ENTREVUE
JEAN-MARC LALONDE, TOUJOURS PRÊT À AIDER
HISTORIQUE DE L’AUTOROUTE En feuilletant son épais classeur sur la 17/174, M. Lalonde a noté que lorsque la 17/174 était encore une route provinciale en 1989, un plan précis avait été proposé, ainsi qu’un budget, pour l’amélioration de la route. La construction devait commencer en 1992. «Ensuite, les néo-démocrates ont été élus, a expliqué M. Lalonde. Ils ont décidé de prendre cet argent et de l’utiliser plutôt pour élargir la route 16.» Par la suite, lorsque le gouvernement progressiste-conservateur de Mke Harris a pris le pouvoir en Ontario, il a décidé que la circulation sur la route 17, qui traverse Prescott-Russell pour se rendre à Ottawa, n’était pas suffisante pour qu’on la qualifie de route provinciale. Queen’s Park a prétendu que la route était plutôt une route régionale et en a transféré la responsabilité à la Ville d’Ottawa et aux Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR). C’est alors que la portion d’Ottawa de la 17 est devenue la 174. Les CUPR, pour leur part, l’ont rebaptisé route de comté 17. Depuis, les deux gouvernements locaux ont tenté d’obtenir de la province qu’elle reprenne la route ou, à tout le moins, four- nisse de l’argent pour élargir le tronçon entre Rockland et Orléans, afin d’en faire une route à quatre voies. M. Lalonde se souvient d’une conversation qu’il a eue avec le maire d’Ottawa de l’époque, Jim Watson, au sujet de la situation. «Il m’a dit: Jean-Marc, tu as un travail à faire», a dit M. Lalonde. Il a précisé que l’appui pour la construction d’une route à quatre voies avait augmenté à Toronto, à partir du moment où Kathleen Wynne était ministre de la Voirie sous le gouvernement libéral de Dalton McGuinty. Lorsque Kathleen Wynne est devenue pre- mièreministre, plus tard, l’une des dernières mesures prises par son gouvernement a été d’allouer des fonds dans le budget provincial pour que la construction de la route com- mence en 2019. Puis, le gouvernement progressiste-conser- vateur de Ford a pris le pouvoir en 2018. Quant au plan de reconstruction de 2019 pour la route 17/174… «Cela ne s’est jamais réalisé», a dit M. Lalonde en hochant la tête, tout en exprimant l’espoir que le gouver- nement provincial actuel puisse encore se
GREGG CHAMBERLAIN gregg.chamberlain@eap.on.ca
L’idée de la retraite pour Jean-Marc Lalonde, c’est de continuer à faire ce qu’il a toujours fait lorsqu’il était député provincial : aider les gens à régler leurs problèmes avec le gouvernement provincial. «Je dois suivre un de ces cours pour ap- prendre à dire non, a déclaré M. Lalonde, sourire aux lèves, lors d’une entrevue dans un café local. Partageant l’espace sur la table déjà occupé par un café et un beigne, un cartable rempli de lettres, de cartes, de résu- més de rapports et d’autres renseignements concernant le projet d’élargissement de la route de comté 17. «Je ne jette rien», a déclaré le politicien de 84 ans, montrant le cartable du doigt. L’aménagement de quatre voies sur le lien routier entre Rockland et Orléans/Ottawa est l’un des travaux inachevés des années au cours desquelles M. Lalonde était député libéral de Glengarry-Prescott-Russell et des années qui ont précédé et suivi son pas- sage en politique municipale. En ce qui le concerne, il s’agit d’une des questions les plus importantes, sinon la plus importante, pour Clarence-Rockland et pour l’ensemble de GPR. Il a l’intention de continuer à participer activement à la résolution de la situation. «C’est très important pour les futures familles de Rockland», a-t-il soutenu, en soulignant que la population locale pour toute la région de Clarence-Rockland a augmenté de plus de 31% depuis 2006. La circulation entre Rockland et Orléans durant cette même période a également augmenté de près de 17%. «Beaucoup de gens autour du Bourget empruntent maintenant le chemin Russell pour se rendre à Orléans au lieu de la 17», a noté M. Lalonde, ajoutant que d’autres routes en provenance et à destination de la région d’Ottawa, à partir de la circonscription, assistent à une augmentation de la circula- tion. Les automobilistes tentent d’éviter la congestion croissante sur le chemin de comté 17 et la route 174.
L’ancien député provincial et maire de Rockland, Jean-Marc Lalonde —photo Gregg Chamberlain
montrer disposé à faire avancer le projet. Plus tôt en janvier, M. Lalonde a accompa- gné des représentants des CUPR à Kingston lors d’une réunion avec les responsables régionaux du ministère des Transports pro- vincial. L’ancien député avait aidé à organiser la rencontre, en faisant appel à ses contacts provinciaux. Il a apporté avec lui son dossier sur la 17/174, pour aider les CUPR à faire valoir leurs arguments en faveur de l’attribution d’un statut prioritaire à la route, pendant l’examen actuel du budget provincial sur les projets d’immobilisations pour l’Ontario. «La consultation sur le budget de l’Ontario commence à la fin du mois, a déclaré M. Lalonde, en tapotant son classeur sur la table du café. Les CUPR doivent faire une présen- tation solide, et la Chambre de commerce de Clarence-Rockland pourrait aider ici aussi.» Tout au long de sonmandat de député pro- vincial, M. Lalonde a toujours dit aux poli- ticiens et aux groupes locaux, ainsi qu’aux électeurs de Glengarry-Prescott-Russell, que le succès de la circonscription à obtenir des fonds provinciaux pour des projets d’infras- tructure et autres était presque une garantie, lorsque tous travaillaient ensemble dans un même but. «C’est ce dont nous avons besoin mainte- nant, a-t-il dit. Nous avons besoin d’un repré- sentant de la ville, un représentant des CUPR et un pour la Chambre de commerce, afin de faire une présentation au gouvernement. Si vous ne demandez , vous n’aurez rien.» Retraité de la politique? M. Lalonde a passé quatre décennies de sa vie en politique, d’abord au conseil munici- pal de l’ancienne Ville de Rockland, où il a notamment occupé le poste de maire, puis pendant 18 ans comme député libéral de Glengarry-Prescott-Russell. Il est retourné en politiquemunicipale une autre fois en 2014, en tant que conseiller du quartier 1 au conseil de Clarence-Rockland. Il a choisi de ne pas se représenter en 2018. Cependant, son idée de retraite politique semble toujours impliquer de fournir une oreille compatissante lorsque les gens lui parlent de leurs problèmes avec les gouvernements. «Je continue donc à aider, a-t-il confié, parce que j’ai beaucoup de contacts. Je reçois des appels presque tous les jours. J’ai toujours essayé de maintenir une bonne relation avec tous les membres du gouvernement, qu’ils soient libéraux, conservateurs ou
néo-démocrates.» Il participe également à divers autres projets en tant que membre de l’Association des anciens parlementaires de l’Ontario (AAPO). Il est président du comité de l’éducation de l’association et l’une de ses activités actuelles consiste à élaborer un programme pour aider les étudiants des niveaux universitaire, collégial et aussi des écoles secondaires, à comprendre ce qu’il faut faire pour faire ap- prouver les lois et les politiques aux niveaux municipal, provincial et fédéral. Il sourit à l’idée qu’il essaie de faire revivre le cours d’éducation civique, qui était autrefois offert dans les écoles secondaires de l’Onta- rio et d’autres provinces. Mais il a indiqué que la prochaine génération a sérieusement besoin de comprendre comment fonctionne le gouvernement. «J’encourage toujours les jeunes à suivre des cours de sciences politiques lorsqu’ils vont à l’université, a-t-il relevé. Vous devez connaître les rouages du gouvernement, surtout pour les entreprises, quand vous essayez de faire approuver quelque chose pour le développement.» Une grande partie de cette expérience durement gagnée sera disponible pour les générations futures lorsque M. Lalonde aura terminé un autre de ses projets: son autobio- graphie officielle. «J’écris mes mémoires, a-t-il dévoilé. Aumoins, j’essaie d’écriremon livre.» Jusqu’à présent, il a élaboré ses notes et sa première ébauche pour la période de 14 ans à partir de 1991, lorsqu’il était le plus actif comme député provincial. Il n’a pas encore écrit sur l’époque où il était entraîneur de hockey junior à Rockland, y compris l’entraî- neur d’un jeune dénommé Guy Lafleur, avant que celui-ci devienne le «Démon Blond» des Canadiens de Montréal. Il lui reste aussi à commencer la section du livre qui traite du plus important dans sa vie, sa bien-aimée Gisèle, qui l’a soutenu à travers tous les hauts et les bas de sa vie, avant, pendant et après sa carrière politique. Mais tout cela va se faire. Entre les appels de gens qui ont besoin d’aide pour régler des problèmes de bureaucratie sur les soins de santé et les demandes de permis de conduire, lorsqu’il ne fait pas de lobbying pour obtenir une route à quatre voies entre Rockland et Orléans. Tout cela se fera.Parce que Jean- Marc Lalonde est comme le lapin alimenté par une pile Energizer. Il ne cesse d’avancer.
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