E CONOMIE
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JEUDI 30 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Vaccin anti-Covid-19
◆ Partout, les vaccins développés suscitent doute et scepticisme. ◆ Les scientifiques marocains défendent bec et ongles celui élaboré par Sinopharm, qui fait néanmoins l'objet de nom- breuses interrogations. ◆ Les Marocains adhèreront-ils alors à la campagne de vaccination massive qui se prépare ? Qui veut se faire piquer ? D ans ce contexte pandémique, il y a unanimité sur une chose : seul un vac- cin pourra permettre Par D. William Sinopharm a procédé à une vaccina- tion sur plus de 60.000 volontaires répartis dans 10 pays.
de lutter efficacement contre le coronavirus et de réaliser une immunité collective. Le Pr Said Moutawakkil, anesthésiste-réa- nimateur, docteur en biologie et membre du Comité scienti- fique et technique national, le soutenait d’ailleurs récemment dans nos colonnes. «Devant la gravité de cette pandémie et ses répercussions sanitaires, économiques, sociales et psy- chologiques, nous n'avons pas d’autres alternatives que le vac- cin pour lutter contre cette pan- démie ravageuse» , disait-il. Sauf qu’à l’heure actuelle, toutes les annonces faites autour des vaccins développés par les grands laboratoires, font l’objet de scepticisme et de profonds doutes, sur fond de polémiques. Car s’il faut au moins 10 ans pour développer un vaccin, il en a fallu seulement quelques mois pour mettre sur le marché celui relatif à la Covdi-19, un virus qui, quoi qu’on en dise, renferme encore bien des mys- tères. Quand on ajoute à cela les théo- ries complotistes qui fleurissent au niveau des réseaux sociaux, cela enfonce légitimement le clou de la suspicion qui entoure tous ces vaccins. Dès lors que le
couple Bénéfice – Risque n’est pas très clairement circonscrit, et même si certains laboratoires ont annoncé des vaccins effi- caces à plus de 90%, on peut comprendre que les popula- tions soient réticentes à se faire vacciner, car, pour elles, pas question de servir de cobayes. Dans l’Hexagone, où les anti- vaccins sont très actifs sur les réseaux sociaux, la campagne de vaccination grand public devrait avoir lieu entre avril et juin prochains. Mais près de la moitié des Français refuse- rait de se faire vacciner, selon un récent sondage. Un refus motivé par la crainte des effets secondaires. Plus près de chez nous, et d’après le dernier sondage du Centre d'investigations sociolo-
giques, 47% des Espagnols ne souhaitent pas se faire vacciner, alors que le plan de vaccina- tion devrait démarrer en janvier 2021. Quid du Maroc ? Le Maroc a opté pour le vaccin chinois Sinopharm et se pré- pare activement à vacciner la population. Les professionnels de la santé, les agents d'auto- rité, le corps de l'enseignement et la population vulnérable sont en première ligne. D’ailleurs, au niveau des médecins du privé notamment, l’on s’y prépare, puisqu’à l’issue de plusieurs réunions tenues fin novembre entre les autorités gouverne- mentales, sanitaires et les Conseils régionaux de l'Ordre national des médecins, il a été
convenu d'organiser la cam- pagne de vaccination contre la Covid-I9 à leur profit ainsi que pour leur personnel. Le délai express d’élabora- tion des vaccins effraie-t-il les Marocains ? Sont-ils disposés à se faire vacciner ? Ont-ils confiance en ce vaccin chinois, dont deux doses sont néces- Il n’y a eu aucune publication scientifique concernant le vaccin Sinopharm et aucune communication sur son degré d’efficacité.
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