Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 21 octobre 2021 - 8 DH - N° 1040
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Moulay Hafid Elalamy - Mohamed Benchaâboun Le gouvernement orphelin de deux grosses pointures P. 28/29
PROJET DE LOI DE FINANCES 2022
Impôts : chaud devant ! ● Impôt sur la solidarité, TIC, droits de douane..., des augmentations à tour de bras pour financer la cohésion sociale et la relance.
P. 8/17/19
Pass vaccinal
Banques
Politique
Une guerre silencieuse oppose-t-elle le Maroc à la France ?
Passeport pour la liberté ou mesure liberticide ?
Les risques qui pèsent sur le secteur
P. 30/31
Fintech
«L’industrie bancaire traditionnelle ne doit pas les voir comme une menace»
P.10
Bourse de Casablanca
Les volumes s’étoffent depuis les élections P. 16
Yacine Faqir, consultant
P. 34/35
P. 12 à 14
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Aziz Akhannoukh, faute tech- nique Ça se passe au Maroc 4 6
> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Le Masi proche des sommets de 2018 Projet de Loi de Finances 2022 : Impôts : chaud devant ! Dividendes des banques : Optimisme prudent de la part de Bank Al-Maghrib Banques : Les risques qui pèsent sur le secteur Entretien avec Yacine Faqir : «L’industrie bancaire traditionnelle ne doit pas voir les Fintech comme une menace» Monétique : Une reprise tous azimuts Bourse de Casablanca : Les volumes s’étoffent depuis les élections
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L e titre de cet édito paraît certes provocateur. Mais, en ce moment, avez-vous réellement l’impression que nous sommes toujours en pleine pandémie ? A l’évidence non. Du moins si l’on se réfère au comportement des citoyens. A cette forme d’insouciance qui, petit à petit, prend le dessus et nous éloigne indubitablement du respect des gestes barrières. Aujourd’hui, il semble que les seuls qui ressentent et souffrent véritablement de la crise sanitaire, ce sont les opérateurs économiques, particulièrement ceux de l’écosystème touristique, ou encore ceux qui gèrent les endroits festifs, comme les boîtes de nuit. C’est vrai, la Covid-19 perd du terrain au Maroc. Et l’évolution des indicateurs sanitaires en témoigne : selon le coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Mouad Merabet, le taux de positivité, qui se situe à 3,5%, a atteint son niveau le plus faible en 16 semaines, pour un taux de reproduction du virus de 0,91 à la date du 17 octobre. Le passage à un niveau de transmission faible, soit en zone verte, ne doit cependant nullement inciter à un relâchement coupable. Car certains éléments sont là pour nous rappeler, si besoin est, que la covid-19 nous colle toujours aux basques et que nous sommes toujours en pleine pandémie : le couvre-feu toujours en vigueur depuis plus d’un an, les 233 personnes admises en réanimation et soins intensifs la semaine dernière, ou encore les décès quotidiens liés au coronavirus. D’où la nécessité de se faire vacciner, mais aussi de faire preuve de prudence, d’autant que le variant delta circule toujours sur le territoire national. Mieux, ce qui se passe dans d’autres pays doit nous servir de leçon. En Russie, l’épidémie et le nombre morts ont explosé, le pays de Poutine tournant avec une moyenne de 1.000 décès quotidiens ces derniers jours. En cause, des restrictions jugées laxistes et une campagne de vaccination assez poussive. Le Royaume-Uni, où 80% de la population sont complètement immunisés et qui a levé toutes les restrictions sanitaires en juillet dernier, fait également face à une flambée épidémique, avec des pics de 40.000 cas quo- tidiens de contamination et des décès en hausse. Tirons-en donc les bons enseignements ! Car si la vaccination permet d’éviter de développer les formes graves de la maladie, elle n’empêche point le virus de circuler, et encore plus activement chez les personnes non vaccinées. Au Maroc, un peu plus de 70% des personnes ont reçu les deux doses, d’où la décision des autori- tés d’accélérer la campagne d’immunité collective, surtout qu’il y a encore des résistances et des a priori autour du vaccin à combattre pour atteindre tous les objectifs escomptés. Mais gardons-nous de croire que le vaccin fait de nous des super- héros dotés de super-pouvoirs face au coronavirus ! Notre com- portement quotidien reste le vrai rempart contre la pandémie. u LA PANDÉMIE, C’EST FINI ? Par Fatima Ouriaghli
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> Economie
Déficit budgétaire et investissements publics : Ce que révèle le PLF 2022 Programme gouvernemental : Optimisme excessif pour l’emploi ? Postes budgétaires : La Défense nationale s’accapare la part du lion Pouvoir d’achat : Pourquoi il faut investir davantage le levier fiscal Programme gouvernemental : Ces zones d’ombre inquiétantes Entretien avec Selma El Hassani Sbai : Nouveau gouvernement,montée en gamme des compétences féminines Habitat et urbanisme : Une nouvelle feuille de route s’impose Entretien avec Omar Azougar : Décisions de justice, la plateforme «Quadaoukoum» démocratise l’accès à l’information Télétravail : Retour d’expérience sur ses avantages et inconvénients
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> Politique
> Focus Agricole Classe agricole moyenne : Des défis majeurs à relever 32 > L'univers des TPME «Morocco now» : Une marque qui tombe à point nommé 33 Moulay Hafid Elalamy - Mohamed Benchaâboun : Le gouvernement orphelin de deux grosses poin- tures Une guerre silencieuse oppose-t-elle le Maroc à la France ? 28 29
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> Société
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Pass vaccinal : Passeport pour la liberté ou mesure liberticide ? Entretien avec Pr Amal Bourquia : Don et greffe d’organes, «un débat national est nécessaire»
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> Tribune libre
> High-tech Transformation digitale : Encore du chemin à faire 42 Quels prérequis pour un régime flottant et sont-ils remplis par le Maroc ? Partie 1 : Les conditions générales pour un régime flottant 38
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
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V OYONS VOIR
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Aziz Akhannouch Faute technique
Par D. William
L e chef du gouvernement vient de commettre son premier impair. Aziz Akhannouch a relevé de ses fonctions Nabila Rmili, une semaine seulement après avoir été nommée ministre de la Santé. Remplacée par le ministre sortant Khaled Ait Taleb, elle se consacre désormais à la mairie de Casablanca, à la tête de laquelle elle a été élue le 20 septembre dernier. La décision de céder son fauteuil ministé- riel vient cependant de Rmili, nous fait-on officiellement savoir, d’autant qu’elle s’est rendu compte qu’elle ne pouvait concilier la «charge de travail» trop importante de maire de Casablanca et «les multiples engagements et le suivi quotidien que nécessite le secteur de la santé, surtout en cette période de pandémie». Si les rai- sons évoquées semblent à première vue louables, tout cela ressemble néanmoins à une mauvaise farce politique. Car entre la date à laquelle elle a été élue présidente
du Conseil de la commune de Casablanca et celle où elle a été nommée ministre de la Santé (7 octobre 2021), il s’est passé deux semaines. Deux semaines durant lesquelles elle aurait pu mûrir la réflexion, sérieusement, pour se rendre compte que la métropole ne saurait être gérée à mi- temps, voire par télétravail, au gré de son agenda gouvernemental. Ne soyons pas dupes ! Rmili est très au fait des enjeux et défis auxquels est confrontée Casablanca : elle était vice-présidente au sein du conseil communal sortant. Alors, pourquoi n’a-t-elle pas décliné le poste de ministre de la Santé lors des consulta- tions pour constituer le gouvernement ? Pourquoi Akhannouch l’a-t-elle cooptée sachant tous ces grands chantiers struc- turants qui attendent la métropole ? Il y a dans tout cela comme un parfum de faute technique. Mais, comme dirait l’autre, une faute reconnue est à moitié pardonnée. Nous allons donc faire preuve d’indulgence. En ayant toutefois l’intime
conviction que c’est parce que l’opinion publique s’est indignée de son cumul des mandats que Rmili s’est rétractée. Ce serait néanmoins injuste que les intel- ligences rebelles se focalisent unique- ment sur elle. Car, actuellement, d’autres membres du gouvernement ont égale- ment une double casquette : l’actuel chef de gouvernement est aussi maire d’Aga- dir, la ministre de l’Habitat, Fatima-Zahra Mansouri, maire de Marrakech, ou encore Abdellatif Ouahbi, maire de Taroudant. Se cramponneront-ils à leurs fonctions ? Le bon sens les rattrapera-t-il, comme il l’a fait avec Nabila Rmili ? En tout cas, à l’heure de la régionalisation avancée, toutes les régions du Royaume sont appelées à devenir des pôles de développement économique forts, qui ont besoin d’élus pleinement engagés et investis dans la gestion de la chose publique. Des élus qui ne sauraient servir valablement les intérêts de la collectivité en mode distanciel. ◆
A l’heure de la régionalisation avancée, toutes les régions du Royaume sont appelées à deve- nir des pôles de développement économique forts, qui ont besoin d’élus pleinement engagés.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
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L e Maroc a décidé de suspendre les vols à destination et en provenance de trois pays européens en raison de l'évolution de la pandémie liée au coronavirus. Il s’agit des vols en direction de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Cette décision, qui entre en vigueur ce mercredi 20 octobre à 23H59, court jusqu’à nouvel ordre, confirme l'Office national des aéroports (ONDA). ■ Covid-19 : Le Maroc suspend les vols à destination de trois pays européens
16 Mds de DH mobilisés pour subventionner les prix du gaz butane et des produits alimentaires U n crédit global de près de 16,02 milliards de dirhams a été programmé dans le cadre du projet de Loi de Finances 2022 pour subventionner les prix du gaz butane et produits alimentaires (sucre et farine de blé tendre), soit une hausse de 28%, selon la ministère de l'Economie et des Finances. Par ailleurs, la charge globale de compensation devrait s'élever à près de 14,1 Mds de DH au cours des neuf premiers mois de 2021. Pour sa part, la charge de subvention des prix du gaz butane devrait s'établir à 9,9 Mds de DH à fin septembre 2021. Cette estimation tient compte des quantités exposées à la consommation en gaz butane, lesquelles sont estimées à 2,03 millions de tonnes. Sur la base d'une consommation estimée à 915.000 tonnes de sucre, les dépenses de soutien du sucre raffiné devraient, quant à elles, atteindre 2,61 Mds de DH entre janvier et septembre contre 2,46 Mds de DH une année auparavant, soit une progression de 6%. S'agissant de la subvention du blé tendre et de la farine, les dépenses de leur subvention devraient s'élever à 1,46 Md de DH, dont 428 MDH au titre du soutien du blé tendre importé au cours de la période du 1 er février au 15 mai 2021. ■
PLF 2022 Vers la suppression de l’IS progressif L e projet de Loi de Finances au titre de l'exercice 2022 propose la suppres- sion de la progressivité des taux du
barème de l'impôt sur les sociétés (IS) et l’adoption d’un mode de calcul selon des taux proportionnels. L’objectif est d'assu- rer la convergence progressive vers un taux proportionnel unifié en matière d'IS, telle que prévue par l'article 4 de la loi- cadre portant réforme fiscale, en perspec- tive de la simplification de la structure des taux. Cette mesure permet d'aligner le système fiscal sur les meilleures pratiques inter- nationales, selon la note de présentation du PLF 2022. Elle permet aussi de mettre en œuvre les objectifs de la loi-cadre en
matière de mobilisation du plein potentiel fiscal pour le financement des politiques publiques, le développement économique, l'inclusion et la cohésion sociale, ainsi que la redistribution efficace et la réduction des inégalités en vue de renforcer la justice et la cohésion sociales. ■
Généralisation de la protection sociale Le nouvel impôt sur la solidarité en renfort L e PLF 2022 prévoit la modification du compte d'affectation spéciale intitulé «Fonds d'appui à la protection sociale
généralisation de la protection sociale, qui nécessite, selon le ministre des Finances sortant, une enveloppe de 51 Mds de dirhams, dont la moitié en provenance du budget de l'Etat. La contribution proposée dans le PLF 2022 est calculée selon les taux proportionnels ci-après : • 2% pour les sociétés dont le bénéfice net est situé dans la tranche de 1 000 000 à 5 000 000 de dirhams; • 3% pour les sociétés dont le bénéfice net est situé dans la tranche de 5 000 001 à 40 000 000 de dirhams; • 5% pour les sociétés dont le bénéfice net est supérieur à 40.000.000 de dirhams. ■
et à la cohésion sociale» . Cette proposition vise à affecter de nouvelles ressources au profit de ce Fonds, notamment le produit de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices prévue dans le Code général des impôts au titre de l'année 2022. Le produit de la taxe intérieure de consom- mation applicable à certains appareils énergivores va également alimenter ce Fonds. Ces modifications visent principalement à renforcer les ressources de ce Fonds pour accompagner le chantier royal de la
20.238.743 C’est le nombre d’opérations de paiement sans contact durant les 9 premiers mois de l’année 2021, pour 3.726.963.726 DH, effectuées par les cartes bancaires contactless marocaines, auprès des commerçants affiliés au CMI. Le ratio du paiement domestique sans contact est de +32,5% en nombre et +15,7% sur cette période.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis octobre 2020
Le Masi proche des sommets de 2018 ◆ Aidé par un newsflow positif, le Masi s’approche de ses sommets de 2018. ◆ Sa performance depuis le début de l’année est de 17,75%.
13.283 points. Sur un plan micro, le bureau de recherche BMCE Capital Global Research (BKGR) a revu à la hausse ses prévisions de crois- sance pour les entreprises cotées en 2021. En termes de réalisations commer- ciales, BKGR revoit à la hausse le niveau d’activité projeté en 2021 pour son Scope 40, avec un total chiffre d’affaires en amélioration de 7% à 219,5 Mds de DH, dans un contexte de reprise économique. Idem pour la capacité bénéficiaire qui ressort désormais en progression atten- due de 52% à 25,7 Mds de DH en 2021, sous l’effet de la non-récurrence des dons Covid effectués par les sociétés cotées et des provisions constatées en 2020 par les immobilières (1,5 Md de DH), et de l’allègement du coût du risque pour les financières. Pour 2022, BKGR s'attend à une poursuite de la tendance haussière de la capacité bénéficiaire, avec une hausse attendue de 11,5% à 28,6 Mds de DH en 2022.
Physionomie du marché sur la semaine
Par Y. Seddik
P as de faits marquants majeurs à rapporter cette semaine sur le marché actions. Écourtée de deux jours fériés, la séquence hebdomadaire s’est en effet soldée par un gain de 0,98% à 13.274 points, lundi 18 octobre en clôture. Globalement, alors que les institutions financières marocaines et internationales revoient à la hausse leurs prévisions de croissance pour l'année et que les conditions de financement du Trésor pré- sagent d'une poursuite d'un environne- ment de taux bas, l'indice Masi poursuit son ascension depuis quelques semaines et s'approche désormais d'un niveau technique clé à 13.400 points. Ce niveau coïncide avec les sommets de 2011 et 2018 et constitue de fait une résistance horizontale à surveiller, alors que l'indice a imprimé en clôture jeudi dernier un nouveau sommet annuel à
Sur le plan sectoriel, 18 indices ont clô- turé en hausse, tandis que six autres ont affiché grise mine. Le secteur «Ingénieries et Biens d'équipement industriels» s'est envolé de 19,47%, devançant «Équipements électroniques et élec- triques» (6,95%) et «Électricité» (6,21%). Le volume global des échanges de la période a atteint un peu plus de 784 MDH. Maroc Telecom a été l'instru- ment le plus actif avec 90,31 MDH, soit 12,56% du volume d'échanges, devant LafargeHolcim Maroc (11,38%) et Attijariwafa bank (11,11%). Durant cette période, les meilleures per- formances hebdomadaires ont été réali- sées par Stroc Industrie (30,42%), M2M Group (14,01%) et Maghreb Oxygène (12,44%). Les plus fortes baisses ont été accusées par Mutandis (-4,30%), S2M (-3,89%) et CTM (-3,88%). ◆
L'indice Masi poursuit son ascension depuis quelques semaines et
s'approche désormais d'un niveau
technique clé à 13.400 points.
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Projet de Loi de Finances 2022
◆ Le PLF 2022 relève sensiblement le taux de l'impôt sur la solidarité. ◆ TIC, droits de douane..., des augmentations à tour de bras pour financer la cohésion sociale et la relance. Impôts : chaud devant !
cher un résultat courant hors amortissements positif. Outre l'IS, le PLF prévoit une hausse de la TIC sur les cigarettes et la mise en place d'une TIC sur les équipements énergivores (climatiseurs, réfrigérateurs, etc...). Le gouvernement va devoir jouer à l'équilibriste entre son envie de financer un ambi- tieux programme d'inves- tissement, accompagner le chantier de la protection
les textes du Code général des impôts se rapportant aux procédures de vérification. Aussi, le texte du PLF vise à améliorer l'échange oral et contradictoire entre les deux parties. Actuellement, cet échange, institué par la LF 2020, concerne les rec- tifications que l'administra- tion envisage d'apporter à la déclaration fiscale des contri- buables, dans le cadre de la procédure de vérification de la comptabilité. Il s'opère après la clôture de la vérifica- tion et préalablement à l'envoi de la première lettre de noti- fication des redressements envisagés. Dans la pratique, la mise en œuvre de cet échange se heurte à certaines difficultés, vu que la vérification est clô- turée et que l'inspecteur ne peut plus revenir à l'entre- prise pour vérifier les nou- veaux éléments invoqués. Afin de remédier à cette situa- tion, il est proposé de tenir l'échange oral et contradic- toire avant la date de clôture de la vérification. L'une des nouveautés majeures réside dans l'ins- titution des Commissions régionales de recours fiscal (CRRF) et un réaménagement des commissions locales de taxation pour améliorer les voies de recours des contri- buables. Dans ce sens, il est également prévu un réamé- nagement de la composition de la Commission nationale du Recours fiscal «CNRF» afin d'en renforcer l'expertise et l'efficacité. ◆
sociale, qui consomme à lui seul quelque 23 Mds de dirhams du budget de l'Etat par an sur un budget total de 51 Mds de dirhams
Le gouvernement prévoit de supprimer l'IS progressif.
annuellement pour la réforme, sans pour autant éroder la croissance et tout en préser- vant les équilibres macroé- conomiques. Le contrecoup politique d'une hausse des impôts est toujours moins important en début de man- dat. Mais attention à la redis- tribution des richesses. La non application d'un impôt de solidarité aux personnes physiques est un bon point dans ce sens pour rétablir la confiance. Des nouveautés dans la relation des contribuables avec le Fisc Le PLF 2022 introduit des nouveautés pour améliorer le climat de confiance entre le contribuable et l'administra- tion fiscale. A titre d'exemple, et la symbolique est impor- tante, on ne parlera plus d'inspecteur des impôts, mais d'administration fiscale dans
est adoptée dans l'état, ne concernera désormais que les entreprises. Les taux de cotisation sont compris entre 2% pour les sociétés dont le bénéfice net est situé dans la tranche de 1 à 5 MDH, 3% pour les sociétés dont le bénéfice net est situé entre 5 et 40 MDH et 5% pour les sociétés dont le bénéfice net est supérieur à 40 MDH. Le gouvernement prévoit également de supprimer l'IS progressif pour adopter un IS au taux proportionnel. S'il est vrai que cela permettra de répondre aux objectifs de la réforme fiscale et à la sim- plification de la structure des taux, on peut imaginer que le taux proportionnel permettra de meilleures recettes auprès des tranches élevées. Notons tout de même la baisse de la cotisation minimale de 0,5% à 0,45% à condition d'affi-
P our améliorer les recettes fiscales, un gouvernement dispose de deux solutions à effet immédiat : laisser filer l'infla- tion ou augmenter les impôts. La première solution ne se décrète pas et ses consé- quences peuvent être incon- trôlables. La seconde est plus simple à adopter. Mais com- porte de vrais risques poli- tiques. Le gouvernement Akhannouch a fait son choix. Pour finan- cer les quelque 270 Mds de DH de dépenses budgétisées en 2022, plusieurs mesures ont été introduites pour por- ter les recettes fiscales à 230 Mds de dirhams. Citons tout d'abord l'impôt sur la soli- darité qui, dans une nouvelle version proposée, et si elle Par A. Hlimi
Pour financer les quelque 270 Mds de DH de dépenses bud- gétisées en 2022, plusieurs mesures ont été introduites
pour porter les recettes fiscales à 230 Mds de dirhams.
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provisionnées». Selon le rapport sur la politique monétaire, les créances en souffrance ont augmenté de 11,1% et leur ratio à l’encours du crédit ban- caire s'est établi à 8,6%. Elles se sont accrues de 11,9% pour les entreprises non financières privées et de 9,9% pour les ménages. Malgré cela, les banques ont enregistré une forte croissance de leurs bénéfices au premier semestre, justement en lien avec la baisse du coût du risque après un pic en 2020 S1. ◆
Dividendes des banques Optimisme prudent de la part de Bank Al-Maghrib
A bdellatif Jouahri s’est expri- mé sur la question à l’oc- casion de la conférence de presse tenue le 13 octobre. Selon lui, il est encore tôt pour prendre une décision au sujet du retour inconditionnel des dividendes des banques, et il faudra attendre la fin de l'exercice pour se prononcer. Le wali a tout de même indiqué que ce sera «au cas par cas» et qu'il pourrait permettre aux banques qui disposent de marge de manœuvre de procéder à la distribution de dividendes, sans contraintes. Les banques bouclent ainsi 2 exercices sous contraintes concernant la rémuné- ration de leurs actionnaires, et ce depuis que BAM leur a demandé de surseoir à la distribution de leurs bénéfices pour faire face à la montée des risques et aux tensions sur les liquidités. Mais un com- promis a été trouvé rapidement entre le secteur et le régulateur, permettant aux banques de distribuer, de manière optionnelle, une partie de leurs divi- dendes en actions avec un engagement des majoritaires de renoncer au cash pour renforcer les fonds propres. Ce procédé a permis de répondre aux exi- gences de BAM, tout en rémunérant les petits porteurs. Le wali a par ailleurs indiqué que la Banque centrale a satisfait l'intégralité des demandes de refinancement du sec- teur bancaire depuis le début de la crise. Les banques, a-t-il poursuivi, ont des marges de collatéral qui dépassent les 400 milliards de dirhams, alors que les pics de demande ne dépassent pas les 80 Mds. Sur le plan prudentiel, le wali a souligné que les ratios de solvabilité sont jusqu'à ◆ Le wali de Bank Al-Maghrib a maintenu le suspense sur le retour sans contraintes des dividendes des banques à l'occasion du 3 ème Conseil de politique monétaire de l'année. Par A. Hlimi
présent «rassurants». « Nous sommes dans un ratio global qui est autour de 15% et à un ratio de fonds propres de première catégorie qui est autour de plus 11% », a-t-il fait observer.
S'agissant des créances en souffrance, le wali de BAM a relevé que la Banque centrale suit le sort de ces créances qui ont enregistré une hausse impor- tante, assurant que celles-ci sont «bien
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◆ Dans un récent rapport, l’agence de notation américaine Fitch Ratings a établi un diagnostic complet sur la santé financière du secteur bancaire au Maroc. ◆ Plusieurs points ont été passés au crible, dont les risques que supportent les principales banques marocaines. Les risques qui pèsent sur le secteur
tat d’exploitation. La banque est plus exposée que ses pairs sur les crédits aux ménages et aux promoteurs immobiliers, qui sont tous les deux vulné- rables aux conditions écono- miques difficiles actuelles. «Nous prévoyons des provi- sions en légère baisse en 2021, ce qui réduira la pression sur les indicateurs de rentabilité», estime Fitch. Retour à la rentabilité avant-Covid : pas avant 2022 Pour l’agence, Attijariwafa bank est la plus performante en termes de bénéfices en raison de la baisse des provisions. Cela est expliqué par son portefeuille de prêts, qui est fortement orien- té vers les grandes entreprises et les prêts au secteur public où les défauts de paiement ont tendance à être plus faibles. Concernant la marge nette d'intérêts du secteur, celle-ci est restée globalement stable au cours des quatre dernières années, à environ 3,3%. La BMCI et la SGMB affichent régulièrement des marges légèrement supérieures, reflé- tant la baisse des coûts de financement. Fitch s'attend à ce que les indicateurs de profitabilité se redressent lentement en 2021, avec une accélération des recouvrements compensant une nouvelle augmentation des prêts douteux. «Cependant, le retour à la rentabilité d'avant la pandémie est peu probable avant 2022» , jugent les ana- lystes de Fitch Ratings. ◆
Pressions sur les banques de détail
Fitch considère le segment de banque de détail comme l'un des pôles bancaires les plus vulnérables, compte tenu du taux de chômage élevé (12,8% au S1-2021) et de la pression soutenue sur les revenus des ménages. D'ailleurs, le stock de prêts dépréciés des ménages a augmenté de 4,7 milliards de DH en 2020 (la plus forte augmentation annuelle depuis 2014). Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, avait fait état lors de la confé- rence suivant le dernier Conseil, de 17 milliards de DH de créances en souffrance en 2020 et 2021. En cela, «nous nous attendons à ce que l'impact économique de la pandémie persiste au- delà de 2021 et que cela conti- nue de peser sur la qualité des portefeuilles des banques de détails», apprend-on du rap- port. L'exposition du secteur ban- caire à l'immobilier est éga- lement importante, principa- lement au travers des crédits directs à l'habitat (fin avril 2021 : 24% des crédits du secteur) et indirectement sous forme de collatéral. En général, les provisions pour dépréciation des créances ont consommé en moyenne 62% des bénéfices d'exploita- tion des banques en 2020 (25% en 2019). L'augmentation a été particulièrement élevée chez CIH Bank, où les provisions ont consommé 94% du résul-
La rentabilité des banques maro- caines se remet petit à petit du choc pandémique, selon l'agence Fitch Ratings.
quent les capitaux propres», lit-on dans le rapport. Le groupe Bank of Africa fait, quant à lui, l’exception. Toujours selon Fitch, les filiales de BOA sont déte- nues par l'intermédiaire d'une société holding basée au Luxembourg. Les investis- sements de BOA dans ses filiales sont réalisés en euros. Résultats : les fluctuations du taux EUR/MAD ne sont pas significatives et cela explique pourquoi les effets de conver- sion sont plus faibles chez BOA que chez AWB. Le CIH et les banques à capi- taux français opèrent exclu- sivement au Maroc et ne supportent aucun risque de change. En clair, les banques ne sont pas toutes logées à la même enseigne en matière de risque de change.
E n plus du risque de taux -principal risque de marché supporté par les banques-, l’agence new-yorkaise a mis le cur- seur sur celui de change. Elle explique en effet que le Groupe Attijariwafa bank est structurellement exposé au risque de volatilité des taux de change du fait de ses inves- tissements dans des filiales africaines. C'est également le cas pour le Groupe BCP, bien que ses filiales internationales soient plus petites par rapport à la taille du Groupe. «Les fluctuations des taux de change peuvent avoir des impacts sur les autres élé- ments du résultat global, ce qui peut affecter par consé- Par Y. Seddik
Fitch consi- dère le seg- ment de banque de détail comme l'un des pôles bancaires les plus vulné- rables.
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◆ Le Maroc jouit d’une infrastructure bancaire très robuste et réglementée, ce qui a le mérite de garantir une certaine stabilité financière, mais au détriment d’innovation ou de rupture par des acteurs non bancaires. ◆ Pour les Fintech qui cherchent à déployer leurs services auprès du grand public, le défi est de taille. ◆ L’Egypte a déjà ratifié en 2020 une loi pour l’octroi de licence «banques digitales». ◆ Entretien avec Yacine Faqir qui, après avoir été Directeur général de Quantik Crédit Bureau, est aujourd’hui consultant pour les Fintech/start-up désireuses de se développer au Maroc et sur le continent africain. «L’industrie bancaire traditionnelle ne doit pas voir les Fintech comme une menace»
Propos recueillis par M. Diao
Finances News Hebdo : Quelle appréciation faites-vous de l’évo- lution de l’écosystème des Fintech au Maroc ? Yacine Faqir : Pour un entrepreneur, les choses ne vont jamais assez vite. Le progrès de l’écosystème des Fintech est largement tributaire de son contexte réglementaire, étant donné la nature de son activité. Les start-up Fintech sur le continent africain ont levé plus de 335 millions d’USD sur la première moitié de 2021, ce qui est en soi deux fois plus que toute l’année précédente. Les paiements mobiles mènent le bal, suivis de près par le crédit. Hormis l’Afrique du Sud, les pays qui ont connu un essor fulgurant sont ceux dont le système financier était peu régulé et où il y avait une volonté politique de rupture totale pour offrir des services financiers à tous. L’Ouganda, le Rwanda ou encore le Kenya n’ont pas fait de progressions linéaires dans leur adoption technologique, mais plutôt exponentielle, c’est le fameux «leap fro». Aucune Fintech marocaine n’apparait dans ce palmarès, mais ce n’est pas pour autant que rien ne se passe au Maroc. Au contraire. Le Maroc jouit d’une infrastruc- ture bancaire très robuste et réglementée, ce qui a le mérite de garantir une certaine stabilité financière, mais au détriment d’innovation ou voire même de rupture par des acteurs non bancaires. Ce type de configuration prend du temps à se transformer en un terrain fertile pour des start-up et des capitaux qui cherchent une règlementation favorable et un climat
L’innovation doit profi- ter en pre- mier lieu au plus grand nombre et répondre à des pro- blèmes que les banques tradition- nelles ne savent pas (ou ne peuvent pas) adresser.
des affaires encourageant. Les initiatives marocaines pour soutenir cette dyna- mique, le programme de start-up de CDG Invest, 212 Founders ou encore H-Seven font un travail remarquable, aussi bien sur la partie accompagnement que la partie levée de fonds. Bank Al-Maghrib, quant à elle, a commencé à piloter une réflexion
autour de cette problématique et a fait un premier pas envers les entrepreneurs avec la mise en place du guichet unique, le «one stop shop Fintec». La CNDP elle, soucieuse de préserver l’intégrité des données et leur usage, est de plus en plus sollicitée pour permettre une éclo- sion plus rapide de start-up dont la data
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F.N.H. : Quel est votre avis sur l’implication ainsi que les mécanismes mis en place par la Banque centrale (BAM) afin de consolider le stock des Fintech au Maroc ? Y. F. : Le rôle de la Banque cen- trale est capital pour l’éclosion de Fintech qui démocratisent vérita- blement l’inclusion financière en se servant de la technologie et de la data comme leviers. La CNDP aussi joue un rôle essentiel dans cette mécanique : elle travaille déjà de concert avec Bank Al-Maghrib sur certains dossiers, mais des solu- tions plus concrètes et agressives sont attendues pour permettre aux entrepreneurs de capitaliser sur le pouvoir de la data, tout en pro- tégeant le consommateur. Bank
est au cœur du business model. L’Agence de développement du digital (ADD), très active depuis sa genèse, contribue aussi à structu- rer cet écosystème, mais n’a pas manqué de rappeler que le pre- mier obstacle demeure l’épineuse question de la réglementation qui freine l’usage à grande échelle de plateformes digitales. Certains opé- rateurs téléphoniques ou bancaires, qui ont compris qu’il y avait tout à gagner à se faire le vecteur de cette tendance, comme le CIH, sont proactifs, aident et encouragent l’entrepreneuriat à travers plusieurs leviers. Malgré cette dynamique, il faudrait davantage de conver- gence d’initiatives sur la Fintech en particulier pour s’assurer que les changements règlementaires soient accélérés par une volonté politique multilatérale. F.N.H. : Selon vous, la finance est-elle une branche porteuse pour les start-up marocaines ? Y. F. : Cela dépend de quelle finance on parle. Il faut faire une scission claire entre le B-to-B et le B-to-C qui s’appuient sur une logique très différente. Les Fintech qui proposent des produits et ser- vices au système financier sans subir de contraintes réglementaires majeures pourront accélérer leur développement si tant est que les donneurs d’ordres intègrent le besoin d’innover. Quand le besoin rencontre une bonne proposition de valeur, les résultats suivent : l’ac- quisition de Karni par Chari en est un bon exemple. Pour les Fintech qui cherchent à déployer leurs services auprès du grand public, le défi est, quant à lui, de taille. Je fais référence par exemple à l’émergence de néo-banques indé- pendantes (non affiliées à un éta- blissement bancaire existant), aux start-up qui proposent des ser- vices innovants de nano-crédits ou encore des plateforme e-KYC, etc. Ici, le cadre réglementaire est très contraignant et représente l’obstacle premier pour les Fintech marocaines. Prenons l’exemple du nano-crédit, soit des montants
entre 50 et 200 dirhams. Pour que ce business model puisse fonc- tionner, il faut impérativement cibler trois facteurs : le volume, le coût et la vitesse. Or, aujourd’hui, le processus d’octroi d’un crédit consommation est loin d’être opti- mal en termes de mécanisme (plu- sieurs étapes administratives); la semaine de rétractation tue toute possibilité de vitesse et la non digi- talisation du process augmente les coûts. Une forte pénétration de ce type de produit aurait pourtant un double intérêt : accélérer l’inclusion financière et contribuer à dynami- ser le tissu socioéconomique le plus démuni. Toujours inexistant au Maroc, c’est un service qui a fait le succès de la Fintech kenyane M-Pesa, qui compte aujourd’hui 70% de la population locale comme utilisateurs. Là, c’est un opérateur télécoms qui a été à l’origine de la révolution. Tous les services ban- caires sont soumis à un agrément et leurs conditions d’octroi sont draconiennes. Ce cadre a été tota- lement mis à plat dans les pays développés et dans certains pays des Emirats, justement pour per- mettre aux entrepreneurs d’inno- ver. Parce qu’in fine, l’innovation doit profiter en premier lieu au plus grand nombre et répondre à des problèmes que les banques tra- ditionnelles ne savent pas (ou ne peuvent pas) adresser. L’agilité des start-up leur permet d’être proac- tives au changement de mœurs, pousser pour l’adoption de tech- nologies, faire preuve de créativité, déployer des minimum viables pro- ducts (MVP) rapidement et capita- liser sur le «time to market». Bref, tout ce qui est essentiel pour ser- vir un marché jeune, principale- ment non bancarisé. Les Marocains cherchent de la nouveauté et sont sensibles aux start-up dirigées par de jeunes entrepreneurs qui parlent le même langage. Les ser- vices financiers pour eux doivent être complètement vulgarisés; c’est une population «digital native», en somme qui est née avec un smart- phone entre les mains pour qui une «app» bancaire doit être intuitive, sinon elle n’a pas lieu d’être.
Al-Maghrib a toujours été active dans sa veille pour l’optimisation de centrales d’informations dans l’in- dustrie bancaire. Le Credit Bureau en est un bon exemple, même si la donnée convergée est disponible uniquement pour les deux opéra- teurs du marché, à savoir Quantik et Credit Info. Ce schéma est amené à changer très bientôt avec le vote d’une nouvelle loi prévu pour le pre- mier semestre 2022, qui va à la fois élargir le spectre de collecte de la donnée à des sources alternatives (opérateurs téléphoniques, régies d’eau et électricité) et permettre à de nouvelles Fintech (hors Credit Bureau) d’y accéder via une licence de Bank Al-Maghrib. Ce change- ment permettra une optimisation de la donnée sous de nouveaux aus-
Avis de condoléances
C’est avec une profonde consternation et une grande tristesse que nous avons appris le décès de l’homme politique marocain Feu
Abdelouahed Belkeziz
En cette douloureuse occasion, les équipes de Finances News Hebdo, Autonews, laQuotidienne et Boursenews présentent leurs sincères condoléances à la famille du défunt. Puisse Dieu entourer le défunt de sa sainte miséricorde. Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.
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marocaines. C’est relativement jeune au Maroc et les grandes institutions ban- caires sont victimes de leur gouvernance pour la mise en application d'une stra- tégie data-centrique ambitieuse et agile. Elles avancent chacune à son rythme en fonction de ses priorités du moment; la barrière à l’entrée pour intégrer l’industrie est telle qu’elles ne craignent pas l’arri- vée de nouveaux entrants qui seraient entièrement digitalisés et dont le moteur serait l’optimisation de la data à travers le Machine Learning par exemple. Ayant dirigé le Credit Bureau Quantik, j’ai été témoin de la complexité de mise au diapason des banques sur le partage de données mutualisées pour réduire le risque crédit. La data est encore une chasse gardée des banques qui n’ont pas encore atteint une certaine maturité de son usage pour penser à un partage dans une configuration d’Open Banking. La Covid-19 a certes accéléré des théma- tiques au sein des banques qui ne figu- raient pas parmi leur priorité IT. La mise en place de «data-lake» ou de «data lab» prend beaucoup de temps, nécessite des ressources spécialisées, représente un investissement important et doit impérati- vement être le cheminement logique d’une vision claire de l’avenir de la banque. La culture intra-bancaire doit aussi évoluer et être revue pour que la data soit une arme pour tous les départements, en éliminant les silos existants qui font de la résistance au changement. A ceci s’ajoute le grand défi de la protection des données person- nelles : comment permettre aux établisse- ments bancaires d’optimiser la masse de données à laquelle elle a accès pour four- nir des produits ultra-customisés et aller chercher de nouveaux clients dans les couches non bancarisées ? Nous savons que les obstacles sont faits pour être surmontés et qu’ils sont souvent là pour protéger des tranchées qui ont des rami- fications stratégiques importantes : toutes les problématiques autour des Fintech en font partie. L’ensemble des acteurs de l’écosystème (start-up, incubateurs, ADD, BAM, GPBM, ANRT, CNDP, banques, opérateurs téléphoniques) y compris le nouveau gouvernement devront trouver le juste milieu, entre laisser l’innovation faire rupture, protéger l’intégrité du système financier et offrir au peuple marocain des services financiers à la hauteur de ses attentes. Un jeu d’équilibriste complexe, mais que le Maroc peut gagner pour pou- voir enfin se positionner sur l’échiquier africain des Fintech. ◆
Le rôle de la Banque centrale est capital pour l’éclosion de Fintech.
pices, permettant ainsi à des start-ups innovantes marocaines de faire rupture avec les Credit Bureau classiques et de développer de nouvelles niches por- teuses. Il nous faut plus d’audace au sujet des Fintech et aller de l’avant comme est en train de le faire l’Egypte, qui a ratifié en 2020 une loi pour l’octroi de licence «banques digitales». En 2020, le pays était classé second dans la région MENA, derrière les Emirats – en termes d’inves- tissements Fintech-, d’après le rapport de MAGNITT. Ils ont des projets de lois similaires dans la nano-finance, l’assure- tech, la consumer-tech qui sont en voie de promulgation. Le principal catalyseur de ce changement ? Une volonté sans concession d’accélérer l’inclusion finan- cière grâce à l’innovation, quitte à bous- culer le système bancaire. F.N.H. : Quel regard portez-vous sur le développement des paie- ments mobiles ? Y. F. : Les paiements mobiles sont une fraction du potentiel des Fintech, mais un passage quasi obligé. Depuis la pandé- mie, on a vu une accélération fulgurante des paiements mobiles, que ce soit pour le paiement de factures ou d’achats en ligne. Le Maroc compte aujourd’hui 3 millions de m-wallets, mais leur spectre d’usage reste principalement axé sur les paiements de factures et peine à se généraliser auprès des commerçants. Afin de devenir intéressant pour ces der- niers, il faudrait que son usage soit plus attractif que le cash, dont la circulation reste majoritaire. Il faut également que ça dépasse le simple effet d’annonce et que
les entrepreneurs puissent innover sans avoir à être rattachés à un établissement bancaire. Notons la mise en place du cadre d’IME (Institution de monnaie élec- tronique) à l’étranger, qui permet à toute Fintech conforme d’opérer un service bancaire sous conditions et moyennant l’acquisition d’une licence à partir de 200.000 euros. C’est notamment ce qui a permis la prolifération du mobile money à travers le monde. Il y a un intérêt crois- sant des bailleurs de fonds internationaux pour le Maroc, mais il faut que le contexte règlementaire suive. En attendant, ces fonds sont dirigés vers des géographies beaucoup plus dynamiques. De même, l’industrie bancaire traditionnelle ne doit pas voir les Fintech comme une menace mais, plutôt comme des acteurs complé- mentaires. En revanche, ne pas leur per- mettre d’opérer représente une menace. Les progrès technologiques se font de façon exponentielle et les mutations s’ac- célèrent, ce qui accentue la fracture digi- tale du pays. Il suffit de voir les fonds croissants dédiés aux Fintech en Afrique et l’appétit des GAFA (Apple Pay, Google Pay, etc.) pour avoir une idée de ce que nous réserve l’avenir. F.N.H. : Enfin, quelle appréciation faites-vous du rythme de progres- sion de l’Open banking au Maroc ainsi que ses avantages pour le secteur bancaire, de plus en plus conscient de la nécessité de miser sur les IT ? Y. F. : Avant de parler d'Open Banking, il faut faire le constat de l’adoption des instruments de Big data par les banques
La data est encore une chasse gardée des banques qui n’ont pas encore atteint une certaine maturité de son usage.
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