FNH N°1060

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ECONOMIE

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JEUDI 31 MARS 2022

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Agences de voyages

◆ L’insuffisance des billets d’avion reste une contrainte majeure. ◆ Les prix des offres ont nettement explosé. Pourquoi la Omra risque de capoter

directement auprès des com- pagnies aériennes ou des hôtels avec plus de fluidité et de liberté. Actuellement, elles doivent au préalable signer un contrat avec une entre- prise saoudienne dûment mandatée et authentifier le document au tribunal. Une copie doit être adressée au ministère des Affaires étran- gères, puis à l’ambassade du Maroc à Ryad. Une fois cette étape terminée, l’agence de voyages a accès à une plateforme digitale dédiée «iatamarna», qui regroupe aussi bien les compagnies aériennes que les hôtels éli- gibles. «Il faut réserver sur la plate- forme aussi bien les billets d’avion, que des places dans les sites d’hébergement, de restauration et de transport pour que le client puisse obtenir le visa dont la durée ne doit pas dépasser 30 jours. Si le voyageur la dépasse, l’agence sera contrainte de payer une amende. Les autorités saoudiennes ont exigé également une assu- rance voyage, car elles ne prennent plus en charge les soins ou une hospitalisation au cas où un client aurait un malaise» , explique Ziani. Ces complications ont égale- ment dissuadé de nombreux Marocains à opter pour le Haj (grand pèlerinage). Les agences de voyages affir- ment qu’elles n’ont pas de visibilité à ce sujet du fait que ni les autorités maro- caines ni saoudiennes n’ont communiqué sur le sujet. ◆

«La RAM se contente actuellement de quatre vols (Casablanca- Jeddah) par semaine. Auparavant, elle pro- posait deux par jour, et parfois elle organisait des dessertes supplé- mentaires pour répondre à la forte demande au

L’insuffisance de l’offre de billets et la hausse des prix des hydrocarbures ont fait exploser les coûts du voyage pour la Omra.

cours du mois de Ramadan. D’autres compagnies comme Turkish Airlines, Emirates, Gulf Air ne desservent plus l’Arabie Saoudite à partir du Maroc. Du coup, l’offre de billets a été réduite de plus de 60%» , souligne Abdellatif Ziani, directeur de Macron Voyages à Casablanca. Le nombre de billets propo- sés par la RAM correspond à 7% des inscrits pour la Omra. Une agence à Rabat a passé commande de 1.500 billets, elle n’en a reçu que 60. Par ailleurs, Saudi Airlines ne propose que des vols d’affaires ou des vols touris- tiques et pas pour la Omra. Les autorités saoudiennes veulent restreindre le nombre d’arrivants dans le pays. «Cette insuffisance de l’offre de billets conjuguée à la hausse des prix des hydro- carbures a fait exploser le coût du voyage. Le produit Al Omra était proposé à partir de 15.000 DH. Actuellement, il s’affiche à partir de 24.000 DH» , explique Ziani. Outre le coût du voyage, la procédure est devenue elle aussi délicate comparative- ment à l’avant-pandémie. Les agences de voyages avaient la possibilité de réserver

Ramadan. Plusieurs agences de voyages ont démarré les réservations, mais elles se sont retrouvées face des problématiques majeures liées notamment à l’indis- ponibilité des billets d’avion et d’autres complications administratives. Sous l’effet de la pandémie, de nombreuses compagnies aériennes ont réduit sensi- blement leur flotte. Royal Air Maroc a diminué son parc opérationnel, passant de 60 à 40 appareils. 20 avions ont été ou vendus ou mis en location. La compagnie marocaine a également res- treint son effectif : 858 postes ont été supprimés, dont 180 pilotes et 500 hôtesses de l’air ou stewards. Le même phénomène impacte prati- quement toutes les compa- gnies. Actuellement, le trans- port aérien est fortement per- turbé, avec une offre qui ne répond pas à la demande.

E n dépit de la levée de plusieurs res- trictions sanitaires et l’ouverture des frontières, le secteur touristique natio- nal n’arrive pas à retrouver son rythme normal d’acti- vité. Outre les voyageurs étrangers désirant visiter le Royaume, les nationaux sont confrontés à plusieurs contraintes pour se déplacer à l’étranger. «Haj et Omra» , l’un des seg- ments les plus prisés par les Marocains, a été entiè- rement paralysé pendant deux ans. Avec la reprise économique, les profession- nels du secteur espéraient avoir une nouvelle impulsion à leur activité, surtout pour la Omra (petit pèlerinage) qui connaît une forte affluence avec plus de 90.000 pèlerins par an, dont près de 60% uniquement pour le mois de Par C. Jaidani

La Omra génère plus de 90.000 pèlerins par an, dont près de 60% uniquement pour le mois de Ramadan.

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