Cornwall_2016_10_12

Danielle Duplantie et la passion de la vie

ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

Cheveux courts, sourire aux lèvres, te- nue décontractée, mais chic… Danielle Duplantie, âgée de 61 ans, est une femme bien dans sa peau. C’est une femme en- thousiaste qui transmet sa bonne humeur lorsque l’on s’entretient avec elle. On lui confirait avec plaisir ses secrets. Elle laisse le sourire aux lèvres aux gens qui croisent sa route. Très active au sein de la communauté, Danielle Duplantie a grandi à Hawkesbury jusqu’à l’âge de 10 ans. Elle a fréquenté l’école l’Assomption, située sur la rue Cameron. Ses parents avaient unemaison sur lamême rue. C’est d’ailleurs là qu’a grandi cette femme aux ongles vernis de couleur jaune paille- tée. Son père, Jérôme, était enseignant de formation, mais travaillait au service de la paie à la CIP. Samère était une enseignante. Mais sa mère arrêta de travailler lorsqu’elle s’est mariée à 21 ans. « Je suis et je serai toujours une fille de Hawkesbury. C’est ma ville de cœur. J’y ai passé des moments formidables avec ma sœur. J’avais beaucoup d’amis… c’étaient mes cousins », confie Mme Duplantie. Son père est le dernier d’une famille de 13 enfants. Des cousins, Danielle en a donc beaucoup. « J’avais quelques cousins dans la région. On les visitait souvent. J’ai grandi auprès d’eux à Hawkesbury. C’étaient mes amis avec qui je jouais », poursuit-elle. L’un de ses meilleurs souvenirs de jeu- nesse à Hawkesbury c’est, entre autres, lorsqu’elle a joint les Jeannettes à l’âge de 8 ans. « J’étais attirée par l’uniforme des Jeannettes, et le sentiment d’appartenance à un groupe me plaisait énormément. On

Danielle Duplantie en compagnie de ses deux élèves échange. — photo fournie

parlaient anglais. J’étais perdue au début dans cette foule anglophone. Ce fut un choc culturel », confie-t-elle. Mais elle va se sur-

professionnelle à Cornwall. Puis elle s’inté- ressera aux problèmes d’apprentissage liés à certains élèves et deviendra conseillère pédagogique. À l’approche de la retraite, elle monte les grades et devient directrice de l’École catholique Jean XXII de Cornwall. Pour cette passionnée de la langue fran- çaise, la famille, c’est sacré. C’est sans doute ce qui explique le lien si particulier qu’elle entretient avec ses propres enfants. Elle est mère d’une fille, Marie-Andrée, 38 ans, et d’un garçon, Yves, âgé de 34 ans. Yves habite la région. Quant à sa fille, c’est en Nouvelle- Zélande qu’elle a posé ses valises et qu’elle s’est mariée. Danielle a une personnalité atypique; elle est créative. Ses passions sont centrées sur l’art et la découverte. Elle a voyagé un peu partout : Europe, Nouvelle-Zélande, États-Unis à plusieurs reprises, c’est une aventurière. Elle peint, elle lit beaucoup, elle adore le théâtre. Elle a aussi un goût prononcé pour les arts. Comédienne à ses heures au sein de l’Amalgame, elle a parti- cipé à plusieurs pièces de théâtre comme Les

était importante. C’était valorisant », explique-t-elle. Elle déclare sans hésita- tion qu’elle a eu une jeunesse heureuse. Mais le choc de sa vie a été en 1962 lorsque, à l’âge de 10 ans, elle quitte Hawkesbury. Un jour, son oncle appelle à la maison pour pro- poser à son père un poste d’enseignant à l’École secondaire de Cornwall, son

passer, travailler, et lire dans la langue de Shakespeare, pour apprendre cette langue qu’elle ne connaît pas. « Les notes étaient très importantes pour mes parents qui sont tous les deux ensei- gnants. Il fallait que j’obtienne de bonnes notes » explique Danielle. Ce chapitre plus difficile de sa vie, elle va le vaincre avec courage et, à la

Danielle Duplantie est aussi à l’origine du Concours LOL, qui connaît un véritable succès depuis sa création. « Près de 80 élèves se sont inscrits. Ils ont très vite réalisé que l’humour, c’était du travail. Pour moi, c’est aussi important de démontrer que dans l’Ontario français que nous sommes capables de faire de belles choses »

père accepte rapidement et la famille part en décembre 1962 s’installer à Cornwall. « C’était le choc de ma vie. Je ne parlais pas anglais et tous les élèves de mon école

fin du secondaire, elle poursuit ses études en obtenant un diplôme de formation des maîtres. Elle devient d’ailleurs ensei- gnante à l’élémentaire durant sa carrière

Danielle Duplantie — photo fournie

Le Journal, Cornwall

2

Le mercredi 12 octobre 2016

Made with FlippingBook - Online magazine maker