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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 11 JANVIER 2024
SANTÉ
bois. «La loi 33.21 est promulguée et publiée dans le Bulletin offi- ciel depuis 2021, mais ce qu’on attend aujourd’hui, c’est la publi- cation de certains textes régle- mentaires fixant par exemple les conditions, la durée maximale, etc. Ladite loi va certes faciliter l’exer- cice de la médecine au Maroc par des professionnels étrangers ou marocains résidant à l’étranger, que ce soit dans le secteur public ou privé, mais sans des incitations plus intéressantes, elle ne peut pas encourager un grand nombre de médecins à venir exercer au Maroc. Quelques-uns, oui, peut- être, mais pas des milliers» , assure Dr. Hamdi. A en croire des chiffres accablants publiés par la Fondation des ensei- gnants-médecins libéraux, entre 600 et 700 médecins décident chaque année de quitter le Maroc pour aller exercer leur profession ailleurs. Un phénomène qui ne cesse d’envenimer le problème de pénurie des cadres médicaux. «La loi 33-21 est simplement une solution mirage, d’autant plus que chaque année, 30% des médecins formés au Maroc quittent le pays. A ce propos, il est important de rappeler qu’une étude a montré que 71% des étudiants actuelle- ment en dernière année de for- mation en médecine pensent à la migration. L’exode des compé- tences médicales à l’étranger est un phénomène structurel et pour résoudre ce problème, il est pri- mordial d’identifier les causes du départ» , précise le praticien. Face aux départs massifs des médecins marocains à l’étranger, Dr. Tayeb Hamdi estime que le Maroc doit d'abord investir dans la formation et le développement de ses compétences nationales avant de penser à attirer celles étrangères. «Au cas où le Royaume décide de mettre en place des mesures attractives pour les méde- cins venant de l’étranger, il doit faire de même pour ceux vivant ici pour qu’ils ne pensent pas à migrer. La solution contre cette pénurie est claire : il faut former plus de médecins, et ce dans de
très bonnes conditions, en leur assurant, bien évidemment, une formation de qualité. Aussi, il faut revoir les salaires des médecins dans le secteur public et revoir les conditions de travail dans le privé» , souligne-t-il. «Si le secteur privé était suffisam- ment attractif, les médecins qui
ne souhaitent plus exercer dans le public iraient tout simplement vers le privé, mais ce n’est pas le cas. Cela nous conduit à dire qu’au Maroc, la médecine n’est attractive ni dans le privé ni dans le public. Pour attirer les médecins étrangers, il faut d’abord attirer les médecins marocains. En amé-
liorant les conditions de travail, les salaires ainsi que la forma- tion, nos médecins ne penseront presque jamais à quitter le pays. Afin que le Maroc puisse assurer la souveraineté sanitaire, il doit plu- tôt compter sur les compétences nationales, non pas étrangères» , conclut-il. ◆
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