FNH N° 1020

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 22 AVRIL 2021

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Bab El Bahr sur 2M

les personnages fantastiques – au sens Edgar Allan Poe du terme – du fils, peints avec autant de liberté dans le geste, mais avec une bien plus grande parcimonie chromatique, résistent fièrement, refu- sant de s’incliner. Art brut et/ou singulier versus figuration libre : une belle et revi- gorante confrontation, attestant de cette riche et dynamique peinture marocaine moderne, dont il nous reste encore à écrire l’histoire, petite et grande». Bref, c'est comme si, ce 20 avril, une page s'était définitivement tournée. Comme si l'exubérance et la flamboyance des sixties, des seventies, des douloureux eighties, nineties, ou de la génération 00, le cosmopolitisme des villes, l’Histoire qu'il était encore possible d’écrire, avaient définitivement disparu avec le décès de Jamal. Singulier et libre. Il avait du style. Qui était aussi son style de vie. Dandy proustien qu’on aime haïr, puis celui qu’on aime adorer, enfin celui qui est parfois mélan- colique. Lorsqu’il en avait marre de tout le monde, il préférait s’arrêter et se plonger aussitôt dans un livre. La lecture est son autre passion dévoratrice. Il s’y adonne avec une voracité insatiable et une fré- nésie compulsive, voletant de nouvelles en romans, d’essais en documents, à la recherche de ces nourritures spirituelles. Il était chroniquement en retard dans le rendu de ses articles, qu’il peaufi- nait comme à la lime à ongles, jusqu’à l’extrême limite de ce qui était acceptable pour les secrétaires de rédaction. Sauf qu’aucun, jamais, ne lui en voulut, parce que le résultat, toujours éblouissant, était lisible le lendemain dans le journal. Personne affable, Jamal était connu pour la finesse de son humour et ses belles for- mules mixant darija et français si souvent avec sa voix gentiment cassée. Il avait un charme fou et une beauté dont il jouait sans en avoir la moindre conscience : sa démarche d’altesse en exil sur le conti- nent de ses rêves. «Champs de nuit» est son recueil de poésie, publié il y a une vingtaine de jours comme pour dire au revoir à sa façon. Avec des mots. Lumineux et tendre comme une caresse. Des mots que nous croirons, transis de nostalgie, émus, attendris par le souvenir. ◆ A sa famille, ses amis, Finances News Hebdo présente ses sincères condoléances.

◆ Lancée sur 2M depuis le premier ramadan, la série connaît un franc succès autour de valeurs sûres du petit écran, avec la surprise Abdelhak Najib, en PDG très convaincant. La surprise Abdelhak Najib

de plus en plus difficile à résoudre. Qui peut bien être l’auteur de cette disparition ? Un véritable thriller sur fond de polar doublé d’une chronique sociale à la fois très bien écrite et bien interprétée par des acteurs de carrière autour de Samia Akariou, Rachid El Ouali, Driss Roukh ou encore Abdelhak Najib qui campe le rôle du PDG de la holding de l’immobilier et qui donne la réplique ici avec aisance et naturel dans un jeu d’acteur assumé et très naturel. Bab El Bahr est une série qui avance de bons argu- ments pour marquer le paysage télévisuel avec un scénario ficelé où l’on touche tout le travail et l’ex- périence de Samia Akariou, qui a des décennies de travail derrière elle. Sans oublier cette belle alchi- mie qui prend entre tous les protagonistes d’une série qui dénote par sa maîtrise et son actualité. ◆

Par M. Serhani

É crite par Samia Akariou et Jawad Lahlou, et réalisée par Chaouki El Oufir, la série démarre lorsque trois enfants dispa- raissent de la résidence Bab El Bahr dans d’étranges circonstances, leurs proches font tout ce qui est en leur pouvoir pour les retrou- ver sains et saufs. Mais où peuvent-ils bien se trou- ver ? Qui a bien pu manigancer cette disparition ? Mais de quoi s’agit-il ? Bab El Bahr est un complexe immobilier prestigieux où habitent Leila et son mari Redouane avec leurs deux enfants. Dans cette rési- dence de luxe, ils côtoient différentes familles dont celle d’Amina, la sœur de Leila, mariée à Fouad, chanteur dont la cote a baissé et avec qui elle a une fille. Ils fréquentent aussi leurs voisins, Hind, son mari Ahmed et leurs deux garçons. Leila, Ahmed et Amina travaillent ensemble pour la compagnie qui a érigé Bab El Bahr. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, lorsque trois de leurs enfants dis- paraissent mystérieusement. Débute alors une quête infernale pour les retrouver. Leur viendront en aide d’autres résidents dont Salah, le capitaine de police, qui fera tout pour découvrir qui se cache derrière ce crime, ainsi que Zineb sa femme, direc- trice de l’école où étaient scolarisés les disparus. Mais petit à petit, les tromperies et mensonges des parents se révèlent au grand jour, rendant l’enquête

Casting

Leila Layachi : Samia Akariou Nada Ouriach : Nora Skali Zaki Chih : Rachid El Ouali Ahmed El Fassi : AissamBouali

Amina Layachi : Farida Bouazzaoui HindDoukali : Aouatefe Lahmani Redouane Lhamdi : Mekki Kadiri Driss El Amrani : Driss Roukhe Directeur de la holding : Abdelhak Najib

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