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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JANVIER 2024
ECONOMIE
Il faut dire qu'au cours des dernières décennies, les périodes de séche- resse au Maroc ont eu tendance à être suivies par de forts rebonds, et la récurrence de ces chocs n'a pas empêché une solide croissance à long terme du PIB agricole. À l'avenir, le changement climatique pourrait faire de la pénurie d'eau une condition plus permanente, ce qui aurait de graves répercussions à long terme sur l'économie. Croissance à long terme : Là où le bât blesse Les impacts des sécheresses (chocs) et de la pénurie d'eau (fac- teur de stress à long terme) sur l'économie se manifestent diffé- remment, mais pourraient se renfor- cer mutuellement. Historiquement, la production agricole - et donc le PIB- a tendance à rebondir après une sécheresse, avec un impact limité sur les tendances à long terme, comme en témoigne la forte croissance de la produc- tion agricole enregistrée au cours des dernières années (en 2021 par exemple). Toutefois, compte tenu du déclin structurel des res- sources en eau, l'économie maro- caine pourrait avoir plus de mal à rebondir après les sécheresses que par le passé, selon une étude de la Banque mondiale. Autrement dit, à long terme, le Maroc pourrait avoir du mal à récupérer les pertes de production agricole subies lors des années sèches. Quant à la raréfaction de l'eau, elle pourrait entraîner d'importantes pertes de PIB. Selon une étude de la Banque mondiale, une réduc- tion de la disponibilité de l'eau dans tous les secteurs de l'écono- mie pourrait réduire le PIB jusqu'à 5,3%. Ces effets négatifs seraient amplifiés si les rendements des cultures devaient pâtir du chan- gement climatique, et la baisse du PIB réel pourrait atteindre 6,5%. D'un autre côté, l'adoption de pra- tiques d'utilisation efficiente de l'eau dans l'agriculture ne compen- serait que partiellement les effets négatifs de la pénurie d'eau et du changement climatique sur le PIB. Et ce, bien que les avantages de l'intégration de ces pratiques soient
plus importants dans les scénarios de pénurie d'eau les plus graves, selon l'institution. Dans tous les scénarios, c'est le secteur agricole qui devrait souffrir le plus, rédui- sant ainsi sa participation au PIB. Mais les secteurs non agricoles seraient également touchés de manière significative, et la plupart des pertes globales de PIB s'expli-
queraient par les impacts négatifs dans ces secteurs, étant donné leur plus grand poids dans l'économie. En définitive, l'économie marocaine pourrait à plus long terme avoir plus de mal à se remettre des séche- resses, car la pénurie d'eau devient une condition plus permanente. En clair, le schéma économique de reprise en «stop-and-go» pourrait
être modifié par la combinaison de sécheresses plus fréquentes et prolongées et d'un déclin struc- turel des ressources en eau. Cela implique la nécessité de réfléchir à des stratégies d'adaptation durable et efficace pour atténuer les impacts néfastes sur l'ensemble de l'écono- mie et assurer une résilience à long terme. ◆
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