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JEUDI 22 AVRIL 2021
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nouveaux variants. Ainsi, plusieurs labo- ratoires sont en course pour trouver le précieux sésame. Peut-être nous aurons à vacciner encore davantage avec des rap- pels. L’utilisation de plusieurs marques de vaccins est aussi une voie en cours d’explo- ration. F.N.H. : Avec le nombre important de mutations, d’autres variants peuvent-ils émerger ? Et comment peut-on riposter ? Dr. T. H. : Il est vrai que ces nouveaux
variants du SARS-CoV-2 ont un rôle dans l'évolution de la pandémie. C’est important de surveiller les variants, car ils apparaissent à chaque fois qu’on avance dans une pandémie. Nous avons des gens qui sont immunisés contre la Covid-19 et qui ont des anti- corps, nous avons aussi des personnes
L’OMS classe les variants par le nom de «Variant of Concern» (VOC), qui signifie variant pré- occupant.
vaccinées qui ont des anticorps. Résultat : cette cohabitation entre ces personnes immunisées avec le virus qui circule tou- jours, crée ce qu’on appelle la pression immunitaire ou bien la pression de sélection. C’est-à-dire que le virus circulant cherche à contourner ces anticorps et on se retrouve de plus en plus avec des mutations qui déjouent ces anticorps et donc l’immunité. Généralement, on dit qu’à partir d’un taux de 25% de population immunisée, on rentre dans la phase de pression vaccinale ou immunitaire. Cela fait donc émerger les variants. Le meilleur exemple est la ville bré- silienne de Manaus, qui pendant la première vague, avait vécu la contamination de la majorité de sa population, avec l’émergence du variant brésilien. Une autre explication de l’émergence des variants concerne les personnes qui ont une immunité faible (Sida par exemple). Le virus reste plus longtemps dans leur corps et il a le temps de s’adapter aux anticorps. Nous avons aussi le cas du traitement des malades immunodéprimés atteints de la Covid-19 par des anticorps de convalescents, c’est la sérothérapie. Il s’agit de prendre les anticorps de personnes gué- ries pour traiter les gens malades, qui ont un problème immunitaire. Ils ont un covid long qui dure des semaines ... En conclusion, cela finit par créer l’émergence des variants. F.N.H. : Qui dit variant, dit souches ou encore mutations et lignées. Devant ce foisonnement de termes très prisés actuellement, cela prête forcément à la confusion. Expliquez- nous ces appellations et leurs diffé- rences ? Dr. T. H. : Dès qu’un virus rentre dans
la cellule humaine, il l’infecte. Ensuite, il se multiplie et se duplique en millions et millards de copies et à chaque fois il y a une multiplication du virus. C’est comme une photocopie, des fois il y a des erreurs de multiplication. La copie n’est pas tout à fait conforme à l’origi- nal, c’est ce qu’on appelle une mutation. Le Coronavirus est fait sur approxima- tivement 30.000 bases, avec près de 10.000 acides aminés qui produisent 20 protéines. On peut schématiser en comparant le Coronavirus à un livre de 30.000 lettres. A chaque fois qu’il y a une multiplication, il y a le risque d’avoir une erreur. Or, les mutations sont un phé- nomène qui est normal dans la vie d’un virus. Il faut savoir que pour la covid-19, il y a plus de 40.000 mutations depuis son apparition à ce jour. Parfois, ces mutations n’ont aucun inté- rêt et aucune influence. Mais parfois elles
sont importantes, car elles changent les caractéristiques du virus. Les mutations peuvent être en faveur de l’homme, du fait que le virus devient moins contagieux et finira par disparaître. Mais des fois, ces mutations peuvent être en faveur du virus, ces derniers deviennent plus virulents, et donc plus contagieux. C’est pourquoi l’OMS classe les variants par le nom de «Variant of Concern» (VOC), qui signifie variant préoccupant. Quand nous avons un ensemble de virus qui possèdent ces mêmes mutations, cela nous donne une lignée et dans cette lignée on trouve un groupe de virus qui ont les mêmes caractéristiques, ce qui nous donne un «variant». Un variant quand il adopte beaucoup de changements, et que ça influence énormément sur ses caractéristiques, il change complètement de face, cela nous donne une souche. ◆
Les mutations sont un phéno- mène qui est normal dans la vie d’un virus. Il faut savoir que pour la covid- 19, il y a plus de 40.000 muta- tions depuis son apparition à ce jour.
De quoi le Sars-CoV-2 se compose
Le génome de Sars -CoV-2 se compose d'un filament d'ARN, qui porte 29.981 bases codant pour 9.860 acides aminés, conduisant à la production de 20 protéines. On dénote ainsi 4 protéines dites «structurelles» : • la protéine Spike : elle se fixe au récepteur ACE2 des cellules-cibles et qui est au cœur de la recherche
vaccinale (une spicule virale est formée de 3 protéines S agglomérées). • la nucléoprotéine ou nucléocapside : (N) enveloppe et protège l'ARN viral. • la protéine d'enveloppe : (E) • la protéine demembrane : (M) constitue avec S et E, l'enveloppe virale.
Le génome de Sars-CoV-2 code également 16 protéines dites «non structurelles». Ces dernières jouent un rôle primordial dans le détournement de lamachinerie cellulaire en faveur duvirus. Ces fameuses protéines participent dans la production et lamaturation de l'ARN viral.
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