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JEUDI 11 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SANTÉ

Pénurie de médecins La loi 33.21 est une solution «mirage»

cursus, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a récemment annoncé la publication pro- chainement des textes d’ap- plication de la loi n° 33-21 modifiant et complétant la loi n° 131-13 relative à l’exer- cice de la médecine. Celle-ci prévoit une série de mesures facilitant le recrutement des médecins étrangers. Publiée dans le Bulletin officiel le 26 juillet 2021, la loi 33-21 vise à introduire un ensemble d’inci- tations afin d’encourager les médecins étrangers ainsi que les médecins marocains rési- dant en dehors du pays, à venir exercer leur profession au Maroc de manière perma- nente ou provisoire. Parmi les principales incita- tions offertes par cette loi, figurent entre autres la sup- pression de l’autorisation d’exercice, l’inscription au tableau de l’Ordre national des médecins étant désormais suf- fisante, la consécration de l’at- testation d’inscription comme titre de séjour, ou encore la dispense de l’équivalence des diplômes pour les médecins exerçant ou ayant exercé à l’étranger. Néanmoins, la grande question qui se pose est celle de savoir si la mise en œuvre effective de cette loi va vraiment permettre au Maroc de pallier le manque aigu de médecins. Pour Dr. Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en systèmes et politiques de santé et vice-président de la Fédération nationale de la santé, cette solution est un cataplasme sur une jambe de

Les décrets d’application de la loi 33-21 facilitant l’exercice des médecins étrangers au Maroc seront bientôt publiés. Les professionnels du secteur estiment qu’en vue de combler le déficit en médecins, le Maroc doit d'abord s'assurer de garder ses compétences nationales avant de penser à attirer celles étrangères.

4 Par M. Ait Ouaanna

de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 15,3 médecins pour 10.000 habi- tants, au moment où le Maroc compte uniquement 7,8 méde- cins pour 10.000 habitants. Afin de tenter de remédier à cette problématique majeure, le gouvernement actuel a mis en place bon nombre de mesures. En 2022, Aziz Akhannouch a annoncé l’aug- mentation de 20% du nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine, de phar- macie et de médecine dentaire publiques et privées, ainsi que

7.000. C’est le total de méde- cins dont le Maroc a besoin pour combler son déficit qui se creuse d’année en année. D’après les données publiées par le haut-com- missariat au Plan (HCP) dans l’édition 2023, «Le Maroc en chiffres», le Royaume compte 29.180 médecins, dont 13.228 exercent dans le public et 15.952 dans le privé. Pour un pays dont la population totale dépasse les 37 millions d’ha- bitants, cet effectif médical demeure manifestement insuf- fisant. Pour rappel, le standard

la multiplication de ce chiffre par deux vers la fin de sa législature. Durant cette même année, l’exécutif a également décidé de réduire la durée de formation en médecine de 7 à 6 ans. Cependant, ces mesures ne devraient pas per- mettre de combler ce déficit criard. D’ailleurs, les profes- sionnels du secteur estiment que celles-ci doivent néces- sairement être associées à d’autres solutions. En plus de l’augmentation des sièges pédagogiques en médecine et de la réduction du

 Publiée dans le Bulletin officiel en juillet 2021, la loi n° 33-21 prévoit une série de mesures incitant les médecins étrangers à venir exercer leur profession au Maroc de manière permanente ou provisoire.

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