Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 10 décembre 2020 - 8 DH - N° 1003
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Fraude fiscale Croisade contre les factures fictives P. 14
Emprunt international Le marché obligataire rassuré
P. 10
Qui veut se faire piquer ? VACCIN ANTI-COVID-19
P. 18/19
2020, une année record pour la BERD au Maroc Financement
Bourse de Casablanca
13 Mds de DH de revenus à l’export prévus en 2020 Offshoring
Un nouveau benchmark mieux adapté à la gestion institutionnelle
● La banque atteindra un montant global de finance- ment de plus de 800 millions d’euros d’ici la fin d’année. ● Entretien avec Marie Alexandra Veilleux-Laborie, dirigeante de la Banque européenne pour la recons- truction et le développement au Maroc (BERD). P. 12/13
Youssef Chraibi, président de la Fédération marocaine de l’externalisation de services
P.16
P. 25
Wafa Assurance et Attijariwafa bank sortent le grand jeu Assurance inclusive ● Wafa Assurance et Attijariwafa bank viennent de dévoiler une nouvelle gamme de produits d'assurance inclusive.
Campagne agricole Les dernières pluies redonnent espoir
● Après deux saisons difficiles, le retour des précipitations dissipe un peu l’inquiétude.
P. 10
P. 28
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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Actualité Voyons voir : Casablanca, 90 jours de couvre-feu plus tard…
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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique
Bourse & Finances Point Bourse Hebdo : Marche au ralenti pour le Masi Emprunt international : Le marché obligataire rassuré Assurance inclusive : Wafa Assurance et Attijariwafa bank sortent le grand jeu Entretien avec Marie Alexandra Veilleux-Laborie: Financement, 2020, une année record pour la BERD au Maroc Fraude fiscale : Croisade contre les factures fictives Assurances en Afrique : Face à la pandémie, la réaction de l'ACAPS jugée efficace Bourse de Casablanca : Un nouveau benchmark mieux adapté à la gestion institutionnelle Sociétés cotées : Les enseignements du troisième trimestre 9 10 10 12 14 15 16 17
Editorial Par Fatima Ouriaghli
PRAGMATISME ROYAL
P as de tergiversa- tions, des décisions clairvoyantes et une approche très prag- matique dans le cadre de la gestion de la pandémie liée au coronavirus. Tout au long de cette crise, et depuis le premier cas de contamination enregis- tré en mars dans le Royaume, le Souverain a posé des actes forts, à haute portée, qui ont per- mis au Maroc de faire face aux conséquences désastreuses de cette pandémie, tant sur le plan sanitaire qu’économique. De la fermeture des frontières à la campagne de vaccination massive décidée, en passant par le confinement strict de la population et la mise en place du Fonds Covid-19, les choix ont été à la mesure des enjeux que pose cette crise sanitaire mondiale. Dernière décision forte prise par le Souverain le mardi 8 décembre : la gratuité du vaccin contre la Covid-19 pour tous les Marocains, et ce alors que le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, laissait entendre, quelques jours auparavant, que "les discussions concernant la gratuité totale du vaccin anti- Covid19 sont toujours en cours au sein du gouvernement". Encore une fois, le Roi a donc tranché dans le vif, ne laissant aucune place aux atermoie- ments qui, forcément, prêtent foi à la rumeur et aux mauvaises interprétations, voire aux polé- miques parfois stériles. En cela,
les pays qui ont le mieux géré la pandémie sont ceux qui ont su réagir vite et bien, quitte à prendre des décisions impopu- laires. Il semble utile de le rappe- ler de temps à autre.
Economie Vaccin anti-Covid-19 : Qui veut se faire piquer ? Marché de l’emploi : Les jeunes, premières victimes de la crise sanitaire Industrie automobile : La zone d’accélération industrielle de Kénitra prend une nouvelle dimen-sion Industrie aéronautique : Le Maroc se prépare pour les nouvelles chaînes de valeur Entretien avec Hamid Benbrahim El Andaloussi : Aéronautique, «notre première préoccupation est la protection des talents» Maroc-Mauritanie : Pourquoi il faut consolider les relations écono- miques Entretien avec Youssef Chraibi : Offshoring, 13 Mds de DH de revenus à l’export prévus en 2020 Pépinières : Une activité qui a le vent en poupe 18 20 21 22 23 24 25 26 Focus Agricole Campagne 2020/2021 : Les dernières pluies redonnent espoir 28 L'univers des TPME Bidaya Funds : Lancement de l’appel à candidature 27 Développement durable Combustibles fossiles : L’appétit des Etats ne faiblit pas Climat Change Performance Index : Le Maroc fait mieux que la Norvège 30 31
Le Roi a tranché dans le vif, ne lais- sant aucune place aux atermoiements
qui, forcément, prêtent foi à la rumeur.
Dans ce contexte marqué par nombre d’interrogations autour de ce virus qui a bouleversé tous les dogmes économiques établis, entrainé un profond changement de paradigme dans la structuration des systèmes sanitaires et, surtout, radicale- ment changé notre quotidien, la cohérence des actes et la clarté du propos sont éminemment importants. C’est cette ligne qu’a tenue le Souverain depuis le début de cette pandémie. Mais le Roi ne peut pas tout faire. Surtout en cette période charnière où le Maroc prépare sa campagne de vaccination. Il a donné ses hautes orientations. A charge maintenant pour le gou- vernement de faire adhérer la population à ce vaccin. Et sur ce terrain, l’Exécutif semble encore très fébrile. u
Société Entretien avec Abdallah Mouseddad : Droits de l’Homme, Débat toujours vif autour de la peine de mort 32
Culture État d’urgence d’instants poétiques : Des sens et des bonheurs de l’esprit 34
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Casablanca, 90 jours de couvre-feu plus tard…
Par D. William
L a situation épi- démiologique au Maroc s’améliore- t-elle ou est-elle toujours tendue ? Les statistiques dévoilées au quotidien par le minis- tère de la Santé montrent, ces 8 derniers jours, un léger mieux. Entre le 1 er et le 8 décembre, le Maroc a totalisé 27.752 cas, soit une moyenne quo- tidienne de 3.469 contami- nations, loin des plus de 5.000 cas journaliers enre- gistrés régulièrement à une certaine époque. La sta- tistique la plus inquiétante reste cependant le nombre de personnes emportées par la Covid-19 sur la même
période : 524 décès ont été enregistrés. Ainsi, au 8 décembre, le Maroc compte au total 384.088 cas pour 6.370 décès, tandis que le nombre de cas actifs culmine à 39.999. Si, d’après les statistiques officielles, le pays est des- cendu depuis quelque temps sous la barre des 5.000 cas par jour, il reste cependant évident que la Covid-19 reste toujours très meurtrière, avec néan- moins un taux de létalité stable depuis un mois à 1,7%. Cela légitime-t-il le fait que les mesures restrictives soient maintenues, voire
durcies dans la plupart des provinces et préfectures du Royaume ? Certainement, d’autant que pour certains experts les chiffres sont lar- gement sous-estimés. Dans la préfecture de Casablanca en tout cas, les citoyens sont en «liberté conditionnelle» depuis maintenant 3 mois. Leur
quotidien est désormais rythmé par ces décisions prises par les autorités le 7 septembre dernier en vue de circonscrire la propa- gation du coronavirus au niveau de la préfecture. Mais voilà, l’exceptionnel tend pourtant à s’inscrire comme une norme dans la conscience collective. L’on se rend à peine compte que cela fait 90 jours que nous sommes obligés de rester cloîtrés à la maison dès la nuit tombée, à cause du couvre-feu, laissant la rue aux chats et chiens errants. Cela sert-il au moins à quelque chose ? Le virus se propage-t-il moins depuis que l’on nous a imposé
toutes ces restrictions ? Je vous laisse appré- cier les chiffres. Sur la période considérée (1er au 8 décembre), la région Casablanca-Settat a tota- lisé 10.035 cas de conta- mination, soit 36% des cas comptabilisés sur le territoire national. Avec 139 décès, elle repré- sente 26,3% des pertes humaines enregistrées par le Royaume sur la période. Doit-on espérer alors un allègement des restric- tions ? Non, pour l’instant. Le vaccin reste, à l’évi- dence, notre seule issue de secours. Et encore faut- il que la vaccination de masse démarre. ◆
L’exceptionnel tend à s’inscrire comme une norme dans la conscience collective.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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L e Roi Mohammed VI a donné ses hautes instructions au gouvernement pour l'adoption de la gratuité du vaccin contre l'épidémie de la Covid-19 au profit de tous les Marocains. Cette décision s’inscrit dans le cadre des hautes orientations royales visant le lancement, dans les prochaines semaines, d’une opération de vaccination massive contre cette épidémie. ■ Covid-19 : Le Roi ordonne la gratuité du vaccin
Label RSE
Gestion du portefeuille public
S ous la direction de Madame Fathïa Bennis, Maroclear a obtenu le 03 décembre la reconduction de son Label RSE après le renouvellement de sa certification ISO 27 001 en novembre dernier. Malgré le contexte difficile en 2020, dû à la pandémie COVID 19, Maroclear loin de s’abriter derrière une gestion défensive a tenu à respecter ses engagements volontaristes pour la protection de l’environnement et pour l’amélioration des conditions sociales et sociétales de toutes les parties pre- nantes de l’Institution. Cette reconnaissance vient témoigner du fort engagement du Dépositaire Central autour de quatre piliers : responsa- bilités sociale, sociétale, environnementale et économique et de son ambition, pour renforcer continuellement sa per- formance globale, tout en créant de la valeur ajoutée pour son environnement et en impactant positivement son éco- système. Labélisé RSE depuis 2013, la démarche de Maroclear a per- mis de mieux structurer les actions déjà mises en place et d’en développer d’autres, toujours dans la perspective d’une amélioration continue et d’une pérennisation des actions. ■ Malgré la crise, Maroclear a tenu à respecter ses engagements
Benchaâboun sonne la mobilisation
L e Groupe turc BIM, qui avait entamé en octobre dernier une évaluation de ses options stratégiques concernant ses filiales marocaine et égyptienne, est en négociation pour la cession d'une partie de ses parts dans BIM Maroc à un fonds de Private Equity. Le groupe turc a conclu un accord avec Blue Investment Holding pour la cession de 35% de ses parts dans BIM Maroc. Le montant de l'opération tourne autour de 70 millions de dollars, avec une clause d'ajustement du prix qui varie en 7 et M ohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, a présidé le 7 décembre un séminaire dans le cadre de l’implémentation des orientations royales relatives à la réforme profonde du secteur public et à la création d’une Agence nationale, dont la mission consistera à assurer la gestion stratégique des partici- pations de l’Etat et à suivre la performance des Etablissements et entreprises publics (EEP). Au cours de ce séminaire, auquel ont pris part plusieurs ministres et dirigeants d’en- treprises publiques, le ministre a insisté, entre autres, sur l’implémentation d’un nou- veau modèle de gouvernance et de gestion stratégique des EEP. Ce qui appelle une nouvelle approche du portefeuille public en distinguant entre les entreprises publiques ayant le caractère de sociétés anonymes, les établissements publics à caractère com-
mercial qui seront transformés en sociétés anonymes, d’une part, et les établisse- ments publics non commerciaux disposant ou non d’une autonomie financière, d’autre part. Le séminaire a été ainsi l'occasion de présenter les grandes lignes du projet de réforme des EEP et de donner un aperçu sur la future Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’Etat et de suivi de la performance des EEP (mis- sions, périmètre, gouvernance…) et sur les principaux holdings sectoriels proposés dans ce cadre. ■
Blue Investment Holding va acquérir 35% de BIM Maroc
12 millions de dollars. La vente devrait être finalisée après l'ob- tention des autorisations nécessaires au Maroc. ■
12.317.749 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant les 11 mois écoulés de l’année 2020, pour 5.167.971.902 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, sur les sites des facturiers et les sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +44,5% en nombre et +28,6% en montant par rapport à la même période en 2019.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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ZLECAF : Début officiel des échanges commerciaux en janvier 2021
Afrique du Sud : Report du procès pour corruption de l'ex-président Zuma
Sénégal : Prochain
recensement de la population en 2023
Les envois de fonds vers l'Afrique subsaharienne vont diminuer de 23% en 2020 L es chefs d’Etat et de gouvernement des 54 pays membres de l’Union africaine se réuniront par visiocon- férence dans le cadre d’un sommet extraordinaire dédié à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Cette session extraordinaire devra examiner et approuver le lancement officiel du début des échanges commerciaux sous la Zone de libre-échange continentale africaine, le 1er janvier 2021. Prévu initialement en juillet 2020, le lancement officiel de la ZLECAF, qui avait été reporté au 1er janvier 2021 en raison de la pandémie de la covid-19, marque une étape importante dans l’avancement de l’intégration économique africaine. La ZLECAF, qui représente un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs, constitue un espace commer- cial des plus importants dans le monde. ■ L es flux d’envois de fonds vers l’Afrique subsaha- rienne vont diminuer de 23,1% pour être ramenés à 37 milliards de dollars en 2020, du fait de la crise économique induite par la pandémie de la Covid-19, selon des chiffres de la Banque mondiale publiés lors de la Conférence économique africaine 2020 qui se tient virtuellement du 8 au 10 décembre. Les envois de fonds sont, depuis longtemps, une forme essentielle de finan- cement de la balance des paiements des pays africains. Ils
L e Sénégal prévoit d'organiser le prochain recensement géné- ral de la population sénéga- laise en 2023, a annoncé le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott. S’adressant aux députés, lors d’une séance plénière de l’assemblée nationale consacrée au vote du bud- get 2021 de son ministère, Hott a rappelé que le Sénégal avait élaboré en 2015 un document national de référence en matière de capture du dividende démographique. Le ministre, qui a souligné «l'impor- tance de recenser régulièrement la population d’un pays», n’a donné aucun détail sur le recensement prévu en 2023. Le Sénégal compte une population totale de 13.508.715 habitants, dont 49,9% d'hommes contre 50,1% de femmes. Cette population se caractérise par sa jeunesse, avec une moyenne d'âge de 22,4 ans. ■
L e procès pour corruption de l'ex-pré- sident sud-africain Jacob Zuma, accu- sé dans une affaire de pots-de-vin vieille de plus de vingt ans, maintes fois reporté, a de nouveau été reporté à février 2021, a annoncé mardi le tribunal. A la tête du pays de 2009 à 2018, Zuma, 78 ans, est accusé d'avoir touché 4 millions de rands - environ 200.000 euros au cours actuel - de commissions de la société fran- çaise Thales, en marge d'un énorme contrat d'armement attribué en 1999. L'ancien chef de l'État, à l'époque vice- président, et le groupe d'électronique ont toujours nié ces accusations. ■
Tunisie : Prolongation du couvre-feu jusqu'au 31 décembre
représentent la moitié de tous les flux de capitaux privés vers le continent, précise la Banque mondiale. Les envois de fonds sont passés d’une moyenne de 38,4 milliards de dollars pen- dant la période 2005-2007 à 64,9 milliards de dollars en 2014-2016, est-il indiqué. ■
L es autorités tunisiennes ont annon- cé la prolongation du couvre-feu en vigueur en Tunisie depuis octobre, jusqu'au 31 décembre pour ainsi limiter la propagation du nouveau coronavirus. D'après le ministère tunisien de la Santé, il est interdit de circuler entre 20H00 et 05H00 locales (19H00 à 04H00 GMT) tous les jours de la semaine, et de rassembler plus de 30 personnes pour des évènements privés. Le couvre-feu avait été décidé début octobre dans plusieurs grandes villes, avant d'être généralisé à la fin du même mois. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis juin 2019
Marche au ralenti pour le Masi ◆ En attendant la prochaine réunion de la Banque cen- trale, prévue le 15 décembre, les investisseurs limitent leurs initiatives sur le marché actions.
ment industriels» (-5,07%).
doublé pour atteindre 97 MDH en novembre 2020. Comment expliquer la reprise ? Pour les analystes, la soutena- bilité d'un contexte de taux bas au Maroc est l’un des facteurs. Il est aussi question du lance- ment au Maroc et à l'étranger de la campagne de vaccination contre la covid-19 dès le mois de décembre et ce, après l'annonce par plusieurs laboratoires inter- nationaux d'une efficacité supé- rieure à 90% de leurs vaccins. Le troisième argument, lui, concerne le retour à la distribution des divi- dendes de la part du secteur ban- caire. Il constitue aux yeux des investisseurs un signal rassurant pour l'année 2021. Mais la clé du marché actions pour les semaines à venir reste la réunion de politique monétaire du mois de décembre. ◆
timidement. Sur ses 4 premières séances, le Masi n’a avancé que de 0,13% à 10.977 points. En termes d'échanges, les inves- tisseurs ont aussi levé le pied. La cote s’est contentée de 317 MDH de volumes. Sur le podium des dossiers les plus actifs de la semaine, figurent Attijariwafa bank, Maroc Telecom et HPS, avec des parts respectives de 30,46%, 20,39% et 13,50%. Sur le plan sectoriel, le compar- timent «mines» a affiché la plus forte hausse avec un gain de 4,5%, devant les «services aux collec- tivités» (+4,12%) et l'«Industrie pharmaceutique» (+3,29%). En revanche, le secteur des «boissons» a fini sur une baisse de 6,29%, suivi de l'immobilier (-6,1%) et des «biens d'équipe-
Biais haussier freiné, mais pas remis en cause Le marché conservé malgré tout une forme d’optimisme. Cette consolidation latérale est sans impact sur la reprise solide enclen- ché depuis fin septembre. Le mar- ché actions a depuis réduit ses pertes annuelles à 9,7% contre 26,2% en plein choc boursier. Rappelons qu’en mars dernier, le Masi avait touché un plus bas de 8.988 points, signant la correc- tion la plus rapide de l'histoire du marché boursier marocain, soit -27% en l'espace de 24 séances seulement. Ce mouvement de reprise a été également accompagné par un flux d’affaires en amélioration. Le volume moyen quotidien traité sur le marché central a quasiment
Par Y. Seddik
L a poussière des publi- cations trimestrielles est retombée et l'humeur du marché s'est cal- mée après un mois de novembre exaltant à la Bourse de Casablanca, soldé par une hausse de 5%. Le bilan des trimestriels est en effet contrasté. La reprise a été moins forte que prévue pour plu- sieurs secteurs, malgré une levée (partielle) du confinement. Ceci a freiné l’enthousiasme du marché jusqu’ici aidé par les avancées sur les vaccins et par une première série de publications plutôt ras- surantes, avec la revue des pon- dérations du MSCI FM en soutien. Mais le mois décembre a démarré
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BOURSE & FINANCES
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Emprunt international
◆ Détente des taux sur le marché obligataire dans le sillage de la sortie à l'international du Trésor. Le marché obligataire rassuré D ans un mar- ché agité par les incertitudes et le besoin de finance- ment croissant de d’ordre a dépassé les 13 mil- liards de dollars et l’émission a été ainsi sursouscrite plus de 4 fois. Par A. Hlimi
En revanche, concernant la dette extérieure du Maroc, le gouvernement s'est mon- tré studieux depuis quelques jours. Il a d'abord multiplié les emprunts et les promesses d'emprunts bilatéraux avec le Japon, l'Allemagne ou encore la Banque mondiale, avant de réaliser une sortie sur le marché financier mardi, avec une levée de 3 milliards de dollars dans des conditions que les opérateurs semblent apprécier. Cette émission, qui a marqué le retour du Maroc sur le com- partiment du Dollar après une absence de 7 ans, a connu un franc succès auprès d’inves- tisseurs internationaux, dont 478 ont été servis. Le livre
Pour les investisseurs, ces dettes libellées en devises vont limiter les contraintes sur le marché intérieur. D'ailleurs, lors de l'adjudication du mardi 8 décembre, les taux du Trésor se sont contrac- tés sur toutes les maturités. Cela va de -7pbs sur le 5 ans à -10,6 sur le 15 ans. Le 26 semaines a été émis avec un taux en baisse de 10 points de base. Le Trésor n'a levé que 400 MDH, alors que les soumissions des investis- seurs étaient de plus de 9,4 milliards de dirhams. Cette adjudication a été réali- sée alors que le marché était au courant qu'une levée en Dollar était imminente et pré- vue dans la journée.
Le Trésor pourrait désormais lever le pied sur le marché intérieur et permettre au mar- ché obligataire de terminer l'année 2020 sur des perfor- mances honorables pour les investisseurs, avant d'ouvrir le chapitre 2021 qui promet d'être au moins aussi agité que 2020. ◆ Cette émission a reçu un accueil favorable traduit par une large distribu- tion géographique.
Elle a permis de renouer le contact avec les investis- seurs américains, diversifier nos sources de financement et établir de nouvelles réfé- rences sur la courbe du cré- dit du Maroc. Cette émis- sion, qui a été placée auprès des investisseurs de qualité, notamment les gestionnaires de fonds, les compagnies d’assurances et les fonds de pension, a reçu un accueil favorable traduit par une large distribution géographique, notamment les Etats Unis, le Royaume-Uni, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient.
l'Etat, le marché obligataire a connu une volatilité accrue ces dernières semaines. Les taux d'intérêt ont inscrit de nouveaux sommets annuels fin novembre et les regards sont tournés à la fois vers les décisions de Bank Al-Maghrib le 15 décembre courant et la gestion de la dette par l'Etat à court terme, notamment sur le volet international. Sur le premier point, les opé- rateurs seront donc fixés dans quelques jours.
Assurance inclusive Wafa Assurance et Attijariwafa bank sortent le grand jeu W afa Assurance adresse déjà la population à faibles reve- nus avec un une tarification accessible à tous à partir de 99 DH TTC/ an, indépendamment de l’âge du souscripteur ou de son état de santé, une souscrip- tion sans conditions ni forma- lités pour tous les produits et une indemnisation instanta- née et rapide. ◆ Wafa Assurance et Attijariwafa bank ont présenté, mercredi, une nouvelle gamme de pro- duits d'assurance inclusive. Par A. H.
La nouvelle gamme Amane, lancée dans le cadre du concept Taamine Iktissadi, vise à protéger aussi bien les descendants que les ascen- dants en cas de décès de l’assuré, ou encore à garan- tir une indemnisation journa- lière suite à une hospitalisa- tion de l’assuré. On y trouve ainsi un produit d'assu- rance obsèques pour cou- vrir les frais funéraires, une assurance décès au profit d’un parent, une assurance décès au profit d’un enfant et une assurance hospitali- sation pour couvrir l'arrêt des rentrées d'argent durant la période. ◆
gnement et de financement des TPME et, plus récem- ment, la part de marché de la banque dans l'offre Intilak, comme le rappelle Ghizlane Alami, en charge de la Banque des particuliers et des entre- prises chez Attijariwafa bank. Ce nouveau concept s'appuie donc sur la combinaison de ces deux savoir-faire. Driss Maghraoui, qui a fait ses armes à Attijariwafa bank avant de devenir Directeur général délégué en charge du Pôle vie des particuliers de Wafa Assurance, explique
que l'objectif de la compagnie est de développer et simpli- fier au maximum le réseau de distribution pour garantir le caractère inclusif de l'offre. Pas de paperasse superflue, une prestation simple et un prix transparent font aussi partie du pari engagé par les deux partenaires. A partir de 99DH TTC/ an La gamme Amane marque une réelle rupture avec les caractéristiques de l’assu- rance classique, notamment autour de 3 axes majeurs :
produit obsèques. Attijariwafa bank est, de son côté, impli- quée dans l'inclusion finan- cière depuis plusieurs années avec de nombreuses initia- tives. Citons notamment le paiement mobile porté par Wafacash, la banque digitale avec l'bankalik, les engage- ments annuels d'accompa-
L'objectif des deux parte- naires est d'étendre rapide- ment la distribution de ce produit à Wafacash, avant de le proposer à d'autres établis- sements de paiement et dis- tributeurs télécoms. Le digital sera lui aussi visé.
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termes de liquidités. Notons que le Maroc a été le premier pays à bénéficier de cette enveloppe de solidarité via notre partenaire bancaire Bank of Africa Groupe. Ensuite, cela a été élargi par le biais d’autres acteurs du secteur bancaire. A travers cette enveloppe de solidarité, nous avons pu soutenir plusieurs de nos partenaires au Maroc pour un montant global de 500 millions d’euros. F.N.H. : A quels types d’entreprises étaient destinés ces financements ? Et quelles sont celles qui en ont le plus bénéficié ? M.A.V.L : En plus des lignes de financement octroyées via nos différents partenaires ban- caires au Maroc, nous avons également apporté notre soutien directement à des opérateurs publics pour faire face à leur besoin en fonds de roulement, notamment dans le secteur du transport et des énergies. Il s’agit entre autres des Autoroutes du Maroc, l’ONDA ainsi que la branche eau de l’ONEE. Globalement, je tiens à dire que 2020 a été une année record pour la BERD au Maroc, puisque nous atteindrons un montant global de finan- cement de plus 800 millions d’euros d’ici la fin d’année. Il faut noter que notre accompagnement ne se limite pas au financement, nous accompa- gnons également les TPE et PME sur plusieurs aspects techniques. Compte tenu des mesures sanitaires mises en place par les autorités, nous avons poursuivi notre accompagnement en ligne en proposant des formations et webinars sur différentes thématiques, comme la gestion de la trésorerie, le marketing digital ou encore la gestion de la crise sanitaire pour les cliniques privées. F.N.H. : Cette crise a beaucoup fragilisé les entreprises marocaines. Les besoins de financement restent importants. Dans une optique d’accompagnement, avez-vous une stratégie sur le long terme pour permettre un financement adapté aux entreprises ? Et sur quoi repose-t-elle ? M.A.V.L : Nous sommes en constant renouvelle- ment pour nous adapter aux conditions des mar- chés, compte tenu du contexte de la crise ainsi que des différentes actions du gouvernement qui, d’ailleurs ont été très fortes pour soutenir les entreprises marocaines via plusieurs produits financiers. Ainsi, nous comptons bien continuer sur cette lancée afin d’appuyer le tissu écono- mique marocain, et nous adapter aux besoins des entreprises afin de bien préparer l’ère post- covid.
Financement
2020, une année record pour la BERD au Maroc ◆ La banque atteindra un montant global de financement de plus de 800 millions d’euros d’ici la fin d’année. ◆ Un nouveau produit, qui devrait sortir en début d’année prochaine, est en cours de préparation. ◆ Entretien avec Marie Alexandra Veilleux-Laborie, dirigeante de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement au Maroc (BERD).
solidarité que notre Conseil d’administration a approuvée très rapidement au début de cette crise et au-lendemain du confinement, en deux étapes, tout d’abord à la fin de mars, ensuite à la fin d’avril. Cette enveloppe de solidarité est globale, avec pour objectif de soutenir nos partenaires au Maroc via des lignes de crédits à court terme pour financer leurs besoins en trésorerie. Ce programme a été très bénéfique pour le tissu économique marocain, surtout au printemps, période pendant laquelle nous avons constaté un besoin important des entreprises en
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Vous avez mis en place durant cette crise le «paquet résilience» qui comporte des lignes de financement destinées à fournir de la liquidité à l’économie marocaine à court et moyen termes. Quel était le montant distribué à travers ces lignes de crédit au Maroc ? Marie Alexandra Veilleux-Laborie: Pour plus de précisions, il s’agit d’une enveloppe de
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D'ailleurs, nous commençons à tra- vailler sur notre nouvelle stratégie pour le Royaume, qui devrait être prête d’ici l’été et qui va guider nos actions pour les quatre prochaines années. Nous pourrons commu- niquer davantage à ce sujet d’ici quelques mois. Globalement, notre objectif est de soutenir le Maroc pour une économie plus résiliente, plus inclusive et plus durable. F.N.H. : Comptez-vous tou- jours promouvoir les finan- cements green ? Les mon- tants destinés à cette caté- gorie de projets seront-ils revus et plus en faveur de financements vers des sec- teurs ? M.A.V.L : Le financement vert est extrêmement important pour nous. D’ailleurs, nos actionnaires ont approuvé au mois d’octobre la nouvelle stratégie de la BERD pour les cinq prochaines années. Elle compte notamment soutenir La BERD est détenue par 69 pays, l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement. Chaque actionnaire est représenté individuellement au Conseil des gouverneurs de la BERD, qui dispose d’une autori- té générale sur la banque, et est chargé d’approuver l’orientation stratégique glo- bale. Au Maroc, la banque se concentre sur le dévelop- pement du potentiel entre- preneurial, la promotion de l'entrepreneuriat féminin et l’accroissement des finan- cements en direction des petites et moyennes entre- prises, ainsi que le soutien au caractère durable de l’éco- nomie, et l’amélioration de l'efficacité et de la qualité des infrastructures et des biens publics. Mission de la BERD au Maroc
une économie verte et durable de nos pays d’opération, avec comme objectif d’ici 2025 d’avoir 50% de nos financements qui soient verts. C’est un objectif primordial qui va également guider notre action au Maroc. Actuellement, nous sommes en train de préparer un nouveau produit qui devrait sortir en début d’année prochaine. Il fait suite au
programme MorSeff, avec plus de partenaires bancaires et un accom- pagnement en termes de subven- tions aux entreprises. Celles-ci achèteront des technologies se basant sur les énergies vertes, qui leur permettront de réduire leur fac- ture énergétique. Ce sont donc des projets importants que nous allons déployer en 2021 via les banques,
mais aussi directement à travers le ciblage de projets d’entreprises qui s’inscrivent dans une vision d’économie verte et durable. Je rajouterais que le secteur des éner- gies renouvelables est un secteur que nous ciblons en priorité et dans lequel nous espérons signer plu- sieurs projets au cours de l’année prochaine. ◆
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Fraude fiscale
Croisade contre les factures fictives
◆ Dans un contexte de rareté des ressources où chaque Dirham compte, l’Etat déclare la guerre aux fraudeurs. ◆ Les chiffres concer- nant les factures fictives «donnent le vertige». P our échapper aux obli- gations fiscales, certains contribuables débordent d’ingéniosité. Les factures fictives en sont un parfait exemple. Le procédé est simple et malicieux : délivrer une facture ne couvrant aucune livraison de biens ou services réels pour minorer les bénéfices imposables, tout en récu- pérant indûment la TVA facturée. Ceci n’est pas sans préjudices pour le Trésor public. En effet, le bénéfi- ciaire des factures fictives réduit indi- rectement le montant de la TVA nette versée au Trésor. Il prive aussi l’Etat de tout (ou partie) de l’impôt sur les bénéfices, en minorant ses résultats imposables, du fait que la déduction de charges ne recouvre aucune opé- ration réelle. «Les croisements que nous avons effectués nous ont permis de voir que des milliers d’entreprises recourent à ces pratiques. Ces entreprises auto- risent d’autres à récupérer de la TVA qui représente des milliards de DH» , Par Y. Seddik
Des croi- sements effectués par la DGI ont permis de voir que des milliers d'entreprises recourent aux factures fictives.
avait indiqué leministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, lors de sa rencontre avec les membres du patronat. Surfant sur la vague des remboursements accélérés des cré- dits de TVA, certaines entreprises se sont adonnées à cette pratique, qui a atteint une telle proportion que le ministre est sorti de ses gonds. Il a même déclaré que les chiffres de 2019 concernant les factures fictives «donnent le vertige». Ces fraudes coûtent très cher à l’Etat. Pour la seule année 2018, le montant des factures non déclarées émises par des sociétés fantômes est estimé à 30 milliards de DH, soit 5 milliards de DH qui ont échappé aux recettes de l’Etat. «Évidemment, tous ceux qui sont en situation régu- lière sont ceux qui paient pour les autres» , s’est désolé le ministre. Non
sans souligner que «nous devons nous mobiliser pour arrêter ces pra- tiques et rentrer dans une sorte de normalité dans les relations entre les opérateurs économiques et l’admi- nistration fiscale». Arsenal antifraude renforcé D'ailleurs, «une disposition sera contenue dans la Loi de Finances à partir de 2021. Et nous serons intran- sigeants sur ce point», prévient le ministre. Pour stopper cette pratique, il a été proposé dans le PLF 2021 de com- pléter les dispositions de l’article 146 du CGI (Code général des impôts) sur les pièces justificatives de dépenses, afin de préciser que lorsque l’admi- nistration constate l’émission d’une facture au nom d’un fournisseur qui ne satisfait pas aux obligations de déclaration et de paiement prévues par le CGI, la déduction correspon- dante à cette facture ne sera pas admise. En outre, au cas où une facture fic- tive sera détectée, l’administration fiscale pourra saisir directement le parquet pour enclencher la procé- dure pénale, avec le risque pour les fraudeurs d’être condamnés à des peines d’emprisonnement. A noter qu’une liste de numéros d’identification fiscale des fournis- seurs défaillants sera disponible sur
le site de l’administration fiscale dans le même but de lutter contre la fraude aux factures. De la nécessité de la facturation électronique La facturation électronique pourrait être le remède à ce fléau qui ne cesse de s’amplifier. L’objectif est double : simplifier l’environnement fiscal pour les entreprises (en dimi- nuant les coûts déclaratifs et facili- tant les déclarations) et lutter contre la fraude, surtout celle relative à la TVA. Dans plusieurs pays européens, la dématérialisation de la facture et de ses données est déjà une réalité. Rappelons que la Loi de Finances 2018 contenait des dispositions rela- tives à l'application d’un système informatique de facturation. Mais face à la grogne des commerçants, le gouvernement avait fait marche arrière, annonçant la suspension de ces mesures. Une loi organique régissant son application devait également être élaborée. Mais, depuis, ce projet n’a plus refait surface. Au final, dans le PLF 2021, le gouvernement affiche clairement sa volonté de construire l’Etat de droit à travers une action plus résolue de lutte contre la fraude ainsi que la pénalisation de certaines pratiques portant notamment sur la délivrance des factures fictives. ◆
«Pour aller vers une normalité et vers l’exemplarité de l’Etat, l'effort doit se faire dans les deux directions (opérateurs économiques et Etat : ndlr)», a beaucoup insisté Benchaâboun. D'ailleurs, l’effort four- ni par le gouvernement pour apurer les arriérés de TVA depuis 2018 jusqu’à maintenant est considérable. Pas moins de 40 milliards de DH ont été remboursés. Sur la base des chiffres de la DGI (Direction générale des impôts), 14,7 milliards de DH restent à rembourser. «On peut les gérer d’une manière rapide, notamment à travers des opé- rations d’affacturage», a affirmé l’argentier du Royaume. Crédits TVA : Plus que 14 milliards de DH de dus
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Assurances en Afrique
Face à la pandémie, la réaction de l'ACAPS jugée efficace
◆ Le secteur des assurances en Afrique a été comme beaucoup d'autres affecté par les conséquences de la pandémie. Les experts estiment que la réaction de l'ACAPS est l'une des plus efficaces sur le continent.
Racha Mezher, responsable pôle Actuariat du cabinet spécialisé Lendys, a bien voulu nous dresser ce panorama rapide du reste du continent, avant de se pencher sur le cas marocain : «Le régulateur marocain semble avoir été le plus réactif sur le continent et le plus prompt à réagir face au risque pan- démique. Les différentes mesures adoptées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) ont ainsi permis d’atténuer l'impact de la crise sur le marché marocain des assurances, lui évitant près de 700 millions de DH de pertes estimées liées à la pandémie» , rappelle-t-elle. Pour le secteur, les risques directs (aléa moral) sont le non-paiement des primes par des assurés qui se retrouveraient en difficulté finan- cière ou qui estimeraient que le risque couvert est éliminé. Ceci peut être anticipé lors du prochain calcul de solvabilité des assureurs africains. Sur les marchés où l’as- surance est contrainte de réparer les dommages de la pandémie, les pertes vont également s’accumu- ler sur les résultats techniques et ainsi dégrader significativement les fonds propres.
L e coronavirus et les mesures de confinement conséquentes prises par les gouvernements afri- cains ont impacté néga- tivement les entreprises d'assu- rances et leurs revenus. Face à cette situation, les régulateurs ont réagi différemment selon les pays. En Afrique du Sud, le régulateur a décidé que les assureurs ne seront pas tenus de réparer les sinistres occasionnés par la pandémie sur les polices d’interruption d’activité ou perte d’exploitation, lorsque les dommages en question n’ont pas été souscrits ex-ante. Au Kenya, l’Autorité de régulation du secteur des assurances (IRA) a ordonné aux assureurs de régler l’intégra- lité de toutes les réclamations rela- tives à la pandémie. De même, la Conférence interafricaine des mar- chés des assurances (CIMA), qui fait office de régulateur de 14 pays d’Afrique francophone, a interdit le refus d’indemniser les sinistres liés à la Covid-19 par des assureurs camerounais. Dans une lettre du 18 mai 2020, le secrétaire général de l’institution notifie que «les sinistres consécutifs à la maladie du coro- navirus (Covid-19) ne devront faire l’objet d’aucune exclusion non pré- vue dans les contrats». La CIMA recommande un «traitement équi- table et une protection des assu- rés» afin de «préserver les inté- rêts des assurés et bénéficiaires de contrat». Par A. Hlimi
Racha Mezher «Le régulateur marocain semble avoir été le plus réactif sur le continent et le plus prompt à réagir face au risque pandémique.
de mesures d’atténuation afin de permettre au secteur des assu- rances de continuer à faire face aux conséquences liées à la pan- démie. Il s'agit de la provision pour dépréciation durable des valeurs de placements, la provi- sion pour risque d’exigibilité ainsi que les provisions pour créances et primes impayées. À propos du risque de liquidité, l’ACAPS suivra avec intérêt, au gré à gré, la situation des assu- reurs et se donne le droit si besoin d’activer différents leviers régle- mentaires. En matière de fonds propres, les opérateurs ont été sensibilisés à la nécessité de préserver et de ren- forcer les fonds propres éligibles afin de maintenir leurs capacités d’absorption des chocs, et une politique intelligente de distribu- tion des dividendes, au titre de l’année 2019, a été imposée. Les primes émises par les compa- gnies d’assurances ont baissé de
Les opérateurs ont été sensibilisés à la néces- sité de préserver et de
renforcer les fonds propres éligibles.
6% en octobre 2020 par rapport à octobre 2019. Mais cette évolution cache un bon comportement de la branche non-Vie. La branche Vie a fortement chuté (-23,7%) sous l’effet de l’épargne (-31,7%). On notera que les contrats en unité de compte (U.C) continuent de bien se comporter et progressent de 10,9%. Dans la branche non-Vie, la pro- gression est de 9,4%, avec des hausses sur quasiment toutes les sous-branches à l’exception de l’assistance (-21,4%). ◆
ACAPS, une réaction appropriée
Dans le cadre du suivi et de l’éva- luation de l’impact de la situa- tion engendrée par le coronavi- rus, l’ACAPS maintient l’assou- plissement provisoire de certaines règles prudentielles et l’adoption
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Bourse de Casablanca
◆ La Bourse de Casablanca dévoile un nouvel indice boursier composé de 20 valeurs. Un nouveau benchmark mieux adapté à la gestion institutionnelle L es équipes de la Bourse de Casablanca ont pré- senté mardi un indice de nouvelle génération, composé de 20 valeurs Par A. Hlimi Le conseil scientifique des indices s’est inspiré des meil- leures pra- tiques inter- nationales.
83% de la capitalisation de la cote casablancaise et plus de 87% du volume transactionnel global. L’autre particularité utile pour la gestion d'actifs est qu’il prend en compte les nouvelles règles pru- dentielles des gestionnaires. Ainsi, le MSI20 plafonne à 20% les valeurs qui font plus de 15% du Masi et à 15% celles qui font plus de 10%. L'indice est calculé en continu et est diffusé en temps réel de 9h30 à 15h30, comme c'est le cas pour le MASI. 13 secteurs sont représentés dans l'indice MSI20. Les banques y ont la part du lion avec une pondéra- tion totale de 38,2%, alors que les télécommunications, représentées par Maroc Telecom, y pèsent 20%, le BTP 15,2%, l'agroalimentaire 8,8%, etc. Ce nouvel indice compact devrait mieux répondre aux besoins des intervenants de marché, notam- ment des investisseurs institution- nels. ◆
et qui tient compte à la fois de critères de capitalisation flot- tante et de liquidité : le MSI 20 (Morocco Stock Index 20). Ayoub Youssefi, responsable développement à la Bourse de Casablanca, n'a pas caché l'ambition des équipes d'en faire «un porte-étendard» de la Bourse en matière d'indices. Il est d'ailleurs, dès son lance- ment, considéré comme le deu- xième benchmark le plus impor- tant offert au marché après le MASI. Ce nouvel indice offre des possibilités plus larges pour les gestionnaires d'actifs, avec notamment une prise en compte des nouvelles règles de plafon- nement. Liquidité et capitalisation Le MSI 20 aura la particularité de représenter à la fois un mix de pondération entre la capitalisation flottante et la liquidité. En effet,
l'univers de cet indice est composé de valeurs sélectionnées parmi les 40 premières capitalisations flot- tantes pour le critère capitalisa- tion, et sélectionne 20 valeurs les plus liquides de cet échantillon sur la base d'un tri qui considère le volume sur le marché central et la fréquence de cotation. Après consultation des profession- nels du marché, le conseil scien-
tifique des indices s’est inspiré des meilleures pratiques interna- tionales, tout en tenant compte des spécificités du marché maro- cain pour adopter la méthodologie décrite plus haut. Par ailleurs, la révision de l'indice est annuelle (en septembre) et peut subir des révi- sions exceptionnelles des facteurs flottants et de plafonnement. En cela, le MSI20 arrive à capter
Pas très médiatisé – si ce n'est à l'occasion du lancement de nouveaux indices –, le comité scientifique des indices est pourtant très actif. Il mène une réflexion globale sur les indices de la Bourse de Casablanca et tient des réunions plusieurs fois par an, étant donné l'importance des étalons dans la mesure de la performance des gestionnaires d'actifs. Le comité scientifique a pour mission de mener une réflexion globale sur les orientations générales des indices de la Bourse de Casablanca. Indépendant de la Bourse de Casablanca, il exerce son libre arbitre dans l’intérêt des marchés et des investisseurs. Il est composé de représentants de la Bourse de Casablanca, de représentants des autorités de régulation (Autorité marocaine du marché des capitaux –AMMC- et Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale –ACAPS-), des investisseurs institutionnels (Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance –FMSAR- et Association des sociétés de gestion et fonds d'investissement marocains –ASFIM-), ainsi que d’experts indépendants tels que des professionnels des marchés financiers, écono- mistes et universitaires experts en statistiques et finance. Le comité est présidé à tour de rôle par les membres indépendants. Son président actuel est Hassan Sayarh, Directeur général du Groupe HEM. Comité scientifique des indices
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Sociétés cotées
◆ Grâce à la reprise progressive de l’économie, la baisse des revenus des entreprises cotées a nettement décéléré au troisième trimestre. ◆ Les revenus de la cote se sont établis à 174,2 milliards de DH à fin septembre 2020, en repli relativement limité de 4,7%. Les enseignements du troisième trimestre L e troisième trimestre de l’année a coïncidé avec la levée partielle du confinement et la reprise de quelques Par Y. Seddik Au volet des inves- tissements, les valeurs cotées ont mobilisé une enveloppe globale de
secteurs d’activité. L'effet a été plus ou moins visible sur les réa- lisations des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca. Ainsi, si au terme des neuf pre- miers mois de l’année l’activité des sociétés cotées reste glo- balement en berne, le troisième trimestre a été prometteur au regard du redressement des réalisations commerciales d’une majorité de secteurs, dont celui industriel. Le chiffre d'affaires agrégé des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca a affiché un recul moins prononcé au troisième tri- mestre de l'année en cours de 4,5%, pour atteindre 57,9 mil- liards de DH, contre 10,5% au trimestre précédent. Dans le détail, 43 sociétés cotées parmi les 68 ayant publié leurs réalisations au troisième 2020 ont affiché un repli de leurs revenus contre 54 lors du deu- xième trimestre, indique la filiale d'Attijariwafa bank dédiée à la recherche, AGR, dans sa der- nière analyse des résultats opé- rationnels des sociétés cotées au titre du troisième trimestre 2020. Cette nette décélération de la baisse de l'activité est justifiée par la reprise progressive de l’économie, et ce après un pre- mier semestre marqué par une période de confinement strict de la population de plus de 90 jours, expliquent les analystes d’AGR.
8,1 milliards de DH sur les 9 premiers
mois de l’année.
Fortunes diverses L’analyse de l’évolution de l’acti- vité des secteurs cotés au troi- sième trimestre révèle deux grandes tendances : les secteurs «distribution» , «assurances» et «télécoms» ont été pénalisés par l’affaiblissement de la consomma- tion des ménages. Leurs revenus trimestriels ont chuté de respec- tivement 9,1%, 12,1% et 3,1%. À l'inverse, les secteurs «banques» , «technologies» et «BTP» ont tiré profit de la bonne dynamique des crédits, du changement des habitudes de consommation et de la reprise des chantiers de construction. Ces secteurs ont affiché des revenus en hausse de 1,6%, 8,4% et 2,1% respective- ment. En outre, l'analyse fait aussi res- sortir que les revenus de la cote se sont établis à 174,2 milliards de DH à fin septembre 2020, en repli relativement limité de 4,7%. Tenant compte du poids capita- listique des différents secteurs cotés, deux grands constats se dessinent : 8 secteurs représen- tant 38% de la capitalisation du
marché ont accusé des baisses plus ou moins marquées de leur activité à fin septembre. Il s'agit de l'immobilier (-50%), BTP (-15,3%), ciments (-12,8%), distri- bution (-11%), sociétés de finan- cement (-6,1%), ports (-3,9%), assurances (-3,6%) et agroali- mentaire (-2,4%). En face, 4 secteurs, contribuant à hauteur de 59% à la capitalisa- tion du marché, ont affiché des progressions sensibles de leurs revenus, à savoir les banques, les télécoms, les mines et les technologies, dont l’activité s’est appréciée de 5%, 0,7%, 3,9% et +2% respectivement. Investissements en baisse et endettement bien maîtrisé Au volet des investissements, les valeurs cotées ont mobilisé une enveloppe globale de 8,1 milliards de DH sur les 9 pre- miers mois de l’année, en retrait de -13,4% en glissement annuel, selon les calculs de BMCE Capital Research. Plus de 25% des investissements sont drainés par Maroc Telecom,
de par la nature de son acti- vité et sa taille prépondérante dans la place casablancaise. Toutefois, les Capex (dépenses d'investissement) engagés par l’opérateur ressortent en chute de 55,9% à 2,03 milliards de DH à fin septembre 2020, et ce dans un contexte de tension sur les cashs suite au paiement de l’amende ANRT et à la cotisation au Fonds spécial Covid-19, tout en main- tenant un taux de distribution de 100% de ses dividendes. Au volet bilanciel, l’endettement des valeurs cotées, hors finan- cières, augmente légèrement de 2,2% à 65,6 milliards de DH au terme du troisième trimestre 2020. En termes de contribution, le secteur télécoms draine, à lui seul, 31,7% de l’encours global, suivi par les sociétés de parti- cipations et promotions immo- bilières avec 15% (où Alliances s'accapare 23% de l’endettement du secteur). Vient ensuite le sec- teur des services publics avec 12,1% (avec placement privé de 500 MDH chez Lydec), puis le BTP avec une part de 11,2%. ◆
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