12 milliards de dirhams au cours de l'an- née 2022 au profit du bud- get général, dictée par les répercussions d'un contexte défavorable marqué par
L e gouvernement sera contraint de jouer aux équili- bristes dans le cadre du projet de Loi de Finances 2023. Sa marge de manœuvre budgétaire reste réduite en raison de l’impact de la conjoncture internatio- nale sur l’économie nationale. La guerre entre la Russie et l’Ukraine et la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques poussent ainsi logiquement à faire des arbitrages serrés, dans un contexte marqué par une forte poussée inflation- niste. Le PLF 2023 a retenu quatre domaines d’intervention prio- ritaires : le renforcement des fondements de l’Etat social, la relance de l’économie nationale à travers le soutien de l’investissement, la consé- cration de la justice spatiale et Par D. William
Les projec- tions du gou- vernement au titre du PLF 2023 sont précarisées par nombre de facteurs exogènes et endogènes.
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