FNH N°1060

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POLITIQUE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 31 MARS 2022

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dans la région. L'Occident s'est beaucoup mobilisé a propos de la crise en Ukraine ouverte depuis le 24 février dernier. Dans cette même ligne, Rabat est ainsi préoc- cupée par les tensions persistantes dans cette zone moyen-orientale. Un état d'es- prit exprimé par deux pays stratégiques du Golfe, le Qatar et l'Arabie Saoudite, qui ont regretté le manque d'attention portée aux conflits de la région, et ce depuis des décennies. Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed Ben Abderrahmane Al-Thani, s'en est ému, en termes forts : «La souffrance humanitaire que nous voyons en Ukraine (...) existe dans beaucoup de pays de cette région depuis des années». «Nous n'avons jamais vu de réponse internationale pour répondre à ces souffrances», a-t-il ajouté lors de la table-ronde au Forum de Doha, en évo- quant en particulier «la brutalité contre le peuple syrien, les Palestiniens, les Libyens, les Irakiens, les Afghans». A ses yeux, la crise en Ukraine doit servir de «signal d'alarme»; elle doit conduire la communauté internationale à s'intéresser davantage au Moyen-Orient «avec le même engagement». Des crises politiques et des conflits ont en effet provoqué des drames humanitaires, parmi les pires au monde, notamment au Yemen et en Syrie. Une évaluation qui a été partagée par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal Ben Farhane, rappelant que l'engagement de la communauté internationale pour l'Ukraine est «bien différent» par rapport à celui pour les pays du Moyen-Orient ... Pour une nouvelle dynamique Œuvrer pour la paix et rechercher une solution à la question palestinienne et au conflit arabo-israélien : tels sont les deux crédos de la diplomatie marocaine. Cela commande «une nouvelle dynamique pour la paix» à construire sur des bases conséquentes. Des étapes concrètes sont à définir pour que les peuples en aient une claire appréhension et qu'ils adhèrent; cela conduit aussi à ouvrir des «perspec- tives prometteuses pour la jeunesse et les peuples de notre région», a-t-il encore poursuivi. La paix est le référentiel autour duquel il faut se mobiliser, non pas par l'ignorance réciproque des uns et des autres, mais par la conjugaison des efforts autour de valeurs partagées et d'intérêts communs. Le Maroc est clair à cet égard. A ses yeux, le sommet du Néguev porte un double message: le premier, positif, aux habitants de la régions; le second, lui, tout marqué du sceau de la fermeté, vise ceux qui œuvrent directement ou par l'intermé-

diaire de supplétifs que nous sommes ici pour défendre nos valeurs et nos intérêts et protéger cette dynamique». Ni frilosité, ni ambiguïté. La nature et la portée des relations de Rabat avec Washington participe de cette même approche. La visite dans le Royaume, du secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, est la traduction et le prolongement de cette doctrine diploma- tique. C'est un engagement commun en

faveur de la sécurité et de la prospérité; c'est l'expression d'une relation profonde et durable; c'est enfin le corollaire d'un partenariat stratégique bilatéral entre le Maroc et les Etats-Unis. La diplomatie marocaine est proactive, mobilisée, adossée à des constantes et à des principes. Elle a porté ses fruits, voici deux semaines à peine, avec la normalisation opérée par la nouvelle posi- tion de Madrid sur la question du Sahara

marocain et la prévalence de la propo- sition d'autonomie interne comme seule solution crédible, sérieuse et réaliste. Tel Aviv vient de prendre position dans le même sens, et ce par la voix du ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, lundi 28 mars courant, en déclarant que les deux pays travailleraient ensemble pour contrer les tentatives d'affaiblissement de la souveraineté et de l'intégrité territoriale marocaines». ◆

Sahara marocain L’Espagne veut contribuer au règlement

du différend L a position du gouverne- ment espagnol de soute- nir le plan marocain d’au- tonomie, comme étant « la base la plus sérieuse, réa- liste et crédible » pour résoudre le différend sur le Sahara marocain, procède de « la pleine volonté » de l’Espagne de contribuer « active- ment » au règlement de ce conflit qui n’a que trop duré, a souligné, mercredi, le président du gouver- nement espagnol, Pedro Sanchez. « L’Espagne a pris cette décision avec la pleine volonté de faire un pas en avant » vers le règlement de ce différend, a affirmé Sanchez lors de la session plénière du Congrès des députés espagnol. « La décision que nous avons prise sur le Sahara est un pas sup- plémentaire sur le chemin qui a commencé il y a 14 ans, lorsque le gouvernement espagnol a accueil- li l’autonomie présentée par le Maroc comme une contribution précieuse à la solution d’un conflit bloqué depuis plus de quatre décennies », a relevé le chef du gouvernement espagnol. « Nous avons la ferme volonté de contribuer à surmonter un conflit qui dure depuis un demi-siècle », a-t-il dit. Dans ce sens, il a ajouté que son pays « a réaffirmé et approfondi sa position parce qu’il y a maintenant

Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol

une nouvelle fenêtre d’opportunité pour reprendre les négociations après la nomination de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura ». « Après de nombreuses années de conflit et de statu quo dans le pro- cessus de négociation, le gouver- nement espagnol considère que l’autonomie proposée par le Maroc est la base sur laquelle il y a plus de possibilités de construire » une solution à la question du Sahara, a martelé le chef de l’exécutif espa- gnol, assurant, à cet égard, que son pays « reconnaît logiquement les efforts déployés par le Maroc dans ce sens ». De ce fait, Sanchez a fait remar- quer que « la position de l’Es- pagne sur la question du Sahara

est conforme à celle de ses par- tenaires européens et de nom- breux autres pays », notant que la Commission européenne et le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères ont soutenu la décision de Madrid. Dans ce sillage, le président du gouvernement espagnol a rappelé que la France soutient la proposi- tion du Maroc depuis des années, l’Allemagne a récemment apporté son soutien à ce plan et les États- Unis ne cessent d’exprimer leur appui à l’approche adoptée par le Royaume, notant que toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies saluent depuis 2007 le plan d’autonomie et les « efforts sérieux et crédibles » du Maroc. ◆

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