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F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 10 DÉCEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Campagne 2020/2021 Les dernières pluies redonnent espoir A près une période d’at- tentisme et d’in- quiétude, les dernières pluies coles» , précise Fahili. En effet, la pluie a entraî- né un dynamisme notoire dans le monde rural. L’activité des souks heb- domadaires, qui tournait au ralenti, est devenue de plus en plus soutenue. ◆ Le démarrage de la saison agricole a accusé du retard. ◆ Les marchés du bétail et les souks hebdomadaires retrouvent leur dynamisme. Les agri- culteurs mènent une course contre la montre pour initier à temps les différents Par C. Jaidani

travaux d'em- blavement et de semis et profiter des précipitations actuelles.

redonnent de l’espoir et un vent d’optimisme souffle sur le monde rural. Ces précipitations ont concer- né tout le territoire national et sont marquées par des chutes de neige impor- tantes, qui devraient ali- menter les sources d’eau et la nappe phréatique for- tement impactées par les deux dernières années de sécheresse. Interrogés à ce sujet, les professionnels du secteur n’ont pas caché leur joie, mais restent toutefois pru- dents quant à la suite de la saison.

«En quelques jours seule- ment, le marché du bétail a changé de physionomie. Le nombre des transac- tions s’est multiplié et les prix ont augmenté, au bon- heur des éleveurs. Nous avons beaucoup souffert, maintenant nous avons de l’espoir. Dans quelques semaines, les parcours naturels seront enrichis et il y aura moins de pres- sion sur l’aliment de bétail dont les prix commencent à se calmer» , témoigne Mohamed Maskini, mar- chand de bétail dans la région de Benslimane. En effet, l’effet de la pluie était immédiat : les prix de l’aliment de bétail se sont stabilisés ou ont commen- cé à chuter. Ils ont atteint cette année des niveaux records. Pour ce qui est des pers- pectives, certains profes- sionnels estiment que la saison ne vient que com- mencer et qu’il est encore trop tôt pour se prononcer. En tout cas, les pluies de décembre, janvier et février seront déterminantes pour assurer une campagne au- dessus de la moyenne. ■

De l’avis de certains météorologues, les chan- gements climatiques com- mencent à peser de plus en plus sur les cycles d’exploitation et à pertur- ber les saisons agricoles. «Les mois d’octobre et de novembre étaient très chauds et secs par rapport

«Au Maroc, la pluie est toujours synonyme de prospérité et de bonheur. Après deux saisons diffi- ciles, le retour des pluies est salutaire pour tous les exploitants et les habitants du monde rural» , souligne Mohamed El Fahili, ingé- nieur agronome.

à la normale. Ce phéno- mène a été constaté par- tout dans le monde. Au Maroc, la pluie a accusé un sérieux retard com- pris entre trois à quatre semaines selon les régions, et tout le monde craignait une troisième année suc- cessive de sécheresse, synonyme de catastrophe. Cette situation a impacté le démarrage de la cam- pagne agricole, qui com- mence généralement entre le 15 octobre pour se poursuivre jusqu’au 15 décembre pour les céréales d’automne. Les fellahs ne pouvaient com- mencer les travaux d’em- blavement ni de semis, car le sol était dur à retourner. Quelques jours après les premières précipitations, un rush a été constaté au niveau du réseau de dis- tribution des semences et aussi pour les engins agri-

Un niveau toujours critique

Le volume de stockage des barrages au 7 décembre 2020 a atteint 5,58 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 35,7% contre 46,4% au cours de la même période de l’année dernière. Les réserves diffèrent entre les ouvrages du Nord du Royaume et ceux du sud. Ainsi, le barrage Al Wahda, sur Oued Ouargha dans la province de Taounate, dispose d’un stock de 1,75 milliard de m3, soit un taux de remplissage de 49,7%, et le barrage Idriss 1er affiche un volume de 606 millions de m3, soit un taux de remplissage de 53%. La situation est plus préoccupante dans le Sud. Les réserves du barrage d’Al Massira Al Khadra, sur Oum Rabbi, ne dépassent pas 324 millions de m3, soit un taux de remplissage de 12,2% seulement. Bin El Ouidane affiche une réserve de 228 millions de m3, soit un taux de rem- plissage de 18,8%. D’autres barrages dans le Souss, Al Haouz et Ouarzazate indiquent des taux de remplissage de moins de 10%.

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