La tour de contrôle, où toute la magie est rendue possible grâce au système numérique. —photo Cristiana Mandru
Mme Lacasse, dans la salle de projection, où tout est devenu numérique. —photo Cristiana Mandru
comme Cinéplex. Dans les années 1970-80, l’avènement de la nouvelle technologie des vidéos a causé la faillite de plusieurs cinémas indépendants. Au début des années 1980, les profits du cinéma conventionnel se situaient à 10milliards de dollars par année, tandis que les profits de la vidéo, la nouvelle technologie à cemoment-là, se situaient à 30milliards de dollars en moyenne. Enmême temps, la clientèle a commencé à changer. Elle est maintenant plus stable. Le cinéma Laurentien est passé à travers cette crise. Il explique la survie du cinéma par son travail acharné, d’avoir tenu le cinéma en bonne forme avec une bonne discipline, le choix des films qui a su satisfaire la clientèle à travers le temps et la chance d’avoir su capturer une bonne clientèle stable. Celle-ci reconnait à son tour qu’ils sont chanceux d’avoir un cinéma près de chez eux; les ciné- mas indépendants dans une petite ville, c’est une rareté aujourd’hui. «On a une clientèle très diversifiée. On essaie toujours de jouer deux films qui n’attirent pas le même groupe d’âge. La famille, c’est toujours le plus important, parce que c’est la relève ici. Tous les membres d’une famille vont venir au cinéma, du plus petit au plus vieux.» «On l’a tellement bien tenu (le cinéma), qu’on a donné l’envie aux clients de retourner au cinéma. On a changé des vies. Des gens sont venus plus tard pour nous remercier de les avoir corrigés à leur adolescence, quand ils avaient été bannis du cinéma, pour ne pas avoir respecté les règles. On était stricts sur la discipline et ça lançait unmessage aux autres jeunes adolescents: qu’il y avait des règles et des gens à respecter.» C’est une fierté d’avoir pu contribuer un peu à changer des vies, en les disciplinant, selon M. Myner.
Mme Lacasse est émue devant la reconnais- sance que certains clients montrent envers sonmari qui, depuis qu’il est tombé malade il y a un an, ne peut plus descendre de leur appartement à l’étage du cinéma, pour venir accueillir les clients. Certains clients, devenus des amis au fil des ans, veulent le voir, mais il n’est plus présent sur les lieux depuis qu’il souffre d’un cancer. Le secret de cet attache- ment de la communauté pour le couple, c’est la façon dont ils sont reçus. «On reçoit nos clients, on est à la porte quand ils arrivent et quand ils partent. Ils ne sont pas juste des numéros. C’est ça que les gens apprécient.» En 2012, l’appel à lamodernisation a été bien reçu et ils ont fait la rénovation complète du cinéma, en adoptant les nouvelles techno- logies numériques, le son Dolby stéréo, des projecteurs digitaux, ce qui a amené le tout au niveau des équipements existants dans les grandes villes. Les plans d’avenir du couple incluent la volonté de continuer à garder le cinéma à la page de la technologie, recevoir la clientèle comme auparavant et éventuellement vendre le cinéma, le temps venu. M. Myner constate que lemarché de Grenville est assez protégé contre l’invasion des grandes corporations qui ne vont pas s’installer dans une petite ville de moins de 50 000 habitants. S’ils l’avaient voulu, ils l’auraient déjà fait au cours de toutes ces années d’existence du cinéma. En dernier lieu, Mme Lacasse ajoute qu’elle aurait bien aimé organiser une grande fête pour son mari, afin de célébrer les 50 ans d’existence du cinéma, mais vu la fragilité de ce dernier, qui devient facilement fatigué ces derniers temps, elle a plutôt décidé de nous rencontrer, à ses côtés, tout comme ils l’ont fait au cours de ces 43 dernières années ensemble, à travers les hauts et les bas.
La seconde salle de cinéma, construite en 1988. —photo Cristiana Mandru
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