FNH N° 1136

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 18 janvier 2024 - 8 DH - N° 1136

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

100 jours de chaos et d’horreur Hamas – Israël

P. 24/25

SÉCHERESSES

Un sérieux problème pour la croissance à long terme

P. 2/12/13

Aide au logement

Banques Vers un changement de profil de croissance en 2024

Actions ou obligations Qui gagne la bataille du rendement ?

 S. Benjelloun, docteure en gouvernance territoriale «L'État doit intervenir pour limiter la spéculation foncière»

P. 9

P. 8

P. 18 à 20

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

www.facebook.com/FNhebdo

2

JEUDI 18 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

3

Changement climatique : Le Maroc est au pas sur les résolutions de la COP28 26 28 28 SANTÉ 26 DÉVELOPPEMENT DURABLE 24 POLITIQUE 24 Hamas – Israël : 100 jours de chaos et d’horreur L’information, la sensibilisation et la formation des médecins : Un préalable nécessaire pour la numérisation de la santé

ACTUALITÉ

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication Déficit hydrique

Voyons voir : Séjourné, l’étrange diplomate Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde Point Bourse Hebdo : Le marché entretient sa «flamme» Banques : Vers un changement de profil de crois- sance en 2024 Actions ou obligations : Qui gagne la bataille du rendement ? bourse : La semaine en chiffres 7 8 9 10 7 BOURSE & FINANCES 3 4 5 6

L’économie trinque

L

e Maroc est confronté à un défi majeur qui menace son essence même : le déficit hydrique sévère qui sévit depuis de nombreuses années. Au plus haut sommet de l’Etat, l ‘on s’en inquiète. D’ailleurs, mardi, le Roi Mohammed VI a présidé au Palais royal de Rabat une séance de travail consacrée à la pro- blématique de l’Eau. La veille, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a dévoilé des chiffres alarmants lors d'une séance à la Chambre des représentants. Une baisse spectaculaire de 54% par rapport à la moyenne des 40 dernières années et de 44% par rapport à la même période de l'année précédente résonne comme un avertissement sans équivoque. Le volume de pluviomé- trie actuel, à 77 millimètres, révèle une détérioration sévère des conditions climatiques, plongeant le Maroc dans une situation de stress hydrique persistant. Les ressources hydriques atteignent aujourd'hui 600 millions de mètres cubes (m3), soit un recul de 83% par rapport à la moyenne, consé- quence de 6 années sèches consécutives depuis 2018. De fait, les barrages trinquent : la moyenne des ressources hydriques est passée de 18 milliards de m 3 pendant la période 1945 - 1980 à 14 milliards de m 3 après 1980, et à moins de 5 milliards de m 3 au cours des cinq dernières années. La clé de voûte de l'économie marocaine, l'agriculture, se trouve au cœur de cette crise. Une bonne pluviométrie est catalyseur de la croissance, et donc lorsque la nature fait des caprices, l'économie chancelle. Et cela est d’abord visible sur les grands périmètres d’irrigation : les surfaces agricoles ne dépassent pas actuellement 400.000 hectares sur un total de 750.000 hectares, soit une baisse de 44%; une situation qui a eu un impact sur la dotation d’eau allouée aux grands périmètres irrigués. A cette situation critique, incarnée par le changement climatique, le Royaume tente vainement d’apporter des réponses. Les mesures prises pour faire face au stress hydrique, telles que le dessalement de l'eau de mer, qui émerge comme une réponse créative pour garantir l'irrigation dans les bassins agricoles, illustrent la volonté de trouver des solutions. Cependant, même avec ces efforts, la situation demeure tendue et montre, tant s’en faut, que l’économie nationale prête le flanc aux désidératas de la météo. Même avec le développement des métiers mondiaux du Maroc, le PIB non agricole peine à porter le fardeau en l'absence d'une campagne agricole fructueuse. C’est dire que le déficit hydrique constaté pour cette saison agricole remet profondément en question les prévisions de croissance 2024, notamment celles du haut-commissariat au Plan (3,2%) ou celles de la Banque mondiale (3,1%). La vulnérabilité persistante du Maroc face à la dépendance agricole exige une approche multidimensionnelle. Aujourd’hui, la diversification éco- nomique apparaît comme une solution incontournable pour renforcer la résilience face aux aléas climatiques et assurer une croissance robuste indépendante des caprices de la pluie. u

29

SOCIÉTÉ

Grève des enseignants : Serait-ce le début de la fin ? Tensions sociales : L’«équité» au cœur des revendi- cations des infirmiers et techniciens de santé Lutte contre la corruption : Le digital comme levier

29 30

11 ÉCONOMIE

31

11

Protection du consommateur : L’urgence de la révi- sion du cadre juridique Succession des années de sécheresse : Un sérieux problème pour la croissance à long terme Cafés et restaurants : Les dessous d’une crise profonde Marché automobile : La percée des garagistes inquiète les concessionnaires agréés Logements : Mansouri fait le point sur le pro- gramme de lutte contre les habitats menaçant ruine Entretien avec Dr Soukayna Benjelloun : Programme aide au logement, «Il est important que l'État intervienne pour limiter la spéculation foncière» Au Maroc, les startups souffrent le martyr !

32 32 CULTURE

12

14

16

17

18

Malika Agueznay : Un hommage à la femme arabe et amazighe

34 34 HIGH-TECH

22

23 Startups : Le Maroc très loin des leaders africains 23 L'UNIVERS DES TPME

CES 2024 : Le récap des technologies les plus pas- sionnantes du salon Intelligence artificielle : Entre excitation et préoc- cupations

35

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Assistante de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : Mohamed Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

3

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JANVIER 2024

VOYONS VOIR

Séjourné, l’étrange diplomate

devons entretenir et travailler...». Ce n’est pas un élève de primaire qui s’exprime. Mais plutôt le tout nouveau ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui, pour ses premiers déplacements en terre étrangère (Ukraine et Berlin), a fait un étrange déballage de son bagage en français. La scène diplomatique, souvent associée à l'élégance et à la précision, s'est trouvée éclipsée par son triste spectacle linguistique. Séjourné s'est en effet illustré non pas par ses prouesses diplomatiques, mais par un véritable massacre de la langue de Molière, qui a soulevé des sourcils et provoqué des railleries. Un tel niveau de créativité linguistique mériterait presque une standing ovation. Après tout, pour- quoi s'embarrasser de la lourdeur des «principes fondamentaux» quand on peut les rendre plus... exotiques ? C’est la raison pour laquelle notre vir- tuose des mots, dans ses envolées lyriques pour le moins audacieuses, nous a servi une flopée de surprises grammaticales et d’accords plus que douteux. Quand Séjourné traîne une telle inculture linguistique, on voit mal comment il pourra s’aventurer sur le terrain de la subtilité et de la finesse verbales.

Voilà à quoi est réduite la grandeur de la France : un ministre non seulement accueilli avec beau- coup de réserve, dès sa nomination, pour sa capacité à gérer ce département régalien, mais qui, manifestement, a une piètre maîtrise de la langue française. Or, ses fautes et ses balbutie- ments, cette offense à la richesse de l’héritage linguistique français, ne sauraient s’accorder avec sa fonction de premier diplomate de la France. Fonction où le formalisme, la précaution et la nuance verbale sont essentiels. Fonction où les mots sont choisis avec soin pour éviter les malen- tendus et les tensions. Fonction où les expres- sions polies, les euphémismes et les tournures indirectes sont souvent utilisés afin de ménager les susceptibilités. Et, forcément, quand Séjourné traîne une telle inculture linguistique, on voit mal comment il pourra s’aventurer sur le terrain de la subtilité et de la finesse verbales. De quoi plaindre une diplo- matie française déjà bien mal-en-point, au regard notamment des relations tendues entre la France et de nombreux pays, notamment du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne ! A sa décharge, reconnaissons néanmoins que Séjourné a su nous distraire, même devant une situation aussi grave que celle qui prévaut en Ukraine. Oui, Séjourné est…, comment dire..., fondamentalement drôle. ◆

M orceaux choisis d’une étrange performance lin- guistique. • «De lourdes impacts… ». • «La défense des principes fondamentals…». • «Ce sera l'occasion, y compris pour nous, de voir ce qu'ont besoin aujourd'hui les Ukrainiens». • «Les plus élimentaires de la capacité ukrainière de produire…». • «Nous savons que l’efficacité de ces technolo- gies est précieux…». • «J’ai plus que jamais le sentiment, en tout cas après ce premier échange avec Annalena que j’ai tenu à avoir, et elle l’a rappelé, juste après mon déplacement à Kiev, j’ai souhaité que nous puis- sions échanger et je pense pouvoir dire que d’un point de vue du contact personnel tant qui est excellent, mais aussi de la convergence de vue peut-être aussi, y compris sur la vision politique que nous avons tous les deux, de la même généra- tion, tu l’as rappelé, et avec ce couple franco-alle- mand, avec ce tandem franco-allemand que nous Par D. William

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

www.fnh.ma

4

JEUDI 18 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ÇA SE PASSE AU MAROC

L e Roi Mohammed VI a présidé, mardi au Palais Royal de Rabat, une séance de travail consa- crée à la problématique de l’eau. Conformément aux hautes orientations royales, des actions ont déjà été engagées dans le cadre du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a ainsi présenté le plan d’urgence élaboré par les départe- ments compétents. Le Roi a exhorté les structures concernées à redoubler de vigilance et d’effort pour relever le défi de la sécurité hydrique et assurer l’approvisionnement en eau potable à l’échelle de toutes les localités du Royaume. Le Souverain a également invité le gouvernement à instaurer une communication transparente et régulière auprès des citoyens sur les évolutions de la situation hydrique et sur le plan des mesures d’urgence qui seront mises en œuvre. Une sensibilisation générale sera renforcée sur l’économie de l’eau et la lutte contre le gaspillage de cette denrée vitale. ■

Stress hydrique

Le Roi donne de nouvelles instructions au gouvernement

Conjoncture

Le moral des ménages au plus bas depuis 16 ans L es résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le haut-commissariat au plan (HCP), ont démontré qu’au quatrième trimestre de 2023 (T4-2023) le moral des ménages a repris sa tendance baissière, après une légère amélioration enregistrée le trimestre pré- cédent, pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008. L'indice de confiance des ménages (ICM) s’établit à 44,3 points au lieu de 46,5 points enregistrés le tri- mestre précédent et 46,6 points le même trimestre de l’année précédente. Au T4-2023, 87% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 9,2% un maintien au même niveau et 3,8% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 83,2 points, contre moins 81,5 points au trimestre précédent et moins 78 points au même trimestre de l’année passée. Plus de la moitié des ménages (57,9%) s’attend à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 pro- chains mois, 33,2% à un maintien au même niveau et 8,9% à une amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit ainsi à moins 49 points contre moins 41,7 points au trimestre précédent et moins 43 points au même trimestre de l’année passée. ■

Inflation

Le pouvoir d’achat des ménages chahuté par la hausse des prix L a quasi totalité des ménages (97,7%) déclare que les prix des produits alimen- taires ont augmenté au cours des 12 der- niers mois, selon les résultats de l’enquête per- manente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP. Quant aux perspectives de leur évolution au cours des 12 prochains mois, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter selon 81,3% des ménages contre 3,7% seulement qui s’attendent à leur baisse. Le solde d’opinion est resté négatif, se situant à moins de 77,6 points, au lieu de moins 66,2 points enregistrés un trimestre auparavant et de moins 71,8 points un an auparavant. ■

L e ministère de la Santé et de la Protection sociale dément les rumeurs circulant concernant la situation épidémiologique de la Covid-19 au Maroc. Il tient à rassurer l'opinion publique nationale que la situation épidémiologique de la COVID-19 est normale et que les souches détectées au Maroc ne représentent aucun danger sani- taire supplémentaire par rapport aux variants précédents. Il confirme que les vagues de COVID-19 continuent de régresser en termes de sévérité et de virulence, grâce à l'immunité naturelle et à celle acquise par la vaccination, mais aussi en raison de la diminution continue de la gravité des variants circulants. Divers virus saisonniers circulent actuellement dans le pays, dont le virus de la grippe saisonnière. ■

Covid-19

Le ministère de la Santé rassure sur la situation épidémiologique

www.fnh.ma

5

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JANVIER 2024

ÇA SE PASSE EN AFRIQUE

Le président suspend une agence de l'Etat sur fond de corruption Nigeria

Afrique du Nord

La BAD a investi pour plus de 2 Mds de dollars en 2023

Afrique du Sud

Le pays le plus inégalitaire au monde L’ Afrique du Sud, qui fait face à des problèmes socioéconomiques per- sistants, est en proie aux inégalités les plus criantes au monde, révèle l'In- dice «Gini» de l’ONG internationale de lutte contre la pauvreté Oxfam. « Sur une échelle de 100, l'Afrique du Sud a un indice de Gini de 63, le chiffre 0 représen- tant une égalité parfaite », a indiqué Oxfam dans un rapport sur les inégalités dans le monde, publié lundi. Elle a précisé que les 1% des personnes les plus riches dans le pays gagnent près de 20% des revenus et que les 10% les plus aisés en gagnent 65%. En revanche, l’organisation a déploré que 90% des Sud-africains ne gagnent que 35% de tous les revenus générés en Afrique du Sud. L'ONG a de même souligné que les inégalités de revenus à l'échelle mondiale sont désormais comparables à celles de l'Afrique du Sud, le pays où les inégalités sont les plus élevées au monde. ■ Les Assemblées annuelles du Groupe, du 27 au 31 mai à Nairobi BAD L a 59 ème Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque afri- caine de développement (BAD) et la 50 ème Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de dévelop- pement (FAD) se tiendront du 27 au 31 mai à Nairobi, au Kenya. Le Fonds africain de développement (FAD) est le guichet de prêts à taux concession- nels du Groupe de la BAD. Selon la banque, le thème central des Assemblées annuelles 2024 est : « La trans- formation de l'Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mon- diale ». ■

L e Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a financé, en 2023, une série d'opérations clés en Afrique du Nord, totalisant plus de 2 mil- liards de dollars améri- cains (Md$) dans divers secteurs stratégiques. « Dans un contexte d'in- certitude et marqué par plusieurs crises, 2023 a été, à plusieurs égards, exceptionnelle », s'est féli- cité le Directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord, Mohamed El Azizi, cité dans un com- muniqué du Groupe. Et d'ajouter : « Nous avons pu lancer des opérations phares qui renforcent la résilience aux crises et favorisent une croissance partagée. Nous sommes fiers de contribuer à amé- liorer le quotidien de mil- lions de Nord-africains ». Parmi ces opérations phares, la BAD a, dans le cadre de l’initia- tive «Desert to Power», approuvé un financement de plus de 273 millions de dollars afin de mettre en œuvre le projet d’in- terconnexion électrique de 225 kV pour relier la Mauritanie au Mali. ■

L e président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a suspendu un important programme national d'aide sociale destiné à lutter contre la pauvreté, a déclaré un porte-parole de la présidence, dans le cadre d'une affaire de corruption. L'Agence du programme national d'investissement social (NSIPA) prévoyait des transferts d'argent pour certaines des personnes les plus pauvres du pays, ainsi que des fonds pour aider les jeunes et offrir des repas scolaires. La suspension a été décidée pour une période initiale de six semaines. ■

Le Zimbabwe s’attend à une croissance de 3,5% en 2024 Banque mondiale

L’ économie zimbabwéenne devrait ralentir à 3,5% en 2024, contre 6% en 2023, en raison de la sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño, a indiqué la Banque mondiale (BM). « La production agricole devrait souffrir d’une croissance mondiale dépri- mée, notamment en Chine, et de précipitations irrégulières et inférieures à la moyenne prévues en raison du phénomène climatique El Niño », a déclaré la banque dans son dernier rapport sur les perspectives économiques du pays. Elle a ajouté que la faiblesse de la demande mondiale de minerais aura éga- lement un impact négatif sur la croissance économique du pays. Par ailleurs, l’institution de Bretton Woods a averti que le transfert de la dette extérieure de la Banque de réserve zimbabwéenne (RBZ) vers le Trésor présente des risques de liquidité, tandis que l’augmentation de la masse salariale publique réduirait également l’espace budgétaire. ■

www.fnh.ma

6

JEUDI 18 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

Etats-Unis

Chine

Royaume-Uni

La FED enregistre en 2023 la plus forte perte de son histoire

En 2023, l'Empire du Milieu a signé l'une des croissances les plus faibles depuis trois décennies

La croissance des salaires ralentit

L a Chine a connu en 2023 la croissance la plus faible depuis trois décennies hors période de Covid, au moment où une crise dans l'immobilier et les incertitudes fragilisent la reprise pour la deuxième puissance mon- diale. Le géant asiatique, pénalisé par trois années de restrictions sani- taires contre le Covid, a levé ces mesures fin 2022, ce qui a large- ment permis à son économie de repartir en début d'année der- nière. Mais le rebond s'est essoufflé et bute sur plusieurs obstacles, dont une confiance morose des ménages et des entreprises, qui

pénalise la consommation. Une crise inédite dans l'immo- bilier, un chômage record des jeunes et le ralentissement mon- dial grippent également des moteurs traditionnels de la crois- sance chinoise. Dans ce contexte, le pays a mal- gré tout vu en 2023 son pro- duit intérieur brut (PIB) croître sur un an de 5,2%, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Ce rythme, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes puissances écono- miques, n'en reste pas moins le plus faible pour la Chine depuis 1990 (3,9%), hors période de Covid. ■

L a croissance des salaires au Royaume-Uni, primes comprises, a ralenti à 6,5% au cours des trois mois précé- dant novembre, selon les données publiées mardi par l'Office national des statistiques (ONS). Il s'agit d'un repli par rapport au pic de 8,5% atteint durant l'été et par rapport au rythme de 7,2% enregistré au cours du trimestre précédant le mois d'octobre. Par ailleurs, la croissance annuelle des salaires hors primes a ralenti à 6,6%, conformément aux attentes des analystes, contre 7,3% le mois précédent. ■

L a Réserve fédérale américaine a enregistré en 2023 la plus importante perte opération- nelle de ses 110 ans d'histoire, et n'a donc quasiment rien pu reverser au Trésor, comme elle est tenue de faire lorsqu'elle réalise un bénéfice. La perte opérationnelle s'est éle- vée à 114,3 milliards de dollars en 2023, selon l'estimation provisoire des comptes 2023 de la Banque centrale. Cette perte est liée d'une part à la hausse des taux d'intérêt à laquelle la FED a eu recours pour juguler la forte inflation. Cela l'a contrainte à rémunérer davantage les réserves bancaires ainsi que les bons du Trésor et titres adossés à des créances hypothécaires qu'elle détient. La FED a ainsi, en 2023, dû débourser 281,1 milliards en inté- rêts, soit 178,7 milliards de plus que l'année précédente. ■

Allemagne

Baisse de 0,3% du PIB en 2023

L’

Etats-Unis

Allemagne a connu en 2023 une baisse de son produit intérieur brut (PIB) de 0,3%,

L’ inflation est repartie à la hausse en décembre aux Etats-Unis après plusieurs mois de baisse, à cause notamment du prix des logements, un thème qui sera central dans l'élection présidentielle de novembre. Les prix à la consommation ont augmenté de 3,4% sur un an en décembre, contre 3,1% en novembre, selon l'indice CPI publié par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites. C'est plus qu'attendu, puisque les analystes prévoyaient un léger rebond, à 3,2%, selon le consensus de Market Watch. Sur un mois seulement, la hausse s'est également accélérée à 0,3% contre 0,1% le mois précédent. ■ L'inflation repart à la hausse en décembre

en raison de la crise que traverse son secteur industriel, plombé par les coûts élevés de l'énergie et la faible demande, indique l'Office fédéral de la statistique, Destatis. Ce recul du PIB de la première éco- nomie européenne succède à une croissance de 1,8% en 2022, selon des données corrigées des variables de prix. Au dernier trimestre 2023, le PIB est estimé en recul de 0,3% par rapport au trimestre précédent, selon Destatis. ■

www.fnh.ma

7

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JANVIER 2024

BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Le marché entretient sa «flamme»

Evolution de l'indice Masi depuis début 2023

D Le Masi s’approche de son pic absolu de 2023 cette semaine. Le niveau de participation des opérateurs se maintient au-des- sus des 800 MDH. oucement mais sûrement, le marché actions maintient son élan pour atteindre des sommets inégalés en 18 mois. Cette semaine encore, le MASI réalise un parcours sans encombre, en n'affichant aucune séance à la baisse et amplifiant ainsi ses gains des deux premières semaines de 2024 à 3,38%. l’heure les principaux facteurs qui expliquent cette hausse. Par ailleurs, tradition oblige, le début de l'année suscite aussi une floraison de prévisions. Dans son rapport «Strategy 2024», BMCE Capital Global Research suggère que le MASI consolidera ses gains, mais avec une croissance apparem- ment plus modérée. Ses pro- jections pour 2024 suggèrent une performance oscillant entre +5% et +10%. Par Y . Seddik

TOP Performances

FLOP Performances

Auto Nejma AGMA Réalisations mécaniques

-6,07

+14,51% +9,94%

Jet Contractors SM Monétique Akdital

Le niveau de participation des opérateurs reste relativement élevé à 820 MDH (Vs 812 MDH la semaine dernière). Ceci peut s’expliquer, entre autres, par les ajustements stratégiques opérés durant le mois de jan- vier, où les institutionnels et les OPCVM parient sur les dos- siers jugés porteurs. L'embellie observée sur le mar- ché obligataire, conjuguée à un newsflow positif dans certains secteurs et à des perspec- tives d'investissement encou- rageantes (Coupe du monde 2030 et CAN 2025), sont pour

-5,99%

-5,98%

+7,84%

Pour les semaines à venir, un problème majeur subsiste en revanche : le stress hydrique et la sécheresse, qui inquiètent les autorités au plus haut niveau. Le manque de précipitations augmente le risque d'une autre année de sécheresse en 2024, et le Roi a donné mardi de nouvelles directives à l'exécutif pour y faire face. Les investisseurs restent donc partagés : verront-ils la situa- tion sous un angle optimiste ou

pessimiste ? De leur côté, les taux obliga- taires ont également connu une baisse rapide. Notamment le 16 janvier 2024, les taux ont chuté à nouveau, avec un Trésor qui a levé 1,1 Md de DH face à une demande de 2 Mds de DH. La séance a porté sur les taux courts avec un 52 semaines qui passe sous la barre des 3% en baissant de 10 pbs, alors que le 2 ans a pris 2 pbs pour se situer

à 3,24%. Au vu des placements impor- tants du Trésor sur le marché monétaire, soit 25 Mds de DH en moyenne au cours de cette semaine, ainsi qu’une maîtrise des tombées du Trésor durant l’année 2024 autour des 84 Mds de DH contre 150 Mds de DH en 2023, les analystes écartent toute pression sur les taux primaires au cours du T1-24. ◆

8

JEUDI 18 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

Banques

A Dans un nouveau rapport sur le secteur bancaire coté, Attijari Global Research explique que le secteur bancaire coté connaît un changement intéressant de son profil de croissance. La nouvelle orientation des résultats du secteur bancaire coté devrait, selon eux, se refléter positivement sur ses niveaux de valorisation en Bourse, et ce durant l’année 2024. lors que l'année 2023 était mar- quée par un renversement de la tendance baissière du coût du risque, accentué par une montée du risque souverain en Afrique, le secteur bancaire marocain coté a démontré une résilience remarquable. Cette résilience se manifeste clairement dans l'amélioration continue de la per- formance financière du secteur. Selon un rapport d'Attijari Global Research, la masse bénéficiaire agrégée du secteur bancaire coté a enregistré une croissance significative de 22% au premier semestre et de 32% à la fin de septembre 2023. Cette progres- sion témoigne de la solidité du modèle de croissance du sec- teur bancaire marocain. Bonne dynamique commerciale La croissance des crédits ban- caires a atteint 4,9% à la fin d'octobre 2023, principalement portée par la reprise des cré- dits à l'équipement, qui ont aug- menté de 8,4%. Cette tendance positive a compensé la baisse des crédits de trésorerie, dans un contexte de désinflation et de détente du besoin en fonds de roulement (BFR) des entreprises. Les dépôts clientèle ont connu une hausse plus soutenue de 5,9% au premier semestre 2023, grâce notamment à la bonne tenue des ressources à vue, dont le poids dans la structure des dépôts a atteint un niveau record de 68,5%. Cette situation a contribué à l'optimisation du coût des ressources et a entraî- né une amélioration remarquable de la marge d'intérêt. Vers un changement de profil de croissance en 2024 Par Y. Seddik

un changement intéressant dans son profil de croissance. Le TCAM semestriel du PNB agrégé a augmenté de 2,2 points, pas- sant de 4% sur la période 2015- 2019 à 6,2% sur 2019-2023. Sur la base de ces données, Attijari Global Research a révisé ses prévisions de croissance pour le secteur pour la période 2023- 2025. Il s’agit d’un TCAM du PNB et des bénéfices de 6,7% et de 9,2% respectivement. Valorisation en Bourse Selon AGR, la confirmation de cette nouvelle orientation des résultats du secteur devrait se refléter positivement sur ses niveaux de valorisation en Bourse en 2024. Le P/E 2025 pondéré du secteur est à des niveaux historiquement bas, offrant une décote attractive de 23%. De plus, le ROE prévu pour 2025E devrait franchir un nouveau palier, dépassant les niveaux historiques. En somme, le secteur bancaire marocain coté montre une forte capacité d'adaptation et une résilience impressionnante face aux défis économiques. Les indi- cateurs clés, tels que la crois- sance des crédits, la gestion des dépôts et la performance du PNB, démontrent une tendance positive, faisant du secteur une option attrayante pour les inves- tisseurs. ◆

Perspectives positives pour 2023-2025 Le secteur a affiché une crois- sance du PNB agrégé de 15,2% à fin septembre 2023. Les frais de gestion, quant à eux, ont enregistré une évolution modé- rée de moins de 3,0%. Cette gestion efficace des charges a permis d'améliorer le coefficient d'exploitation de -4 points, à 46,1%, compensant largement la hausse du coût du risque. Le secteur bancaire coté a connu

La confirmation de cette nouvelle orientation des résultats du secteur devrait se refléter positivement sur ses niveaux de valorisation en Bourse en 2024.

 Sur la période 2023-2025, les TCAM du PNB et des bénéfices des banques devront ressortir à 6,7% et 9,2% respectivement.

www.fnh.ma

9

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JANVIER 2024

BOURSE & FINANCES

Actions ou obligations Qui gagne la bataille du rendement ?

à des taux à des niveaux plus normatifs, avant de bascu- ler à nouveau en faveur des actions», est-il signalé dans le document. Pour 2024, il est vrai que le marché des actions démarre avec une valorisation moins attractive qu'en 2023 et un rendement qui reste désavan- tageux par rapport au mar- ché obligataire. Toutefois, la Bourse pourrait bénéficier de la baisse de la prime de risque et du taux sans risque qui amé- lioreraient la valorisation du marché au fur et à mesure que les taux obligataires diminuent, d'autant plus que, comme le souligne BKGR, un assouplis- sement de la politique moné- taire est attendu dans les 12 à 18 prochains mois. Retour des actions à haut rendement sur le devant de la scène Cette dynamique de marché devrait à nouveau bénéficier aux actions à haut rendement dans les trimestres à venir. Dans son portefeuille recom- mandé, BKGR met l'accent sur deux valeurs, notamment pour leur potentiel de rendement élevé : Ciments du Maroc et Sonasid. Les investisseurs semblent aussi s'intéresser ces derniers temps à des titres tels que Disway et Microdata, tandis que d'autres valeurs, promet- teuses en termes de plus-value et susceptibles d'offrir des rendements historiques, telles qu'Eqdom ou Auto Hall, restent pour l'heure en attente d'une dynamique favorable. ◆

 Le mar- ché actions démarre 2024 avec une valorisation moins attractive qu’en 2023.

Après sept années favorables aux actions, l'arbitrage devient désormais plus favorable aux obligations. Une tendance qui devrait rapidement s'estomper.

Par A. Hlimi P

our les investisseurs institu- tionnels, plusieurs éléments sont pris en compte dans l'al- location stratégique d'actifs : les contraintes ALM liées à la gestion du bilan, les exigences réglementaires imposées par les autorités de contrôle et les impératifs de performance liés à la situation des marchés financiers. En ce qui concerne ce dernier point, on évoque souvent au Maroc l'arbitrage entre la Bourse et le marché obligataire. Bien que ces der- nières années aient vu l'émer- gence d'autres catégories d'actifs telles que les infras- tructures, les OPCI et, dans une moindre mesure, le capi- tal-investissement, les deux premières catégories restent les plus liquides et les moins gourmandes en capitaux et en énergie.

Lorsqu'on examine de plus près cet arbitrage entre les actions et les obligations, deux tendances se démarquent. Tout d'abord, à long terme, l'année 2023 a été un point d'inflexion marqué par un net rebond du rendement des obli- gations, le rendant plus attrac- tif que celui des actions. Il est calculé par le rendement du dividende du marché boursier, qui était de 3,10% en 2023 contre 4,06% pour les obliga- tions d'État à dix ans, selon les données de BMCE Capital Global Research (BKGR). Le bureau de recherche rap- pelle que pendant sept ans, le rendement des actions a sur- classé celui du marché obli- gataire. «Le spread a atteint un pic en juin 2023 (-104 pb), avant de se resserrer pro- gressivement après le premier

statu quo de Bank Al-Maghrib, qui a initié l'assouplissement des taux», peut-on lire dans le rapport «Strategy2024 » de BKGR. L'année s'est toutefois conclue avec un écart de -97 pb, ce qui nous conduit à la deuxième tendance, à court terme, où le spread se resserre à mesure que les taux obligataires se détendent, une tendance qui devrait se poursuivre. «À court et moyen terme, le spread devrait continuer de se resser- rer dans un contexte anticipé de maintien d'une politique monétaire accommodante par la Banque centrale et le retour

L'année 2023 a été un point d'inflexion marqué par un net rebond du rendement des obligations, le rendant plus attractif que celui des actions.

www.fnh.ma

10

JEUDI 18 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

La campagne agricole, seul vrai risque à l'horizon Bourse de Casablanca

BOURSE LA SEMAINE EN CHIFFRES

La Bourse cette semaine

Capitalisation sectorielle

180 160 140 120 100

32,42%

35,88%

Lundi 80 60 40 Performance Hebdomadaire Masi Mardi

L a situation actuelle de la campagne agricole, caractérisée par une pluviométrie bien en deçà de la moyenne, représente une menace sérieuse, avec des répercussions significatives sur l'indus- trie agroalimentaire. La diminution de volume de la pluviométrie de 54% par rapport à la moyenne des 40 dernières années et de 44% par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données du ministre de l'Agriculture, Mohamed Sadiki, soulève des inquiétudes quant aux rendements agricoles. La séquence de trois années consécutives de séche- resse a eu des répercussions significatives tant sur la demande intérieure que sur le moral des ménages. Selon les résultats de l'enquête permanente de conjonc- ture menée par le HCP, le quatrième trimestre de 2023 a marqué une reprise de la tendance à la baisse du moral des ménages, atteignant son niveau le plus bas depuis le début de l'enquête en 2008, après une légère amélioration enregistrée le trimestre précédent. Cette situation devrait influencer plusieurs secteurs écono- miques, notamment l'industrie agroalimentaire et la consommation de ciment, en premier lieu. Bien que le marché boursier ait été fragilisé à l'époque, en 2022, la Bourse avait enchaîné 4 séances de baisse après l'annonce d'un plan d'urgence à 10 milliards de dirhams venu confirmer la situation de sécheresse. Ces effets se manifestent à travers plusieurs aspects, notamment l'aggravation du chômage, l'extension de la précarité et de la pauvreté dans les zones rurales, l'intensification de l'exode rural et de l'immigration, la ruralisation des villes, et la réaffectation des ressources publiques vers des domaines tels que le fonds de lutte contre la sécheresse, l'effacement des dettes des agriculteurs les plus vulnérables et la renonciation aux intérêts, entre autres. «Une nouvelle année de sécheresse aurait des consé- quences directes sur la consommation à travers une combinaison de baisse des revenus et de hausse probable de l’inflation des produits alimentaires, sans compter le coût budgétaire qui serait associé à l’inten- sification de lutte contre les effets de la sécheresse» , confirment les analystes d'AGR dans leur commentaire sur le projet de Loi de Finances 2024. ◆ Avec la persistance du retard des pluies, l'attention se porte de plus en plus sur la possibilité d'une déclara- tion imminente de sécheresse pour cette année. Cette situation place le risque d'une mauvaise campagne agricole en tête des événements susceptibles de per- turber la performance de la place casablancaise en 2024.

Merc

Vend

Capitalisation globale (Mds DH)

12,89% 13,98%

4,83%

1,07% + 647,9

Mds

Banques Batiments et Matériaux de construction Télécommunication Agroalimentaire et Production

Autres

Les plus fortes hausses de la semaine

JET Conctractors

+14,5% +9,9% +7,8% +7,7% +6,8% 183 MDH 103 MDH 97 MDH 71 MDH 60 MDH

S.M Monétique Akdital

TGCC S.A IB Maroc

Les valeurs les plus actives de la semaine

Attijariwafa bank

BCP Wafa Assurance Douja Promotion Addoha Marsa Maroc

Marché obligataire

En raison d'une forte demande à long terme (LT), les taux primaires ont enregistré une nette baisse sur les marchés primaire et secondaire. Lors de cette séance d'adjudication, le montant levé s'est élevé à 7,2 Mds de DH, alors que la demande des investisseurs atteignait environ 17 Mds de DH, avec 96% orientés vers le compartiment LT. Cela a conduit à un taux de satisfaction de 42%.

Marché de change

La paire USD/MAD s’est appréciée de 0,55% passant de 9,89 à 9,95, au cours de la semaine du 1 er au 5 janvier. Cette évolution s’explique par un effet panier de +0,79% lié au renforcement du Dollar par rapport à l’Euro.

SCANNEZ ET SUIVEZ LA BOURSE AU QUOTIDIEN

www.fnh.ma

11

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JANVIER 2024

ECONOMIE

Protection du consommateur L’urgence de la révision du cadre juridique

L Promulguée en 2011, la loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur est aujourd’hui considérée comme désuète. Élaboré en juin dernier, l’avant-projet de loi visant à mettre à jour les dispositions de cette loi suscite d’ores et déjà de nombreuses critiques. es pressions inflationnistes perdurent au Maroc et les consommateurs en sont les grands perdants. Ces der- niers doivent faire face à une flambée des prix qui rogne de plus en plus leur pouvoir d’achat, les poussant à revoir leurs priorités budgétaires, voire à s'endetter. Selon une note d’information publiée mardi 16 janvier par le haut-commis- sariat au Plan, 87% des ménages ont ressenti une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 der- niers mois. Au quatrième trimestre de 2023, 42,1% des ménages ont déclaré s’endetter ou puiser dans leur épargne au moment où 1,8% seulement ont affirmé épargner une partie de leur revenu, révèle la même source. Certes, la hausse des prix est souvent justifiée par des circons- tances exceptionnelles, mais elle peut, dans certains cas, être abusive ou excessive et, par conséquent, illé- gale. En plus des problèmes liés à la tarification, le consommateur peut «Le Maroc compte déjà plusieurs institutions consultatives qui ne sont là que pour la forme, puisqu'elles ne répondent pas aux besoins écono- miques des consommateurs». Par M. Ait Ouaanna

 La mise en place d’un Conseil consultatif supérieur de la consommation figure parmi les principales nouveautés prévues par le projet de loi modifiant la loi 31.08.

Refusant l’idée de la création d’un tel Conseil, Bouazza Kherrati explique que celui-ci «n’aura pas la structure d’une institution constitutionnelle, mais plutôt consultative, et le Maroc compte déjà plusieurs conseils consultatifs qui ne sont là que pour la forme, puisqu’ils ne répondent pas aux besoins économiques des consommateurs. Ce que nous espé- rons aujourd’hui, c’est d’avoir une structure efficace pour la protection des consommateurs». Par ailleurs, le président de la FMDC a soulevé le problème de surendet- tement des consommateurs, rele- vant que cet axe n’a pas été pris en compte par le gouvernement mal- gré les propositions émises par la Fédération. «La Banque centrale a voulu garder pour elle-même le trai- tement des dossiers de surendette- ment, alors que dans le monde entier il s’agit d’une affaire de protection du consommateur. Nous demandons à ce que le gouvernement mette en pratique ce que SM le Roi a souligné dans son discours du 20 août 2008, concernant la création d’un Code de protection du consommateur, et par conséquent, de donner au consom- mateur l’importance qu’il mérite, car sans lui, il n’y aura pas d’activité économique» , conclut-il. ◆

être exposé à toute une série de pra- tiques frauduleuses, dont la contre- façon, les escroqueries en ligne ainsi que la surfacturation. Afin de garantir aux consommateurs leurs droits, le Maroc s’est doté, depuis 2011, de la loi 31-08 édic- tant certaines mesures de protection. Sauf qu’avec les nouvelles habitudes de consommation des Marocains engendrées notamment par l'expan- sion du e-commerce, ce texte légis- latif est désormais considéré par les militants associatifs comme désuet. «Lors de son discours prononcé le 20 août 2008 à l’occasion de la Fête du Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait appelé à l’ins- tauration d’un Code sur la consom- mation, et ce n’est qu’en 2011 que ce texte législatif a vu le jour. Mais des années plus tard, on s’est retrouvé avec une loi qui ne protège pas le consommateur dans le cadre du commerce électronique, alors que ce secteur prend de plus en plus d’ampleur» , souligne Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consom- mateur (FMDC). Face à cette situation, le ministère du Commerce et de l’Industrie a élaboré en juin dernier un avant- projet de loi visant à actualiser les

dispositions de la loi 31-08. Ce nou- veau texte prévoit, entre autres, la création d’un Conseil consulta- tif supérieur de la consommation, l’extension des dispositions concer- nant la livraison, l’encadrement du e-commerce, ainsi que la lutte contre les pratiques commerciales douteuses. A ce propos, le ministre Ryad Mezzour a récemment indiqué à la Chambre des conseillers, que le gouvernement œuvre pour le renfor- cement du cadre juridique relatif à la protection du consommateur. Comme précité, la mise en place d’un Conseil consultatif supérieur de la consommation figure parmi les principales nouveautés prévues par ce nouveau texte. Selon une note de présentation publiée sur le portail du Secrétariat général du gouvernement, ce Conseil aura pour rôle de procéder à titre consultatif à l’examen préalable des projets de textes relatifs à la protection du consommateur qui lui sont soumis par les pouvoirs publics. Cette ins- tance sera également chargée de conseiller les pouvoirs législatif et exécutif sur les questions intéres- sant le consommateur et d’étudier et proposer les orientations suscep- tibles de renforcer l'action gouver- nementale dans ce domaine.

www.fnh.ma

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38

fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker