ECONOMIE
Rhums Saint-Maurice
se fait pas attendre : aucun repreneur guyanais n’avait la volonté ni la carrure financière qu’il fallait pour une reprise qui demandait, non seulement des fonds importants, mais au-delà, d’avoir les moyens d’investir dans le développement futur de l’entreprise. C’est d’ailleurs pour ne pas avoir à supporter de nouveaux investis- sement qu’Ernest Prévot, qui avait déjà modernisé la rhumerie, décida de tourner la page. A soixante-dix ans passés, celui qui garde l’esprit alerte d’un jeune homme sait qu’il n’a plus l’énergie nécessaire pour continuer l’aventure : il a consacré sa vie aux Rhums Saint-Maurice, il est temps pour lui de profiter davantage de son temps personnel. Dans les jardins paisibles du Ker Alberte, où nous nous sommes donnés Ernest Une vente résiliente Prévot
Interview & Photographies - Jean-Emmanuel Hay
Lorsqu’Ernest Prévot annonce son intention de vendre les Rhums Saint-Maurice, cela fait l’effet d’un tsunami dans le monde écono- mique et politique guyanais. Oubliant qu’il s’agit avant tout de l’entreprise d’Ernest Prévot dont il s’agit, certains lancent les idées les plus saugrenues pour “sauver” ce patrimoine guyanais. Et moins ils sont concernés par la réalité d’un business difficile, plus ils échafaudent des projets pour les Rhums Saint-Maurice et son rhum agricole phare, la Belle Cabresse ! Se retirant de cette agitation sou- daine, Ernest Prévot sait que la dernière ligne droite de sa vie pro- fessionnelle ne sera pas facile. Ses enfants ne souhaitent pas reprendre l’entreprise familiale. Le temps de la résilience est venu, celui de trouver un repreneur aussi. Sera-t-il Guyanais ? Le réponse ne
~C L A S S & R E L A X L I F E S T Y L E M A G A Z I N E - 2023 ~
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