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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 11 JANVIER 2024
ECONOMIE
à environ 667,5 millions de m³, soit un taux de remplissage de 38,77% contre 976,7 millions de m³ (plus de 56,72%) durant la même période de l’année précédente, indique un rapport de la Direction générale de l’hydraulique, relevant du ministère de l'Équipement et de l'Eau. Dans le bassin de Souss Massa, les barrages, d’une capacité totale de 740,77 millions de m 3 , n’affichent qu’un taux de remplissage de 10%. Ces chiffres appellent logiquement à s’interroger sur la pertinence de la politique de l’eau adoptée jusqu’à présent. «Il faut aller aux racines du mal. Jusqu’à présent, en matière d’eau, on a fait essentiellement de la poli- tique de l'offre, avec notamment les barrages, le développement des systèmes d’irrigation, les usines de traitement de l'eau… Après, on attendait que la pluie tombe. Or, l’on s’aperçoit que l'offre a toujours été incertaine, avec en ce moment une réduction drastique et une raré- faction tendancielle et extrêmement inquiétante des apports en eau. Preuve en est les barrages qui sont vides; ce qui nous fait une bien belle jambe», constate l’économiste Najib Akesbi. Cet état de fait n’a pas entamé la volonté du gouvernement de construire de nouvelles infrastruc- tures. Une vingtaine de gros bar- rages est en effet en cours de construction. Et, pour cette année, devraient être achevés la construc- tion du barrage de «M’dez», dans la province de Sefrou, du barrage «Ghiss», dans la province d'Al Hoceima, et du barrage «Koudiat El Berna», dans la province de Sidi Kacem, à en croire la feuille de route de la tutelle. Ces ouvrages viendront compléter un dispositif somme toute, consé- quent, le Maroc disposant déjà de 153 barrages d’une capacité qui avoisine les 20 milliards de m 3 . Sauf qu’en face, les apports en eau ne suivent pas. Ils baissent. Ce qui pousse Akesbi à qualifier cette situation de complètement ubuesque. «A quoi sert un bar- rage s’il est vide ? C’est le cas aujourd’hui de la quasi-totalité des
citoyens à changer leur rapport par rapport à cette ressource. Fin décembre d’ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a adressé une note aux walis des régions et gouverneurs des pré- fectures et provinces du Royaume pour leur demander de prendre des mesures drastiques afin de mieux
infrastructures. C’est une catas- trophe. Le plus grave encore, c’est qu’on continue à en construire. Pourquoi faire ? Sur quelles bases de quantités d’eau à stocker est-on en train de les construire ? », s’in- terroge-t-il. Et de souligner qu’ «il faut faire la distinction entre les aléas climatiques, qui sont dans le
court et moyen terme, et les ten- dances lourdes. Et nous sommes sur une tendance lourde». Le vrai coupable sous les radars Pour faire face à la situation actuelle, le gouvernement ne néglige aucune piste susceptible de générer des économies d’eau, et incite les
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