FNH N° 1040 (2)

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 21 OCTOBRE 2021

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Habitat et urbanisme

◆ Lancer des programmes innovants au profit du secteur est une nécessité. ◆ Il faut aussi plus de visibilité aux opérateurs et remédier aux dysfonctionnements des chantiers en cours. Une nouvelle feuille de route s’impose

immobilier. La réduction du déficit en logement et la lutte contre l’habitat anarchique sont d’autres défis à relever. D’où l’impérieuse nécessité de combler les lacunes des différents programmes mis en place. Lancé en grande pompe en 2004 sous le gouvernement Jettou, le programme Ville sans bidonvilles (VSB) devait être bouclé en 2012. Prorogé jusqu’en 2016, il n’a toujours pas atteint les objectifs tracés. Le nombre de villes assainies ne dépasse pas 59 sur un total de 85. VSB a réussi surtout dans les petites et moyennes cités dont la population n’ex- cède pas 200.000 habitants. Pour les grandes métropoles comme Marrakech, Tanger, Fès, Meknès, Agadir et sur- tout Rabat et Casablanca, la situation n’est pas reluisante. Le programme rencontre de nombreuses contraintes, dont certaines sont liées aux défail- lances de la stratégie et la mul- tiplicité des intervenants dans ce domaine. « Il faut investir de nouvelles pistes plus innovantes. La stra- tégie du recasement ou du relo-

gement a montré ses limites. La multiplication et le renfor- cement des centres urbains dans les périphéries des villes permettra de réduire sensi- blement l’exode rural, lutter contre l’habitat anarchique et offrir des logements à des prix abordables dans les régions démunies », souligne Alaoui. Outre la révision des stratégies mises en place, donner plus de visibilité aux opérateurs en vue d’une nouvelle impulsion au secteur devient une urgence. Les activités liées à l’habitat et à l’urbanisme sont sous le coup d’un marasme qui semble per- durer depuis des années. « Le gouvernement est invité à mettre en œuvre une vision innovante de la politique de la ville capable de répondre aux besoins des citoyens et des acteurs économiques et sociaux. Notamment lancer des plans d’aménagement de nou- velle génération qui respectent les exigences de l’essor démo- graphique et aussi de l’environ- nement », précise Alaoui. La nouvelle ministre est aussi appelée à poursuivre le chan- tier de la facilitation des procé- dures et le renforcement de la dématérialisation. ◆

Entre 2005 et 2015, l’appui de l’Etat a atteint près de 116 milliards de DH.

65% des Marocains. Cette urbanisation accélérée a engendré des transforma- tions profondes des territoires, qui ont occasionné plusieurs dysfonctionnements qui handi- capent leur compétitivité. « Face à cet enjeu majeur, le gouvernement devrait mettre enœuvre une politique publique volontariste ayant pour objectif majeur de développer des villes inclusives, productives, soli- daires et durables. La politique de la ville doit être axée sur le renforcement du dévelop- pement humain et la cohésion sociale et spatiale », explique Mohamed Alaoui, expert en

Par M. Diao

L e secteur de l’habi- tat et de l’urbanisme occupe une place centrale dans le pay- sage socioécono- mique national. Fatima Zahra Mansouri, la nouvelle ministre responsable du département, devra gérer plusieurs dossiers déjà en cours, entamer de nou- veaux chantiers et mener à bien différentes réformes. La réduction des disparités territoriales est l’un des axes majeurs sur lequel le dépar- tement de tutelle doit se pen- cher en priorité. Pour ce faire, il est primordial de consolider les orientations nationales en matière d’aménagement du territoire. LeMaroc, à l'instar de plusieurs pays du monde, est confronté à une croissance démogra- phique galopante qui s'est accompagnée d'une impor- tante urbanisation. Les villes et les centres urbains constituent aujourd'hui l'espace de vie de

Les activi- tés liées à

l’habitat et à l’urbanisme sont sous le coup d’un marasme qui semble per- durer depuis des années.

Arrivé à maturité, le programme du logement social a montré ses limites et celui de la classe moyenne n’a pas remporté l’adhésion des promoteurs. Le système de dérogations fiscales accordées à l’immobilier est également à revoir. Le dernier Conseil de l’habitat a révélé que l’appui de l’Etat, entre 2005 et 2015, a atteint près de 116 milliards de DH pour un rendement de 164,5 milliards de DH pour les finances publiques. Il est donc temps de réviser en profondeur le système et lancer de nouvelles pistes. Le recours à l’appui public doit être tributaire d’un rendement concret. Le système des dérogations fiscales à réviser

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