FNH N° 1091

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JEUDI 12 JANVIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Services des urgences

◆ Encombrement, pénurie en ressources humaines, déficit en équipements médicaux…, telles sont, entre autres, les casseroles que traînent, depuis plusieurs années, les services des urgences au Maroc. Le SOS d’une structure asphyxiée

la réforme globale du système de santé. Il s’agit, en pre- mier lieu, de la mise à niveau des centres de santé afin de leur per- mettre d’accueillir plus de patients, consacrer la politique de proximité et éviter le déplacement des citoyens vers les grands établissements hospita- liers, sauf s’ils disposent d’un document à ce sujet. Il est urgent, selon Belaiche, de s’attaquer fermement à ce problème, «d’une part, en mettant sur place des ser- vices de triage et d’orientation des patients pour diminuer le risque d’encombrement des urgences et, d’autre part, à travers une mise à niveau des centres de santé afin de les rendre plus attractifs pour les patients qui ne sont pas en situation d’urgence». Jamais deux sans trois Rappelons qu’en 2013, un plan national des urgences médi- cales a été élaboré sous le mandat de l’ex-ministre de la Santé, Houcine El Ouardi. Une enveloppe budgétaire de 500 millions de DH a été mobilisée pour la réalisation dudit plan, qui s'articulait autour de plu- sieurs axes, notamment l’amé- lioration de la prise en charge des urgences pré-hospita- lières et hospitalières, le déve- loppement du public-public et public-privé et la promotion du cadre réglementaire en la matière. Durant la période s’étalant entre 2019 et 2021, un autre plan d'accélération de la mise

Les médecins des urgences travaillent souvent dans des conditions invi- vables, où s’ajoute, au volume et à la pression du travail, la violence verbale.

ment confronté à ce boom de patients, peine à sortir la tête de l’eau, en plus des condi- tions de travail qui sont tout sauf évidentes et des respon- sabilités pesant lourd sur leurs épaules. «Les médecins des urgences travaillent souvent dans des conditions invivables, où s’ajoutent, au volume et à la pression du travail, la violence verbale, voire même physique exercée par des patients ou par les membres de leur famille à leur égard. Ces patients très souvent impatients alors qu’ils ne sont pas forcément en situa- tion d’urgence, veulent tou- jours passer en premier, sinon leur colère se déchaîne sur les médecins et les infirmiers du service. Le quotidien du per- sonnel des urgences est diffi-

cile, sans compter l'enchaîne- ment de gardes interminables pour les médecins résidents, et surtout les internes des hôpitaux qui travaillent avec un salaire minable» , s’insurge Abdelmajid Belaiche, expert en industrie pharmaceutique et membre de la Société maro- caine de l’économie des pro- duits de santé. Mise à niveau des centres de santé Conscient de la complexité de cette problématique des services des urgences, le ministre n’a pas manqué de souligner qu’elle nécessite une approche globale pour trouver une solution appropriée. Dans le détail, Ait Taleb a noté qu’un travail est mené en ce sens dans le cadre de

L es services des urgences connaissent une affluence de plus en plus grandissante. Chiffres à l’appui, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a déclaré, mardi 3 jan- vier 2023, que 80% des pres- tations de soins non urgentes sont dispensées par ces mêmes services. Et de pré- ciser que les unités de proxi- mité et les centres de santé ne fonctionnent pas selon le même mode pour recevoir les patients qui affluent aux urgences et provoquent de l’encombrement. Sans grande surprise, cette situation suscite colère et désarroi dans le milieu médi- cal. Le personnel constam- Par M. Boukhari

Il faut mettre en place des services de triage et d’orientation des patients pour dimi- nuer le risque d’encombre-

ment des urgences.

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