FNH N° 1040 (2)

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 21 OCTOBRE 2021

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F.N.H. : Quel est votre avis sur l’implication ainsi que les mécanismes mis en place par la Banque centrale (BAM) afin de consolider le stock des Fintech au Maroc ? Y. F. : Le rôle de la Banque cen- trale est capital pour l’éclosion de Fintech qui démocratisent vérita- blement l’inclusion financière en se servant de la technologie et de la data comme leviers. La CNDP aussi joue un rôle essentiel dans cette mécanique : elle travaille déjà de concert avec Bank Al-Maghrib sur certains dossiers, mais des solu- tions plus concrètes et agressives sont attendues pour permettre aux entrepreneurs de capitaliser sur le pouvoir de la data, tout en pro- tégeant le consommateur. Bank

est au cœur du business model. L’Agence de développement du digital (ADD), très active depuis sa genèse, contribue aussi à structu- rer cet écosystème, mais n’a pas manqué de rappeler que le pre- mier obstacle demeure l’épineuse question de la réglementation qui freine l’usage à grande échelle de plateformes digitales. Certains opé- rateurs téléphoniques ou bancaires, qui ont compris qu’il y avait tout à gagner à se faire le vecteur de cette tendance, comme le CIH, sont proactifs, aident et encouragent l’entrepreneuriat à travers plusieurs leviers. Malgré cette dynamique, il faudrait davantage de conver- gence d’initiatives sur la Fintech en particulier pour s’assurer que les changements règlementaires soient accélérés par une volonté politique multilatérale. F.N.H. : Selon vous, la finance est-elle une branche porteuse pour les start-up marocaines ? Y. F. : Cela dépend de quelle finance on parle. Il faut faire une scission claire entre le B-to-B et le B-to-C qui s’appuient sur une logique très différente. Les Fintech qui proposent des produits et ser- vices au système financier sans subir de contraintes réglementaires majeures pourront accélérer leur développement si tant est que les donneurs d’ordres intègrent le besoin d’innover. Quand le besoin rencontre une bonne proposition de valeur, les résultats suivent : l’ac- quisition de Karni par Chari en est un bon exemple. Pour les Fintech qui cherchent à déployer leurs services auprès du grand public, le défi est, quant à lui, de taille. Je fais référence par exemple à l’émergence de néo-banques indé- pendantes (non affiliées à un éta- blissement bancaire existant), aux start-up qui proposent des ser- vices innovants de nano-crédits ou encore des plateforme e-KYC, etc. Ici, le cadre réglementaire est très contraignant et représente l’obstacle premier pour les Fintech marocaines. Prenons l’exemple du nano-crédit, soit des montants

entre 50 et 200 dirhams. Pour que ce business model puisse fonc- tionner, il faut impérativement cibler trois facteurs : le volume, le coût et la vitesse. Or, aujourd’hui, le processus d’octroi d’un crédit consommation est loin d’être opti- mal en termes de mécanisme (plu- sieurs étapes administratives); la semaine de rétractation tue toute possibilité de vitesse et la non digi- talisation du process augmente les coûts. Une forte pénétration de ce type de produit aurait pourtant un double intérêt : accélérer l’inclusion financière et contribuer à dynami- ser le tissu socioéconomique le plus démuni. Toujours inexistant au Maroc, c’est un service qui a fait le succès de la Fintech kenyane M-Pesa, qui compte aujourd’hui 70% de la population locale comme utilisateurs. Là, c’est un opérateur télécoms qui a été à l’origine de la révolution. Tous les services ban- caires sont soumis à un agrément et leurs conditions d’octroi sont draconiennes. Ce cadre a été tota- lement mis à plat dans les pays développés et dans certains pays des Emirats, justement pour per- mettre aux entrepreneurs d’inno- ver. Parce qu’in fine, l’innovation doit profiter en premier lieu au plus grand nombre et répondre à des problèmes que les banques tra- ditionnelles ne savent pas (ou ne peuvent pas) adresser. L’agilité des start-up leur permet d’être proac- tives au changement de mœurs, pousser pour l’adoption de tech- nologies, faire preuve de créativité, déployer des minimum viables pro- ducts (MVP) rapidement et capita- liser sur le «time to market». Bref, tout ce qui est essentiel pour ser- vir un marché jeune, principale- ment non bancarisé. Les Marocains cherchent de la nouveauté et sont sensibles aux start-up dirigées par de jeunes entrepreneurs qui parlent le même langage. Les ser- vices financiers pour eux doivent être complètement vulgarisés; c’est une population «digital native», en somme qui est née avec un smart- phone entre les mains pour qui une «app» bancaire doit être intuitive, sinon elle n’a pas lieu d’être.

Al-Maghrib a toujours été active dans sa veille pour l’optimisation de centrales d’informations dans l’in- dustrie bancaire. Le Credit Bureau en est un bon exemple, même si la donnée convergée est disponible uniquement pour les deux opéra- teurs du marché, à savoir Quantik et Credit Info. Ce schéma est amené à changer très bientôt avec le vote d’une nouvelle loi prévu pour le pre- mier semestre 2022, qui va à la fois élargir le spectre de collecte de la donnée à des sources alternatives (opérateurs téléphoniques, régies d’eau et électricité) et permettre à de nouvelles Fintech (hors Credit Bureau) d’y accéder via une licence de Bank Al-Maghrib. Ce change- ment permettra une optimisation de la donnée sous de nouveaux aus-

Avis de condoléances

C’est avec une profonde consternation et une grande tristesse que nous avons appris le décès de l’homme politique marocain Feu

Abdelouahed Belkeziz

En cette douloureuse occasion, les équipes de Finances News Hebdo, Autonews, laQuotidienne et Boursenews présentent leurs sincères condoléances à la famille du défunt. Puisse Dieu entourer le défunt de sa sainte miséricorde. Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.

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