FNH N° 1135

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JEUDI 11 JANVIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

CULTURE

Rétrospective Quel bilan en 2023 ?

dynamique que vit le Maroc depuis quelques années. Comme pour tous les autres secteurs vitaux du pays, la culture fait aussi son bilan 2023 pour s’arrêter sur les réalisations culturelles dans des domaines divers allant du cinéma à la littérature, en pas- sant par les arts plastiques, le théâtre, les festivals, la chanson, la photographie et le Street art. Zoom avant. Par A. Najib S Consécration du cinéma marocain

ans ambages, on peut affirmer que la culture au Maroc mérite un meil- leur traitement et plus de visibilité. La culture étant le premier ambas- sadeur d’une nation partout dans un monde où les arts, les figures culturelles, le rayonnement civili- sationnel peuvent remplir leur rôle d’ancrage. Et ce, à une époque où les différentes cultures de la pla- nète redoublent d’efforts pour se positionner comme des locomo- tives éclairant les autres cultures en entrant en dialogue avec elles. C’est partant de ce postulat de base que ce potentiel culturel et artis- tique marocain doit être accompa- gné d’une politique nationale. Cette dernière a conscience du grand rôle que peut jouer le Maroc culturel dans le monde d’aujourd’hui, avec des talents certains, une jeunesse volontariste, des idées novatrices et avant-gardistes. A l’instar de ce que le pays a réussi à mettre sur pied dans un domaine comme le football, qui a placé le Royaume sur l’échiquier planétaire du ballon rond. Il n’y a qu’à voir tout le retentisse- ment d’un tel exploit sportif pour se convaincre de l’importance de miser sur des diplomaties paral- lèles à même de participer à cette

 2023 a été l'année de consécration du cinéma marocain

durant laquelle Asmae interroge tous les petits mensonges que lui racon- tait sa famille. Au fur et à mesure, elle explore la mémoire de son quartier et de son pays. D’ailleurs, pour cette édition 2023 du FIFM, en plus du Grand Prix, le Maroc est également présent dans le palmarès de cette édition à travers le film « Les Meutes » de Kamal Lazraq, qui a remporté ex aequo avec « Bye Bye Tibériade » de Lina Soualem (Palestine) le Prix du Jury. C’est là une nouvelle génération de réalisa- teurs et de réalisatrices qui rompt avec le savoir-faire cinématogra- phique du passé, avec de nouvelles thématiques, un nouveau regard sur le Maroc et sur les mutations de la société. Et aussi avec une autre approche du cinéma qui tranche avec les pratiques surannées d’un certain cinéma à bout de souffle et en déphasage complet avec les mouvances et les changements que traverse la société marocaine. A ces deux distinctions, on peut ajouter la présence d’une autre réalisatrice marocaine lors du festival de Cannes

2023. Il s’agit de Mariam Touzani, première Marocaine membre du jury du festival cannois. Sans oublier son film, « Le bleu du caftan », qui a eu une belle carrière internationale et nationale, ayant été primé ici et ail- leurs, confirmant le travail assidu d’une réalisatrice qui a de l’audace et du cran. L’autre film qui s’est distingué à Cannes 2023 est celui de la jeune lauréate de l'ESAV Marrakech Zineb Wakrim. Il a remporté le troisième Prix de la compétition CINEF pour son court métrage poétique « Ayyur » (lune en langue amazighe). À ces noms, il faut aussi ajouter celui de Leila Kilani, qui promet d’écrire de belles pages du cinéma marocain, lequel a un grand besoin de sang nouveau et, surtout, d’un nouveau regard sur soi et sur les réalités de ce monde, sans clichés, sans folk- lore, sans approximations. Les arts plastiques en orbite L’autre domaine qui a vécu une belle année culturelle 2023, c’est celui des arts plastiques, avec de belles expo- sitions, des rétrospectives honorant

Ceci étant dit, comment était cette année 2023 d’un point de vue cultu- rel et artistique ? Quels en ont été les acteurs les plus en vue ? Quels domaines se sont illustrés ? Et avec quels contenus et quels messages à la fois intellectuels, sociaux, éthiques et humains ? Pour répondre à ces questions, la première chose qui vient à l’esprit est cette consécra- tion du cinéma marocain à travers des noms comme celui de Asmae El Moudir. Elle a remporté l’Étoile d’or de la XX ème édition du Festival inter- national du film de Marrakech (FIFM) pour son long-métrage, intitulé : « La mère de tous les mensonges ». Un opus bien mené, avec un scénario attachant. « La mère de tous les mensonges » raconte l'histoire de la jeune cinéaste Asmae, qui rend visite à ses parents à Casablanca pour les aider à démé- nager. Une fois chez elle, Asmae commence à trier les vieilles affaires de son enfance. Tout à coup, elle tombe sur une photo qui devient le point de départ d’une investigation

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