FNh N° 1050

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 13 JANVIER 2022

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Cryptomonnaies

◆ La ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a été interpellée lundi au Parlement sur l'usage grandissant des cryptomonnaies au Maroc, pourtant interdites par les autorités monétaires. Le Maroc campe sur sa position

les citoyens sont les plus actifs dans l'investissement en cryp- tomonnaies. «A mon avis, l’accroissement de la prise de conscience des avantages de la cryptomon- naie de la part des Marocains pourra contribuer efficacement

ché des capitaux avaient attiré l’attention du public sur plu- sieurs risques, dont principale- ment l’absence de protection du consommateur, et plus pré- cisément l’absence de protec- tion règlementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des plateformes d’échange. Les régulateurs évoquent aussi l’absence d’un cadre juridique de protection spécifique des usagers de ces monnaies en rapport avec les transactions effectuées, surtout en cas de vol ou de détournement, et la volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contre une devise ayant cours légal - les cours pouvant varier for- tement à la hausse comme à la baisse, en très peu de temps, de façon imprévisible -. Il y a également, - et c’est la rai- son la plus évoquée par les États et les Banques centrales- l’utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles, notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. ◆

à une utilisation massive, et sûrement à la légalisa- tion ensuite. Parce que les autorités auront tout inté- rêt à encadrer l’usage et le rendre formel, avec tous les avantages qui vont avec (transparence, recettes fis- cales, gestion des devises,

Le gouvernement travaille avec ses partenaires pour étudier l'intérêt d'un cadre légal pour ces cryptomonnaies.

2020 la constitution d'un comité chargé de la gestion d'un projet de monnaie digitale de Banque centrale. Récemment, le wali de la Banque centrale a avoué que le projet est à un stade très préliminaire et permettrait de contourner les aspects négatifs des cryptomonnaies, notam- ment le non adossement à une monnaie centrale et la traçabi- lité des transactions. Le Maroc est le deuxième pays arabe et le 24 ème mondial où

etc.). La monnaie numérique facilite les transferts de fonds et les paiements à l’étranger, avec des coûts défiant toute concur- rence», expliquait la semaine dernière Badr Bellaj, CTO de l’entreprise technologique Mchain et expert en la matière. Pourquoi le Maroc dit non Etant une activité non régulée, le ministère de l’Économie et des Finances, Bank Al-Maghrib et l’Autorité marocaine du mar-

U ne parlementaire USFP a interpellé la ministre sur ce que compte faire le gou- vernement face à ces usages de plus en plus impor- tants. Nadia Fettah Alaoui a tout de suite rappelé la position offi- cielle du Maroc, exprimée de manière commune par le minis- tère des Finances, l'AMMC et Bank Al-Maghrib dans un com- muniqué en 2017, et dans lequel ils alertent sur les différents risques liés aux cryptomon- naies. Et d'ajouter que le Maroc suit également les recomman- dations du Groupe d'action financière (GAFI) en la matière, dont il est un pays membre et qui n'encourage pas l'adoption des crypto-monnaies. Tout en rappelant l'interdiction, la ministre a souligné que le gouvernement travaille avec ses partenaires pour étudier l'intérêt d'un cadre légal pour ces cryp- tomonnaies. BankAl-Maghribavait indiquéen Par A. Hlimi

Le Maroc est le deuxième pays arabe et le 24 ème mon- dial où les citoyens sont les plus actifs dans l'inves- tissement en cryptomon- naies.

En2021, l'équivalent de 14milliards de dollars ont transité sur des adresses liées àdes acti- vités illégales, contre 7,8milliards en 2020, estime le cabinet d'analyse Chainalysis. «Mais ces nombres ne racontent pas toute l'histoire. L'utilisation de cryptomonnaies a cru à un rythme jamais atteint auparavant», remarque l'étude, avec des transactions représentant 15.800 milliards de dollars en 2021, soit une hausse vertigineuse de 567% par rapport à l'année précédente. Le cabinet spécialisé dans l'étude des transactions sur la blockchain, la technologie derrière le bitcoin et la grande majorité des cryptomonnaies, estime donc que les transactions illégales ne représentent plus que 0,15% de l'utilisation totale des cryptomonnaies. Dans le détail, les arnaques représentent, à elles seules, 7,8 milliards dedollars, avecnotamment l'essor des «RugPulls», (tiragede tapis) qui ont coûté 2,8 milliards de dollars aux investisseurs. Ces derniers achètent une nouvelle crypto- monnaie, faisant grimper son prix, mais ses créateurs vendent enmasse au plus haut des cours, faisant s'écrouler le cours avant de disparaître. Cryptomonnaies : Record de transactions illégales en 2021

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