Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 11 janvier 2024 - 8 DH - N° 1135
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
De la croissance sans emplois ! Économie nationale
P. 21
Pourquoi il faut changer de paradigme CRISE HYDRIQUE - POLITIQUE AGRICOLE
P. 18 à 20
Pénurie de médecins
Crowdfunding En attendant les premiers agréments
Nouvelle instruction des opérations de change Peut mieux faire !
La loi 33.21 est une solution «mirage»
L'analyse du Dr Tayeb Hamdi
P. 30/31
P. 12
P. 11
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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JEUDI 11 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
SOMMAIRE
Editorial
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26 POLITIQUE
ACTUALITÉ
Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication
29 29 SANTÉ 28 L'UNIVERS DES TPME 28 TDC 2023 : Un concours pour stimuler l’innovation 26 Chronique : Revisiter la politique au Maroc
Voyons voir : Au-delà des banderoles et des slogans Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique
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Ecole buissonnière
A
u cœur d'une crise persistante et sans précédent, l'éducation nationale au Maroc se trouve à la croi- sée des chemins. Elle traverse une période bien tumultueuse, où les enseignants et le gouvernement semblent jouer un match sans fin. Malgré l'accord récemment paraphé entre les syndicats et les autori- tés, la grève des enseignants, loin de faiblir, s'inten- sifie, laissant planer une ombre inquiétante sur le
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Virus hivernaux : «La prévention n’a pas de prix, elle doit être une priorité» Pénurie de médecins : La loi 33.21 est une solution «mirage»
BOURSE & FINANCES
paysage éducatif marocain. Les coordinations de l'enseignement, portant l'étendard du jusqu'au- boutisme, semblent réticentes à tout compromis, adoptant une position inflexible dans leur quête de reconnaissance statutaire pour l'ensemble des enseignants contractuels du secteur public. Cette posture, bien que témoignant de leur détermination, soulève des questions cruciales sur la recherche de solutions équilibrées et l'impact sur le droit constitutionnel des élèves à une éducation de qualité. Le droit de grève, pierre angulaire et arme puissante dans une démocratie équilibrée, ne devrait pas être un alibi pour une intransigeance qui met en péril le tissu éducatif national. L'absence de compromis fragilise non seulement le système éducatif, mais exerce également une pression démesurée sur les épaules des élèves, pris en otage par la polarisation du corps enseignant. Des
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Point Bourse Hebdo : L’année 2024 démarre du bon pied Équilibre budgétaire et impératifs sociaux : Un pari réussi pour le Maroc Nouvelle instruction des opérations de change : Peut mieux faire ! Crowdfunding : En attendant les premiers agré- ments OPCVM : 2023, une année faste pour les gestion- naires indépendants Entretien avec Mohamed Tmart : Cybersécurité dans les banques, «Avec la digitalisation croissante, les risques sont amplifiés» Marché boursier : Tendances et pistes d’investisse- ment pour 2024
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mois de perturbations de l’année scolaire laissent forcément des séquelles profondes. La récente vague de suspensions décidées par le ministère de l'Éducation nationale, visant les enseignants refusant de reprendre les cours, aggrave davantage la crise. Et pousse les coordinations à se radicaliser encore plus. A l’exaspération et la ferme- té affichées par la tutelle, les enseignants répondent par une intransigeance sans faille, accentuant la pression autour d'un dialogue déjà fragilisé. Les conséquences sur le temps scolaire, les programmes édu- catifs et, surtout, sur les élèves eux-mêmes, suscitent des inquiétudes légitimes. C’est
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18 18 ECONOMIE
L'absence de com- promis fragilise non seulement le système éducatif, mais exerce égale- ment une pression démesurée sur les épaules des élèves.
CES 2024 : Ouverture à Las Vegas avec un effet «Wow» CES 2024 : Ces innovations qui font vibrer cette édition
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Crise hydrique - Politique agricole : Pourquoi il faut changer de paradigme Économie nationale : De la croissance sans emplois ! Collectivités territoriales : Pourquoi il faut un nou- veau statut pour les cadres et les profils pointus Immobilier : Quels leviers pour assurer la reprise ? Automobile : Le marché termine 2023 en quasi- stagnation Supply Chain mondiale et Bab El Mandeb : Faut-il s’attendre au pire ?
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pourquoi le ministre de l'Éducation nationale, Chakib Benmoussa, souligne la nécessité de garantir aux élèves leur droit constitutionnel à l'apprentissage. Selon lui, l'intérêt supérieur des élèves doit préva- loir sur toute autre considération, dans un contexte marqué par les interruptions des cours dans un ensemble d'établissements sco- laires publics. Encore faut-il qu’il soit entendu par ces enseignants visiblement adeptes du «tout ou rien». Quelle posture le gouvernement doit-il alors adopter ? Céder, ce qui reviendrait à remettre en cause les accords déjà signés et serait un cruel aveu de faiblesse ? Continuer le bras de fer en prenant l’opi- nion publique pour témoin, ce qui ne changera nullement la situation de tous ces élèves contraints à l’école buissonnière ? Aujourd’hui, une seule certitude se dégage : c’est l’avenir de la jeu- nesse qui est en train d’être sacrifiée. u
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34 Rétrospective : Quel bilan en 2023 ? 34 CULTURE
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VOYONS VOIR
Netanyahou le pyromane
bilité fragile du Moyen-Orient. Cette stra- tégie dangereuse menace la vie de toute une population prise au piège d'une géopolitique complexe et imprévisible. Mais derrière cette danse du ventre de Netanyahou autour d’une poudrière et allumette à la main, se cache une réalité sinistre. Embourbé dans des affaires de corruption et très impopulaire en Israël à cause de la gestion des otages israéliens détenus par le Hamas, il voit dans cette escalade un moyen de détourner l'atten- tion de ses propres turpitudes. Mais surtout, un moyen de préserver encore l’immunité que lui confère son statut et qui l’empêche d’aller éventuellement grossir le rang des prisonniers dans les Derrière la danse du ventre de Netanyahou autour d’une poudrière et allumette à la main, se cache un sinistre calcul politique.
geôles israéliennes. Les calculs politiques mesquins de Netanyahou ne doivent cependant pas dicter le destin de toute une région. Laquelle, si elle bascule dans la violence, verra des millions de civils contraints à l’exode, des milliers d’innocents tués, sur fond d’une nouvelle crise humani- taire sans précédent dans un Liban déjà fortement laminé par la crise écono- mique. Faire de Beyrouth un autre Gaza, c’est l’idée insidieuse qui trotte dans la tête du Premier ministre israélien. Et comme il a eu un blanc seing pour tuer des mil- liers de femmes, de jeunes et d’enfants palestiniens à Gaza, il en aura un autre pour faire pareil au Liban. Parce qu’en face, il y a une communauté internatio- nale qui courbe l’échine et qui fait preuve d’une faiblesse outrancière. Forcément, les mêmes causes produiront les mêmes effets. ◆
L e Premier ministre israélien est actuelle- ment le chef d’orchestre d’un jeu perfide qui menace de plonger toute la région du Moyen – Orient dans un abîme de violence. En éliminant de manière ciblée des leaders du Hezbollah, Benjamin Netanyahou essaie d’allumer la mèche d'une poudrière régionale, avec des conséquences potentiellement dévasta- trices. Tel un pyromane dans une forêt sèche, il semble délibérément chercher à embra- ser la région, en voulant ouvrir cet autre front que toute la communauté inter- nationale redoute. Car les récentes attaques contre des chefs du Hezbollah s'inscrivent dans une série d'actions provocatrices, mettant en danger la sta- Par D. William
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
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ÇA SE PASSE AU MAROC
3 ème édition du Fonds Innov Invest Les 12 structures d’accompagnement partenaires
D ans la continuité de ses activités d’appui à l’écosystème de l’entrepre- neuriat innovant au Maroc, enclen- chée en 2016 par le Fonds Innov Invest (FII), Tamwilcom avait lancé un appel à manifes- tation d’intérêt le 28 juin 2023, afin de sélec- tionner des structures d’accompagnement partenaires (SAP). A l’issue de cette étape, douze SAP ont été sélectionnées par une commission indé- pendante composée d’experts nationaux et internationaux. Ces structures se posi- tionnent sur les premiers segments du cycle de vie des startups : «Idéation», «Incubation» et «Pré-accélération». Ci-après, par segment, la liste des SAP retenues par la commission précitée et avec lesquelles Tamwilcom a engagé un proces- sus de contractualisation : Segment «Idéation» •Enactus * incubooster
Aide au logement
16.302 demandes enregistrées en une semaine E nviron 16.302 demandes ont été enregistrées en une semaine par la plateforme numérique «Daam Sakane» relative à l'inscription au programme d'aide directe au logement, selon la ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, qui s’expri- mait mardi au Parlement. Selon elle, depuis le lancement de la plateforme numérique le 2 janvier, 89% des demandes déposées (23% concernent les Marocains résidant à l'étrange) sont éligibles pour bénéficier de cette aide, précisant que 73% des demandes sont relatives aux logements d'une valeur inférieure à 300.000 dirhams, tandis que 27% concernent les logements dédiés à la classe moyenne. Par ailleurs, l'âge moyen est de 39 ans, dont 66% sont des hommes et 34% des femmes. Les candi- datures ont été réparties selon les zones géogra- phiques, notamment sur les préfectures de Fès, Meknès et Marrakech, la province de Berrechid, et la préfecture de Tanger-Assilah. Le nouveau programme d'aide au logement, lancé le 2 janvier 2024, revêt une dimension sociale, en garantissant le logement aux Marocains en tant que droit constitutionnel, et une dimension écono- mique, en contribuant au décollage d'un secteur vital pour l'économie nationale, qui emploie plus d’un million de Marocains. ■
des projets ayant dépassé le stade de Proof of Concept (POC) et cherchant à développer un prototype ou un produit au stade MVP (Minimum Viable Product). Tech Start est une contribution pouvant atteindre 400.000 DH pour les startups disposant de brevets d’invention et pouvant couvrir jusqu’à 80% des dépenses liées à la réalisation du projet innovant. Tech Boost, destiné au segment «Pré- accélération», cible pour sa part les star- tups présentant des projets ayant dépassé le stade de MVP et visant à mettre leurs produits sur le marché. Tech Boost est un prêt d’honneur pouvant atteindre 750.000 DH pour les startups présentant des inno- vations de rupture (Deep Tech) et pouvant couvrir jusqu’à 80% du coût du projet. Les SAP chargées de déployer les deux ins- truments ci-dessus, ainsi que celles inter- venant dans le segment «Idéation» bénéfi- cieront d’une assistance technique dont le niveau dépendra de leurs performances et réalisations. Il est à rappeler que le Fonds Innov Invest (FII) a été mis en place par le ministère de l’Economie et des Finances auprès de Tamwilcom, avec l’appui de la Banque mondiale, afin de promouvoir l’accès au financement des startups et des porteurs de projets innovants. ■
* Univers Startup & Entrepreneur * EIC (Euromed Innovation Center)
Segment «Incubation» * Cluster CE3M * Cluster EnR * EBF (Emerging Business Factory) * R&D Maroc * REM (Réseau Entreprendre Maroc) * Startup Maroc Segment «Pré-accélération» * Impact Lab * SB3S
Cette sélection permettra le déploiement de la nouvelle génération de l’offre de finance- ment en faveur des startups innovantes, qui inclut notamment deux produits dénommés Tech Start et Tech Boost. Tech Start est destiné au segment «Incubation». Il cible les startups présentant Ferroviaire L’ONCF va construire 1.300 km de nouvelles lignes à grande vitesse
L e ministre du Transport et de la logistique, Mohammed Abdeljalil, a passé en revue, mardi à la Chambre des conseillers à Rabat, les efforts de l’Office national des che- mins de fer (ONCF) visant à renforcer le transport ferroviaire entre les villes et les aéroports du Royaume. Dans ce cadre, l'Office a mis en place un plan de construction de 1.300 km de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse. Ledit plan vise également à établir 3.800 km de nouvelles lignes ferroviaires classiques pour relier 43 villes au lieu de 23 actuellement, et assurer le transport de 87% de la population nationale au lieu de 5% actuellement. ■
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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE
Suspension de la ministre des Affaires humanitaires et de la Lutte contre la pauvreté Nigeria
Contraction de l'activité économique à cause de la crise portuaire Afrique du Sud
L’ activité économique en Afrique du Sud s'est contractée en décembre en raison de la crise de la conges- tion portuaire qui s'est aggravée durant les derniers mois, selon l’agence de notation internationale Standard & Poors (S&P). Depuis plusieurs mois, la chaîne logis- tique sud-africaine est fortement pertur- bée à cause de la congestion des ports, des défaillances du transport ferroviaire et de l'encombrement des poids lourds aux points de passage frontaliers, infligeant un coup dur à l'économie. Selon S&P Global, l'indice des directeurs d'achat (PMI) est tombé à 49 en décembre contre 50 en novembre, une valeur supé- rieure à 50 indiquant une croissance de l’activité. ■
L e président du Nigeria, Bola Tinubu, a suspen- du, lundi, la ministre des Affaires humanitaires et de la Lutte contre la pau- vreté, Betta Edu, en rai- son de l'utilisation d'un
La Tunisie dans la liste noire du FMI L a dernière décision du Fonds monétaire internatio- nal (FMI) d'inscrire la Tunisie sur sa liste noire suite au retard dans la conclusion des consultations risque de chambouler les prévisions économiques dans le pays, qui voit ses marges de manœuvre restreintes par cette nouvelle tournure. Les perspectives d'accéder à de nouveaux financements tant cruciaux en ce temps de crise se sont assombries davantage après que l'institution financière mondiale a révélé la liste des pays membres qui ont retardé leurs consultations en vertu de l'article IV ou leurs évaluations obligatoires de la stabilité financière pour une période dépassant 18 mois, en plus de la période régulière accor- dée, qui est de 15 mois. ■
compte bancaire privé pour les transactions finan- cières du ministère dans le cadre du programme d'aide sociale du gouvernement. Betta Edu a été suspendue avec effet immédiat pen- dant que l'agence anti-corruption du Nigeria mène une « enquête approfondie sur toutes les transac- tions financières du ministère », indique Ajuri Ngelale, porte-parole de la présidence. Il a ajouté que l'enquête s'étendrait à l'ensemble des programmes d'investissement social du Nigeria. ■
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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE
L'inflation rebondit dans la zone Euro et conforte la prudence de la BCE
Le marché de l'emploi américain continue de dépasser les attentes
France
Gabriel Attal nouveau Premier ministre
L e marché de l'emploi s'est une nouvelle fois montré bien plus solide qu'atten- du en décembre aux Etats-Unis, donnant toujours plus de crédit à la possibilité d'un atterrissage en douceur de l'économie amé- ricaine, alors que l'inflation se rapproche peu à peu de la cible de la FED. Pour le dernier mois de l'année, 216.000 emplois ont été créés, en hausse par rapport aux 173.000 de novembre, dont les données ont été en revanche révisées à
la baisse, selon les chiffres du département du Travail. Le chiffre de décembre est nette- ment supérieur aux 162.000 créa- tions d'emplois attendues par les analystes, selon le consensus de briefing.com. Cette hausse cache toutefois des signes de détente sur le marché du travail, avec une hausse des emplois à temps partiel et un taux de participation au marché de l'emploi qui, s'il reste toujours élevé, est en léger recul par rap- port au mois précédent. ■
L’ inflation est repartie à la hausse en décembre dans la zone Euro, interrompant une longue période de reflux et confortant la Banque centrale euro- péenne (BCE) dans sa politique de taux d'intérêt élevés face à un fléau qui résiste. La hausse des prix à la consom- mation a atteint 2,9% sur un an en décembre, après 2,4% en novembre, en raison essentiellement des prix de l'énergie, selon Eurostat. Le chiffre est conforme aux prévi- sions des analystes interrogés par Bloomberg. Il marque un coup d'ar- rêt après des mois de baisse qui avaient permis à l'inflation de revenir en novembre à son plus bas niveau depuis juillet 2021. L'indicateur est certes très loin du sommet de 10,6% touché en octobre 2022 quand les effets de la guerre en Ukraine sur les prix du gaz et du pétrole se faisaient pleinement sentir. ■
G abriel Attal a été nommé mardi dernier au poste de Premier ministre par le Président Emmanuel Macron, en remplacement d’Elisabeth Borne, qui a présenté la veille la démission de son gouvernement,. A 34 ans, Attal devient le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la V ème République. Ex-ministre chargé des Comptes publics et ancien Porte-parole du gouverne- ment, Gabriel Attal était ministre de l’Education nationale depuis juillet 2023. Lundi, la Première ministre Elisabeth Borne avait remis la démission du Gouvernement au président fran- çais, qui l’a acceptée. ■
La Banque mondiale craint une «décennie
L a Banque mondiale (BM) a alerté contre le risque d'une «décennie d'opportunités manquées» pour l'économie mon- diale, alors que la croissance sur les cinq dernières années a été la plus faible enregistrée depuis plus de 30 ans, selon son rapport de perspec- tive sur l'économie mondiale. L'institution, basée à Washington, s'attend en effet à une croissance de 2,4% de l'économie mondiale pour cette année, en recul pour la troisième année consécutive après avoir atteint 2,6% l'année écou- lée, selon les données publiées. C'est 0,75 point de pourcentage en dessous de la moyenne observée depuis le début des années 2000. ■ d'opportunités manquées» pour l'économie mondiale
Zone Euro
Le taux de chômage recule à 6,4% en novembre, plus bas historique
L e taux de chômage de la zone Euro a baissé de 0,1 point en novembre par rapport à octobre, à 6,4% de la population active, son plus bas niveau historique mal- gré une conjoncture économique morose, selon des données publiées par Eurostat. L'indicateur s'est établi au niveau le plus bas depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série, en avril 1998, pour les pays ayant adopté la mon-
naie unique européenne. En glissement annuel, le taux de chômage a baissé de 0,2 point en novembre. Ces chiffres montrent une résistance du marché de l'emploi face au recul de la croissance enregistré l'an dernier. Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de personnes sans emploi s'est élevé à 5,9% en novembre, également en baisse de 0,1 point sur un mois et de 0,2 point sur un an. ■
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BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo L’année 2024 démarre du bon pied
Ce début d’année semble être dans la continuité de la tendance haussière observée fin 2023. L’immobilier profite du démarrage effectif du programme d’aide au logement qui connaît un fort engouement.
Evolution de l'indice Masi depuis début 2023
L
Par Y . Seddik
Banque centrale passerait à une baisse de taux. La majorité des secteurs, avec en tête l'immobilier (+13%), a béné- ficié d'une première semaine dynamique, soutenue par un flux d'informations favorable, justi- fiant ainsi de nouvelles positions de la part des investisseurs qua- lifiés. La progression affichée par l’indice immobilier est attribuée par les opérateurs au lance- ment immédiat du programme d’aide au logement. Environ 16.302 demandes ont été enre- gistrées en une semaine par la plateforme numérique «Daam Sakane», selon la ministre de tutelle. A l'inverse, l'indice des loisirs et hôtels a accusé la baisse la plus forte (-5,77%), suivi de l'indice sylviculture et papier (-3,42%) et celui des services de transport (-0,9%). Le volume global des échanges a atteint 812,78 MDH, réalisé
année boursière 2024 démarre de la meilleure des manières à la Bourse de Casablanca avec un Masi qui réalise un parcours sans faute pour sa première semaine de janvier. Le gain heb- domadaire est de 2,28%, per- mettant à l’indice de dépasser ses plus hauts annuels de 2023 à 12.369 points. La rupture des 12.300 points constitue ainsi un nouveau signal haussier, témoignant du renforcement de la confiance des investisseurs en ce début d'année, dans un contexte où la baisse de la volatilité sur le mar- ché obligataire fait largement consensus. Dans l'absolu, le marché ne paraît pas si loin de la situation dans laquelle il était au deu- xième semestre de 2023 : les investisseurs semblent tabler sur le fameux scénario «Boucle d'or» qui, pour simplifier, signifierait que l'inflation refluerait, l'écono- mie ralentirait légèrement, et la
TOP Performances
FLOP Performances
Promopharm S.A Risma Med Paper
-6%
+22,08% +11,82%
Alliances Zellidja S.A CFG Bank
-5,77%
-3,42%
+10,42 %
principalement sur le marché central. En termes d’échanges, CFG Bank a occupé la première place avec un flux transactionnel de 271,83 MDH, devant Alliances (135,42 MDH) et Attijariwafa bank (48,24 MDH). Que peut-on désormais attendre de cette année 2024 ? Une chose semble acquise : beau- coup dépendra cette année de la trajectoire de l'inflation et de la politique monétaire de Bank
Al-Maghrib. Sur le compartiment obligataire, le Trésor continue de se financer sans pression. Cette aisance en termes de financement devrait se poursuivre au cours du pre- mier trimestre 2024. À l’origine, le niveau au-dessus des 10 Mds de DH de ses excédents de trésore- rie, conjugué au bon comporte- ment des finances publiques de l’État, avec un déficit budgétaire maîtrisé à 4,5% en 2023. ◆
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JEUDI 11 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
Équilibre budgétaire et impératifs sociaux Un pari réussi pour le Maroc
séisme, n’ont pas été réalisées aux dépens de l’équilibre des finances publiques». Dit autrement, le Trésor réussit le pari de la mobilisation des res- sources nécessaires même face à la prolifération de ses besoins, structurels ou occasionnels. Cette stratégie permet ainsi d’éroder le solde annuel du déficit budgétaire autour de 60 Mds de DH, permet- tant ainsi une dilution progressive du déficit budgétaire à 4,0% en 2024, bien en deçà du niveau de 5,5% en 2022. En effet, le seuil de 3,0% du PIB demeure un objectif de premier ordre selon les projec- tions du plan triennal 2024-2026 publié ce mois de novembre 2023. Dette publique : des signes encourageants Après avoir atteint un pic pendant la période de la pandémie, avec une dette atteignant 72,2% en 2020, le Trésor marocain s'engage fermement à inverser la trajectoire de la dette publique. Le seuil cible est un plafond de 70% à hori- zon 2026. « Cet objectif semble largement à la portée. Nos esti- mations ressortent avec un niveau de 70,3% à fin 2024. D’un côté, le contrôle du déficit budgétaire freinerait les levées de dettes. De l’autre, l’accélération de la crois- sance économique aurait l’effet dilutif escompté», explique l’éco- nomiste en chef de AGR. D’ici cette échéance, le Trésor présente des indicateurs encou- rageants : la dette du Trésor demeure principalement une dette à taux fixe avec une part de plus de 89% à fin juin 2023; la part court-terme recule à 14% à fin juin-2023 contre 17% à fin 2022, limitant le risque de refinancement; la duration moyenne est rallongée à 6 ans et 10 mois, contre 6 ans et 8 mois en fin d’année 2022; la part de la dette intérieure est toujours prépondérante avec une quotepart de 76% contre 78% en 2019. ◆
Les pro- jections pour 2024 devraient confirmer l'amélioration des équilibres budgétaires au Maroc.
La discipline budgétaire que le Trésor mène se reflète sur le solde ordinaire qui affiche un excédent pour la 4 ème année consécutive. Pour les experts, l’objectif de stabiliser la dette publique sous les 70% est largement réalisable.
Par Y. Seddik A
u cours des dernières années, le Maroc a été confronté à un dilemme complexe : comment concilier les impératifs sociaux avec la nécessité de maintenir un équilibre budgétaire ? Une ques- tion d'autant plus préoccupante dans un contexte de permacrise, c'est-à-dire une phase de crise devenue permanente. D’ailleurs, les chiffres révèlent l'am- pleur des mesures prises par le gouvernement marocain pour faire face à ces défis. En 2022, le coût des mesures visant à lutter contre l'inflation s'est élevé à 40 milliards de dirhams, dont 22 Mds de DH ont été alloués à la subvention du gaz. Pour 2023, 10 Mds de DH sup- plémentaires ont été prévus. Les programmes de protection sociale nécessiteront, quant à eux, 35 Mds de DH en 2024, avant d'atteindre 40 Mds de DH en 2026. En outre, une aide annuelle de 1,8 Md de DH
a été prévue pour les sinistrés du séisme, dans le cadre d'un plan global de réhabilitation de 120 Mds de DH sur 5 ans. Enfin, d'importants fonds ont également été alloués à d'autres domaines tels que la lutte contre la sécheresse, avec 5 mil- liards de dirhams en 2023, suivis de 1,5 milliard de dirhams en 2024, ainsi que 4,2 milliards de dirhams pour le dialogue social. Cependant, l’argentier du Royaume ne perd pas de vue l'importance de la réduction du déficit budgétaire. Les projec- tions pour 2024 devraient confir- mer l'amélioration des équilibres budgétaires et la voie vers l'atteinte des objectifs fixés, à savoir un déficit de 3% et une dette de 70% du PIB d'ici 2026, explique Attijari Global Research dans un papier de recherche. Pour y parvenir, le gou- vernement compte sur les revenus des taxes de solidarité ainsi que sur les amnisties fiscales, qui devraient
rapporter un montant cumulé de 11 Mds de DH. Une réallocation des aides sociales pour un total de 15 Mds de DH a également été effec- tuée dans le but d'optimiser les dépenses. La réforme de la Caisse de compensation devrait générer une marge de manœuvre considé- rable, s'élevant à 23 Mds de DH sur la période 2024-2026. Ainsi, cette discipline budgétaire que le Trésor mène se reflète sur le solde ordinaire. Pour Abdelaziz Lahlou, Chief Economist de Attijari Global Research, «cet agrégat, qui représente un témoin infail- lible de l’équilibre des finances publiques et qui démontre la capa- cité du Trésor à autofinancer son investissement, afficherait pour la 4 ème année consécutive un excé- dent de 32 Mds de DH en 2024. Les dépenses engagées lors des phénomènes de la sécheresse, de la lutte contre l’inflation, du
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BOURSE & FINANCES
Nouvelle instruction des opérations de change
Peut mieux faire !
La nouvelle instruction de change est entrée en vigueur début janvier. Les opérateurs économiques de grande taille restent sur leur faim.
L Par A. Hlimi ’
Office des changes vient de publier la nouvelle version de l’Instruction générale des opé- rations de change (IGOC) dont les dispositions sont entrées en vigueur le 2 janvier. «L’Instruction apporte de nou- velles mesures de libéralisation et d’assouplissement aussi bien pour les opérations courantes que pour les opérations en capi- tal, traduisant ainsi les orienta- tions irréversibles que connaît la réglementation des changes en termes de consolidation du régime de convertibilité» , com- mente l'Office en préambule de cette instruction. Et de préciser qu'elle est élaborée selon une approche «participative et inclu- sive». Pourtant, certains opéra-
teurs de change et les financiers des grands groupes qui opèrent sur le Forex sont restés sur leur faim. Appelés par nos soins pour commenter ces nouveautés, dif- férents acteurs avouent que les consultations étaient intensives avec l'Office et les différentes autorités monétaires. Mais qu'au final, beaucoup de propositions n'ont pas été retenues. L'une des principales propositions est la possibilité de proposer des produits de couverture aux non- résidents ou encore une plus grande flexibilité dans le chiffre d'affaires en devises gardé à l'étranger. Prudence face aux engage- ments en devises du Maroc Les autorités financières semblent en effet préserver une approche prudente pour ne pas mettre sous pression les réserves de change. Car bien que confortables, les engage- ments en devises du Royaume restent élevés pendant les
La nouvelle instruction de change est entrée en vigueur le 2 janvier 2024.
deux années à venir, et libérali- ser davantage aurait réduit les marges de manœuvre. Un argu- mentaire qui ne fait pas l’unani- mité. Mais si les grands groupes restent sur leur faim, beaucoup de nouveautés sont à saluer. En effet, la nouvelle Instruction prévoit un ensemble de mesures de facilitation et d'assouplisse- ment pour mieux accompagner les opérateurs économiques dans la réalisation de leurs opérations à l'international. En matière d'importation de biens, la nouvelle Instruction prévoit la possibilité de régler le dépasse- ment au titre du fret à hauteur de 20% au lieu de 10% du montant initialement prévu par le contrat commercial. S'agissant des opé- rations de négoce international, l'IGOC 2024 prévoit le paiement
des acomptes à hauteur de 100% des fonds initialement rapatriés sur le compte négoce au titre de la même opération de négoce de biens. Concernant les voyages d'affaires, la nou- velle version de l'IGOC a relevé à 100.000 dirhams le montant minimum au titre de la dotation pour voyages d’affaires au lieu de 60.000 dirhams, prévus aupa- ravant, une mesure qui a eu un grand écho médiatique. De plus, des mesures d'assou- plissement ont été introduites en faveur des sociétés catégorisées par l’Office des changes : ces dernières pourront ainsi, confor- mément aux dispositions de la nouvelle Instruction, régler par anticipation leurs importations de biens à hauteur de 100% de la valeur de l’opération d’impor- tation et procéder à l'alimenta- tion de leurs comptes en devises ou en dirhams convertibles des exportateurs à hauteur de 85% du produit de leurs exportations. Les opérateurs militaient pour une dotation à hauteur de 100%. La dotation commerce électro- nique et la dotation pour voyages d'affaires leur seront octroyées à hauteur de 100% de l'IS payé dans la limite d’un million de dirhams pour les opérateurs ne disposant pas de comptes en devises ou en dirhams convertibles. ◆
Les autorités financières semblent préserver une approche prudente pour ne pas mettre sous pression les réserves de change.
En matière d'études à l'étranger, la nouvelle édition de l'IGOC prévoit le transfert des frais de séjours linguistiques à l’étranger, y compris les frais de loyer, lorsque le séjour linguistique est exigé par l’établis- sement d’enseignement supérieur. Parmi les nouveautés introduites dans ce cadre, figure aussi la possi- bilité de transférer par anticipation les frais de séjour dans le cadre de la procédure d'obtention du visa étudiant ou de l’inscription, lorsque ce transfert est exigé par l’université et/ou les services consulaires. Sur un autre volet, les étrangers résidents ne disposant pas de revenus pouvant faire l’objet de transfert au titre des économies sur revenus et ne disposant pas de disponibilités sur leurs comptes en devises ou en dirhams convertibles pourront procéder au transfert au titre de secours familiaux. Par ailleurs, les étrangers résidents pourront, en vertu des nouvelles dispositions, transférer les jetons de présence après paiement des impôts. Des nouveautés pour les études à l'étranger
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JEUDI 11 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
Un cadre réglementaire solide Bien que le crowdfunding soit en croissance, certains défis persistent, tels que la sensibilisation du public, la confiance des investisseurs et le besoin d'une infrastructure numérique robuste. Cependant, le crowdfunding offre une alternative de financement accessible pour les entrepreneurs et les projets qui pourraient avoir du mal à obtenir un soutien financier traditionnel. Ainsi, la mise en place de règles claires et d'une transparence totale est fondamentale pour conserver la confiance des investisseurs et assurer la viabilité des projets. A cet effet, fin septembre 2023, l’AMMC a lancé un portail ad hoc en vue d’accompagner les futurs acteurs de ce marché, et ce à plusieurs niveaux, principalement sur le plan réglementaire. «D'une part, il est essentiel de maintenir un cadre réglementaire solide pour protéger les investisseurs et les porteurs de projets contre les abus potentiels. D'autre part, il est important de ne pas étouffer l'innovation et la créati- vité par des contraintes excessives» , insiste Gadrim. Et de poursuivre : «L'un des principaux enjeux du crowdfunding est la confiance. Les investisseurs et les donateurs doivent avoir la certitude que leur argent est utilisé à bon escient et que les projets qu'ils financent sont viables et authen- tiques. Pour cela, les plateformes de crowdfunding doivent effectuer une due diligence rigoureuse». Dans le détail, cela incomberait auxdites pla- teformes la responsabilité de non seu- lement s'assurer de la légitimité des projets qu'elles hébergent, mais aussi de veiller à ce que les investisseurs et les donateurs comprennent clairement dans quels projets ils investissent ou à quels projets ils contribuent par des dons. «Pour garantir l'équilibre entre innovation et sécurité, le cadre régle- mentaire du crowdfunding au Maroc doit donc être robuste, tout en restant suffisamment flexible pour encoura- ger la créativité et l'entrepreneuriat. L'objectif est de créer un environne- ment où la transparence et la respon- sabilité sont valorisées, permettant ainsi à des projets innovants, sociaux et créatifs de voir le jour et de prospé- rer, tout en protégeant les intérêts des investisseurs ou donateurs», conclut Sofian Gadrim. ◆
Crowdfunding En attendant les premiers agréments Occupant une place prépondérante dans la stratégie de la finance nationale élaborée en 2019, le crowdfunding contribue réellement à l’enrichissement du paysage entrepreneurial marocain. Toutefois, l’adoption d’un arsenal réglementaire robuste est primordial pour préserver les droits de tous les acteurs concernés et assurer la viabilité des projets.
Le crowdfunding, une alternative précieuse Au Maroc, le crowdfunding est utili- sé dans divers secteurs, notamment la technologie, l'agriculture, le social et l'immobilier. Les entrepreneurs et les organisations à la recherche de financement ont trouvé dans le crowdfunding une méthode alterna- tive pour concrétiser leurs projets. Pour Gadrim, le financement colla- boratif constitue une aubaine tant pour les investisseurs que pour les porteurs de projets. «Pour les pre- miers, il ouvre un éventail d'oppor- tunités d'investissement dans des projets diversifiés et innovants. Pour les seconds, notamment les PME et les startups, il représente une alternative précieuse aux canaux de financement traditionnels, souvent hors de portée. Cette méthode de financement est particulièrement bénéfique pour des projets situés dans des zones moins connectées, leur offrant une visibilité et des opportunités de financement aupa- ravant limitées» , explique-t-il. Il considère par ailleurs qu’au-delà de l'aspect financier, le crowdfun- ding a un impact social notable. «Il crée un lien direct entre les por teurs de projets et un large public, ren- forçant ainsi un sentiment de com- munauté et d'engagement collectif. Les investisseurs ne se contentent pas de financer un projet, ils s'im- pliquent dans une aventure humaine et entrepreneuriale» , dixit Sofiane Gadrim.
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Par M. Boukhari
i le cadre juridique est prêt, le Maroc va franchir une nouvelle étape cru- ciale dans le processus de régle- mentation du crowdfunding. Sur un ton empreint d'enthousiasme, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a affirmé récemment que les premiers agréments pour ce mode de financement participatif devraient être incessamment délivrés. Cela fait déjà quelques années que le Royaume tente d’encadrer cette pratique qui ne cesse de gagner en popularité à travers le globe. En mai 2022, la Banque centrale a publié 9 circulaires régissant le crowdfunding, soit une année après la publication de la loi 15-18 prévoyant les règles entourant cette activité au Bulletin officiel. Pareillement, en 2014, l’Auto- rité marocaine du marché des capi-
taux (AMMC) avait publié une circu- laire relative au financement collabo- ratif et définissant les règles et les obligations pour les plateformes et les investisseurs. «L'annonce par le wali de Bank Al-Maghrib concernant la prochaine délivrance des agréments pour le crowdfunding au Maroc repré- sente une évolution notable dans les sphères financière, entrepreneu- riale et sociale. Cette initiative régle- mentaire va faciliter l'accès à des sources de financement alternatives, essentielles pour stimuler l'innova- tion et l'entrepreneuriat» , souligne Sofiane Gadrim, directeur des nou- velles technologies (CTO) et cofon- dateur d’Atela, fintech spécialisée en trading algorithmique, blockchain et IA.
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 11 JANVIER 2024
BOURSE & FINANCES
Sociétés cotées
L'environnement commercial des gestionnaires d'actifs en 2023 a mis en évidence une concurrence accrue, de plus en plus prononcée à mesure que les acteurs indépen- dants se dotent de professionnels expérimentés et renforcent leurs équipes avec des profils presti- gieux provenant de grandes firmes. Leur offre, de plus en plus variée, englobe maintenant une palette élargie de services incluant le pri- vate equity, les OPCI, ainsi qu'une gestion sous mandat plus sophis- tiquée, captant l'intérêt croissant de clients institutionnels et de par- ticuliers à forte capacité financière. Le secteur est à un tournant de son histoire Ce secteur, qui a déjà trois décen- nies d'existence, possède un potentiel de croissance important. Ces défis sont nombreux et incluent l'approfondissement du marché, la démocratisation de l'accès aux investisseurs individuels et la prise en compte de la digitalisation. Les questions de commercialisation, de durabilité et de transition verte sont également sur l'agenda du secteur, alors qu'une nouvelle loi sur les OPCVM est toujours dans les cartons et pourrait accélérer le développement des opérateurs au Maroc comme à l'étranger. La nouvelle législation introduira plusieurs innovations, comme les OPCVM cotés en Bourse ou ETFs, qui offrent des avantages en termes de coût et de liquidité. Elle permettra également la création d'OPCVM en devises et d'OPCVM de finance participative, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux mar- chés et investisseurs. Le cadre réglementaire sera aussi enrichi par des OPCVM à règles de fonc- tionnement allégées, destinés aux investisseurs professionnels qua- lifiés et adaptés à leur appétence au risque. Selon les opérateurs du secteur, cette nouvelle loi est en phase finale et se trouve actuellement au Secrétariat général du gouverne- ment (SGG), où elle est en stade avancé de discussions. Son adop- tion est attendue dans les mois à venir (Sic !). ◆
Akdital inaugure son nouvel Hôpital privé à Béni Mellal
OPCVM 2023, une année faste pour les gestionnaires indépendants
La cérémonie d’inaugu- ration de ce nouvel éta- blissement, qui a pour objectif d’accompagner la dynamique natio- nale de mise à niveau du secteur de la santé et de la généralisation de l’accès aux soins pour les patients, s’est déroulée en présence du wali de la région Béni Mellal-Khénifra, Khatib El Hebil, du pré- sident- Directeur géné- ral du Groupe Akdital, Rochdi Talib, et de plu- sieurs responsables et personnalités civiles et militaires. D’une capacité de 150 lits d'hospitalisation, cette nouvelle structure sanitaire multidiscipli- naire aux standards internationaux dispose de 9 blocs opératoires ultramodernes, d’une salle de cathétérisme interventionnelle et offre des soins multidiscipli- naires couvrant un large éventail de spécialités médicales et chirurgi- cales. ◆
2023 a permis de redéfinir les dynamiques parmi les gestionnaires d’actifs, avec une croissance significative des parts de marché de certains opérateurs indépendants.
A Par A. Hlimi
près un recul notable en 2022, les sociétés de gestion ont bénéficié d'un retour en force des investis- seurs en 2023. De manière glo- bale, les souscriptions nettes ont atteint 70 milliards de dirhams à fin novembre, le segment des obli- gations à court terme suscitant le plus d'intérêt. L'année 2023 a aussi été témoin d'une nouvelle dyna- mique d'affaires, avec des gestion- naires indépendants (non affiliés à des banques ou à des institutions financières) accroissant notable- ment leurs parts de marché. Bien que la comparaison des encours entre le 1er janvier et le 31 décembre puisse être influen- cée par les ajustements de fin d’année, l’examen des encours moyens annuels sous gestion offre une perspective plus fidèle sur la performance réelle des opérateurs.
Ainsi, parmi les six opérateurs ayant significativement accru leurs encours moyens sous gestion en 2023, cinq sont indépendants, selon nos calculs. C'est le cas notamment pour AFG AM, qui a doublé ses encours en un an, attei- gnant 8,4 milliards de dirhams, Atlas Capital qui est passé de 3,4 à 5,8 milliards (+70%), AD Capital avec une hausse de 60% à 8,1 milliards, Wineo Gestion qui a évo- lué de 2,9 à 3,8 milliards (+31%) et Red Med AM qui a connu une croissance de 21% à 11,8 milliards de dirhams. Chez les opérateurs rattachés aux banques, la plus remarquable per- formance revient à Sogécapital Gestion qui a géré en moyenne 30 milliards de dirhams d'actifs en 2023, contre 25 milliards l’année précédente.
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