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POLITIQUE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 21 OCTOBRE 2021
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ment au-devant la scène. Entre la réforme de l’Administration, la gestion des finances publiques et le pilotage du Comité de veille économique, il aura été sur tous les fronts. La crise sanitaire et ses répercussions éco- nomiques ont cependant rendu difficile la fin de son mandat. Difficile dans le sens où il a enchaîné les nuits blanches pour mettre en place, avec diligence, tous les mécanismes de soutien à l’économie et aux ménages qui ont permis d’atténuer substantiellement les impacts néfastes de cette crise. Les opé- rateurs économiques lui doivent une fière chandelle et saluent unanimement sa rigueur et son sens de l’écoute. Mais Benchaâboun est exigeant. Une exigence qu’il puise de la parfaitement maîtrise des différents dossiers sous sa responsabilité et qui fait de lui un interlocuteur redoutable. La communauté des affaires ne dira pas le contraire, qu’elle soit de la sphère économique ou encore du marché financier.
Benchaâboun a ceci de commun avec Moulay Hafid Elalamy qu’il n’est pas un politicien. Il n’en a pas la fibre, même s’il arbore les couleurs du RNI. Il est plutôt un bon manager. Comme il l’a été lorsqu’il dirigeait la Banque Populaire, Groupe qu’il a développé pour en faire un acteur de référence
Si MHE n’a pas été nommé lors du dernier Conseil des ministres, Mohamed Benchaâboun est, lui, nouvel ambassa- deur du Maroc en France.
dans le microcosme bancaire national et régional. Il est passé de banquier très res- pecté au sein de la profession à argentier du Royaume tout aussi très respecté. Des regrets de le voir céder son fauteuil ministériel ? Evidemment que oui. Ce n’est pas mettre la pression sur son successeur, Nadia Fettah Alaoui, mais il sera difficile de faire oublier Benchaâboun, qui n’a pour- tant passé que 3 ans à la tête du ministère des Finances. Aujourd’hui donc, le nouveau gouvernement est orphelin de deux grosses pointures. Qui s’en vont avec la satisfaction du devoir accompli. D’avoir servi leur pays avec patriotisme et humilité. Sans triom- phalisme aucun. Maintenant, ne nous lan- çons pas dans des conjectures inutiles pour essayer de justifier leur absence de l’équipe gouvernementale ! Ils pouvaient certes rem- piler, puisque leur formation politique est arrivée en tête des législatives. Mais le vou- laient-ils vraiment ? En tout état de cause, Elalamy et Benchaâboun, comme d’ailleurs bien d’autres compétences de ce pays, sont des profils qui ont beaucoup à apporter à ce Maroc qui se modernise. Le Royaume a encore besoin d’eux ! Tout simplement. Et c’est ce qui légitime que l’ex-argentier du Royaume ait été nommé dimanche dernier ambassadeur du Maroc en France. ◆
tion, à travers la fabrication de masques et équipements de protection individuelle, de gels hydroalcooliques et produits désinfec- tants et divers équipements utilisés dans la lutte contre la pandémie. Le ministère a aussi pu reconstruire l’unique usine marocaine de production d’éthanol, et ce en moins d’une semaine. Les exemples ne manquent pas ! Bref ! Compétent, distingué et excellent orateur, MHE aura été à la hauteur de sa mission durant son mandat. Sa tchatche nous manquera. Benchaâboun, une tête bien pleine Tout ce qui se conçoit bien s’énonce clai- rement, et les mots pour le dire arrivent aisément. On ne pouvait trouver mieux que cette citation de Nicolas Boileau pour la coller à l’image que renvoie l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, lorsqu’il prend la parole. Une tête bien pleine, où tout est bien ordonné. Cet homme posé, qui dégage la sérénité en toute circonstance, n’en dit jamais trop, mais toujours suffisamment pour conten- ter tout le monde. De tous les ministres sortants, c’est lui qui aura traversé cette législature sans avoir suscité la moindre controverse. Et Dieu sait qu’il a été constam-
secteur public, en particulier l’Administration publique, qui souffre d’une faible gouver- nance et d’une productivité insuffisante». Que des acteurs du privé basculent dans le public ne peut donc être, au final, que béné- fique pour le Royaume. Et cette expertise et cette expérience acquises dans le privé, MHE les a ramenées dans ses bagages et, surtout, glissées dans ses rapports avec les industriels. Rappelez-vous ce qu’il disait alors qu’il était patron des patrons : «en tant que président de la CGEM, je suis fier de voir des PME vendre leur expertise à l’international, je suis fier que des opérateurs exportent du textile et des sanitaires dans un marché aussi difficile que la Chine, et je suis particulièrement fier quand je suis en face d’opérateurs conquérants qui prennent des risques» , disait-il. En leur transmettant ses profondes convic- tions, il a permis aux industriels de faire preuve de réactivité et d’agilité dans la phase la plus aigue de la crise sanitaire liée à la covid-19. Sous la houlette de MHE, ils ont ainsi su rapidement se reconvertir pour assu- rer au Maroc l’autosuffisance en masques, et même en exporter. Le programme «Imtiaz- Technologies Covid-19» lancé par le minis- tère a permis aux PME marocaines d’expri- mer leurs compétences en matière d’innova-
De tous les ministres
sortants, c’est Benchaâboun qui aura tra- versé cette législature sans avoir suscité la moindre controverse.
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