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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 31 MARS 2022
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Paiement mobile
◆ Le faible enrôlement des commerçants pénalise le développement du paiement mobile au Maroc. ◆ Plus de 3 ans après son lancement, les chiffres des opérations interopérables sont insignifiants. Coup d’épée dans l’eau ?
du dernier point presse sui- vant le Conseil. Il concède que «c’est l’écosystème de proximité qui n’a pas pris et nous sommes en train un petit peu de pousser. Nous
ment à faire passer les aides publiques par le mobile pay- ment. Nous essayons main- tenant de généraliser avec le ministère de l’Éducation nationale l’opération Tayssir, qui ne concerne actuellement que Azilal, Benguerir, Fès et Meknès. Ce n’est pas facile vu qu’il faut fiabiliser tous les RIB des bénéficiaires aussi bien chez les établissements de paiement que chez les banques». A cet effet, l’une des priori- tés du Groupement d’intérêt économique (GP2M) est la mise en place d’une marque unique de paiement mobile au Maroc, à l’instar de ce qui est fait avec la monétique. Cette marque devrait faciliter la reconnaissance des points d’acceptation de paiement et indiquera au client, quel que soit son opérateur, que le paiement mobile est dis- ponible. L'objectif recherché est donc d'arriver à créer une solution qui remplace l’existant et qui soit accep- tée par la population. C’est pour cette raison que c’est particulièrement difficile au Maroc. En fait, c’est tout l’en- jeu pour cette industrie. Au final, comme toute activité nouvelle, le paiement mobile a besoin d’ajustements, et surtout, de la patience pour un décollage généralisé. Car même dans les pays où l’ac- tivité s’est avérée être une success-story, cela a mis des années pour un bon déploie- ment, à l’image du Kenya et des autres pays d’Afrique subsaharienne. ◆
allons avoir un Comité national d’inclusion finan- cière très rapidement où nous allons devoir repen- ser également la straté- gie». «Malgré les incitations apportées par la Loi de Finances 2020, il y a une
Seulement 1% des opérations effectuées par les canaux du paiement mobile est interopé- rable.
réticence à passer du for- mel vers l’informel», note le Wali. Pour la Banque mon- diale, cette réticence envers le recours aux technolo- gies numériques pour les transactions financières est «probablement imputable au manque de confiance de la société à l’égard de l’admi- nistration publique et des sociétés commerciales». Ce qui bloque L’enrôlement des commer- çants, d’une part, et le déve- loppement du réseau d’ac- ceptation, de l’autre, restent donc les deux défis à surmon- ter par les établissements de paiement. C’est ainsi qu’un travail de communication et de sensibilisation de toutes les parties prenantes prend toute son importance. Le but étant d’installer une confiance auprès des futurs usagers. Dans ce sens, Jouahri sou- ligne que « le programme Tayssir est l’une des orien- tations stratégiques de Bank Al-Maghrib dans ce domaine, qui pousse le gouverne-
un récent rapport où elle explique que l’usage du paiement mobile n’est pas à la hauteur des attentes. Au Maroc, seulement 1% de la population a un compte d’argent mobile et 1% a uti- lisé des services bancaires en ligne. Avec un taux de pénétration mobile à 137% et celui d’In- ternet dépassant les 93%, le m-payment avait le chemin balisé pour un lancement à succès. Mais aujourd’hui, les chiffres sont clairs, il n’y a pas de décollage. Pas plus d’adoption. «Au niveau des m-wallets, nous sommes passés de 1,2 million à 5,4 millions. Le volume des opérations en gros est de 1,1 milliard de DH. C’est essentiellement des factures et des prépayés. Sur le plan des montants intero- pérables, nous restons à 1% de l’ensemble des montants» , a déclaré Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, lors
Par Y. Seddik
L e Maroc est à la traîne en matière d’inclusion finan- cière. Deux constats le prouvent : deux tiers des adultes ne sont pas bancarisés, alors que les dispositifs de paiement mis en place aujourd’hui ne marchent plus (du moins pas comme souhaité). C’est dans cette configuration que l’ini- tiative du paiement mobile a été pensée. Annoncé comme l'un des piliers de la Stratégie natio- nale de l'inclusion financière, le projet du m-payment se fait année après année dis- cret. L’aura construite autour du projet avant son démar- rage s’est vite éteinte, lais- sant la place à un marché creux, avec des opérateurs sans véritable activité. C’est le constat dressé par la Banque mondiale dans
Avec un taux de pénétra- tion mobile à 137% et celui d’Internet dépassant les 93%, le m-pay- ment avait le chemin balisé pour un lance- ment à succès au Maroc.
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