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JEUDI 22 AVRIL 2021

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EN BREF La chaleur à la surface des océans a atteint des sommets

Un cocktail explosif pour des millions de personnes Conditions météorologiques extrêmes et Covid-19

◆ D’après l’Organisation météorologique mondiale, le choc des conditions météorologiques extrêmes et de la Covid-19 a doublement pénalisé des millions de personnes en 2020.

D’après le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le ralentissement économique, une conséquence de la crise sanitaire, a entraîné la baisse temporaire des nouvelles émissions de gaz à effet de serre, mais sans impact perceptible sur les concentrations atmosphé- riques. D’ailleurs, les concentrations des principaux gaz à effet de serre ont continué d’augmenter en 2019 et 2020. Toujours, à en croire le PNUE, les fractions molaires de dioxyde de carbone (CO2) moyennées à l’échelle du globe ont déjà dépassé 410 par- ties par million (ppm). L’organisation prévient que si la concentration du gaz précité suit le même schéma que les années précédentes, elle pourrait atteindre, voire dépasser, 414 ppm en 2021. L’autre donne inquiétante révélée est que la chaleur à la surface des océans a atteint des sommets. Or, les océans absorbent plus de 90% de l’excédent de chaleur dû aux activités humaines et plus de 80% des zones océaniques ont fait face à une canicule marine. A noter que dans l’ensemble, le niveau moyen de la mer à l’échelle du globe a continué d’augmenter en 2020. De plus, notons que de fortes pluies et de graves inondations ont touché de vastes zones en Afrique et en Asie. Ces phénomènes ont déclenché une inva- sion de criquets pèlerins dans une grande partie du Sahel et de la corne de l’Afrique. C’est dire l’intensité des phénomènes naturels particulièrement préjudiciables pour l’homme et l’envi- ronnement qui ont eu lieu au cours de l’année dernière. ◆

2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais observées, malgré le refroidissement dû à la Niña.

L’ agence onusienne basée à Genève a révélé récemment dans un nouveau rapport établi avec un vaste réseau de par- tenaires que le ralentissement économique lié à la pandémie n’a réussi à freiner ni les moteurs, ni l’intensification des effets du changement climatique. En clair, le nouveau document a confirmé les conclusions de décembre dernier. Le rapport conforte ainsi le fait que 2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais observées, malgré le refroidissement dû à la Niña. Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, n’y est pas allé par quatre chemins lors de la récente conférence de presse conjointe avec le Secrétaire géné- ral de l’OMM. «C’est un rapport effrayant (...) Nous sommes au bord de l’abîme. 2020 a été une année sans précédent pour les popu- lations et la planète», regrette le patron de l’ONU. Il est toutefois important de souligner que la publication du document susmention- né intervient quelques jours avant le Sommet des dirigeants sur le climat qui est organisé virtuellement par les États-Unis les 22 et 23 avril 2021. Par ailleurs, notons que 2020 a

été certes dominée par la pandémie de la Covid-19 mais le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) montre que l’année dernière a également été une période sans précédent de catastrophes météorolo- giques et climatiques extrêmes. Pour preuve, la température moyenne à la surface du globe a été supérieure l’an dernier de 1,2°C par rapport à la période préindustrielle. Les six années écoulées depuis 2015 ont été les plus chaudes jamais enregistrées. La décen- nie 2011-2020 a été la plus chaude jamais constatée. Du côté de l’agence onusienne spécialisée, l’on assure que l’ensemble des indicateurs climatiques clés présentés dans le rapport, mettent en lumière l’aspect durable et implacable du changement cli- matique et l’augmentation du nombre et de l’intensité des phénomènes extrêmes. A cela s’ajoutent les pertes et dégâts de grande ampleur, qui nuisent aux individus, aux socié- tés et aux économies. Au final, d’après l’ONU, le climat poursuivra sa tendance négative au cours des prochaines décennies. Et ce, indépendamment du succès des initiatives entreprises pour atténuer le changement cli- matique. ◆

António Guterres :

«C’est un rap- port effrayant

(...) Nous sommes au bord de l’abîme».

Avec la participation de

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