FNH N° 1091

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JEUDI 12 JANVIER 2023

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Pour certains footballeurs, la Coupe du monde 2022 constitue un tremplin, un nouveau départ pour relancer leur carrière.

Si certains footballeurs retrouvent du punch, d’autres se sont révélés, à l’image du virevoltant Azzedine Ounahi. Un talent à l’état brut qui a su démon- trer son savoir-faire sur le terrain, ce qui lui a valu des éloges de la part de Luis Enrique, José Morinho ou encore Kaka. Et cela compte pour une reva- lorisation lors des transferts. Preuve à l’appui, la valeur marchande actuelle du jeune Ounahi est estimée à 15 millions d’euros, alors qu’auparavant elle était de 3,5 millions d’euros. Il figure désor- mais sur les tablettes de grands clubs européens. Plus discret, Selim Amallah, sociétaire du Standard de Liège, a aussi épaté la galerie grâce à ses prestations. « La Coupe du monde est une sacrée opportunité pour les joueurs doués et les audacieux surtout, et c’est ce qui fait la magie de ce genre de compé- tition. Je tiens à préciser que Ounahi était déjà la révélation des éliminatoires de la Coupe du monde, surtout face à la République Démocratique du Congo où il s’est avéré décisif. Mais il est vrai que personne ne s’attendait à ce qu’il excelle lors du mondial, avec en prime un niveau irréprochable. Il a surpris tout le monde, y compris Luis Enrique. Lors d’un point de presse, l’ancien sélection- neur de la Roja a affiché clairement son admiration pour le joueur », souligne Ramram. Et d’ajouter : « Le témoignage d’Enrique compte énormément pour la revalori- sation du joueur et son statut. Les per- formances du jeune Ounahi montrent qu’il a le potentiel pour jouer dans de grands clubs, mieux qu’Angers. En ce

qui concerne Amallah, il faut savoir que le Standard de Liège a saisi l’opportu- nité de la Coupe du monde pour faire pression sur le joueur afin de prolonger son contrat, mais l’international maro- cain a tenu tête au club. Cela a été un élément déclencheur pour qu’il marque à sa façon le Mondial. Grâce à sa moti- vation et sa détermination, il a su rele- ver le défi et évoluer au fur et à mesure des rencontres. D’ailleurs, ses presta- tions ont permis d’augmenter sa valeur marchande (6,50 millions d’euros) ». Quid des joueurs locaux L’autre fait marquant de ce Mondial est l’émergence des joueurs de la Botola Pro. Yahya Attiat Allah, sociétaire du Wydad, qui a délivré la fameuse passe décisive à l'origine du but d’En-Nesyri face au Portugal, en est le meilleur exemple. Ce que confirme Ramram : «Effectivement, la présence des joueurs locaux était la grande surprise au sein de l’effectif de l’équipe nationale. Parce qu’auparavant, le politiquement cor- rect, si j’ose m’exprimer ainsi, est que le joueur issu du championnat national n’avait pas sa place en sélection. C’était presque un rêve inaccessible. C’est cer- tain que les binationaux sont un acquis indiscutable, mais la cohabitation des deux peut donner de bons résultats. D’ailleurs, sur ce point particulier, je tiens à mettre en lumière le travail qui a été effectué par le sélectionneur national. Walid Regragui a créé une synergie et une complémentarité entre les joueurs. Nous avons eu l’impres- sion que c’était une famille et non pas une équipe. Un entraîneur doit être un

leader, c’est dans cet état d’esprit que l’équipe évoluera. Regragui a fait confiance à certains joueurs qui ont à peine quitté la Botola, à l’image de Ashraf Dari. Il a aussi fait confiance à Badr Benoun, qui a ressuscité. L’ancien rajaoui avait grandement besoin de motivation. D’autres joueurs ont également bénéficié du soutien du sélectionneur. Mais le fait marquant à retenir est le rendement de Yahya Attiyat Allah lors du Mondial. Il a joué sans complexe et par moments, il a même réussi à nous faire oublier la présence de Mezraoui, blessé, et en méforme. Grâce à son parcours, le joueur du Wydad est aujourd’hui solli- cité par des clubs étrangers. Sa valeur marchande est estimée à 2,50 millions d’euros. Le Mondial procure une moti- vation particulière et ouvre les portes aux plus méritants » « Je pense que l’encadrement et la formation restent prioritaires en ce qui concerne la politique footballis- tique au Maroc. Il est vrai que le fait d’atteindre le stade des demi-finales a démontré que le Maroc peut évoluer et faire beaucoup mieux, et pourquoi pas remporter le précieux sésame. Toutefois, il faut également une bonne gouvernance du football dans son ensemble », conclut-il. Au final, il faut capitaliser sur cette dynamique induite par le Mondial. Onzième au classement Fifa, la sélec- tion marocaine est désormais l'équipe à battre. Elle sera très attendue lors de la prochaine Coupe d’Afrique des nations prévue en janvier 2024 en Côte d’Ivoire. ◆

Avant l’arri- vée de Walid Regragui, on avait perdu espoir de voir un jour un footballeur local porter les couleurs

de l'équipe nationale.

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