BOURSE & FINANCES
11
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 18 SEPTEMBRE 2025
vite. Si le Morocco FinTech Center réussit à multiplier ce genre d’expé- riences et à leur donner une continuité, il deviendra un vrai catalyseur. La meil- leure gouvernance, ce n’est pas celle qu’on décrit dans un organigramme. C’est celle qu’on sent, parce que les solutions arrivent, tournent et amé- liorent le quotidien. F.N.H. : Pensez-vous que les conditions sont réunies pour que l’open banking prenne enfin forme au Maroc, avec des API concrètes et acces- sibles ? Quels seraient les déclencheurs phares ? S. G. : Avant de parler de condi- tions techniques, il faut d’abord se demander si l’open banking répond aujourd’hui à un vrai besoin au Maroc. Pour beaucoup, ce n’est pas une API qu’ils attendent, mais une solu- tion qui simplifie la gestion de leur argent. L’étudiant veut pouvoir suivre ses finances sans jongler entre plu- sieurs applications. Le commerçant veut encaisser ses clients sans perdre une journée à la banque. L’analyste veut comparer rapidement les offres de crédit ou accéder à des données fiables pour prendre ses décisions. En réalité, l’open banking est avant tout une question de fluidité plutôt qu’une affaire de technologie. C’est la possibilité de connecter ses finances à des outils plus intelligents que ceux proposés par la banque seule. Cela peut rendre l’épargne plus accessible, le crédit plus transparent, accélérer les paiements et même ouvrir la voie à de nouveaux produits financiers, du crowdfunding à l’investissement boursier. Les conditions techniques sont déjà réunies. Les banques disposent des systèmes, les startups des idées et les régulateurs progressent. Mais le véritable déclencheur ne viendra pas d’un décret, il viendra d’une preuve concrète. Le jour où une application locale démontre clairement la valeur de l’open banking, que ce soit pour une PME, un investisseur ou une famille, le marché basculera de lui-même. Il faut finalement arrêter de voir l’open banking comme un objectif en soi. Une API n’est pas une fin, c’est un ingré- dient. Ce qui compte, ce n’est pas la matière première, mais ce que les entrepreneurs en feront pour créer des usages qui s’imposent naturellement.
La vraie question est plus tranchante : voulons-nous être de simples consom- mateurs de modèles étrangers ou bâtir une intelligence qui comprend nos réa- lités locales ? C’est là que se joue la différence. Les modèles importés fonctionnent, mais pas pour mesurer la solvabilité d’un artisan à Ouarzazate ou détecter la fraude sur un transfert venant d’Europe via un compte collectif. Se contenter d’outils conçus ailleurs, c’est risquer
Si le Centre parvient à donner de la lisibilité et de la cadence, alors les fintechs marocaines cesseront d’être des promesses isolées pour devenir des solutions africaines.
F.N.H. : L’IA et la data sont au cœur de la prochaine vague fintech (scoring alternatif, finance prédictive, détection de fraude). Le Maroc dispose-t-il des talents et des ressources
pour jouer un rôle dans cette transition ? S. G. : Le vrai débat n’est pas de savoir si l’IA existe déjà dans nos usages; tout le monde le sait, elle infiltre nos paie- ments, nos crédits et nos assurances.
POUR NE RIEN RATER DE LA BOURSE @bourse_news @boursenews www.boursenews.ma Bourse news
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker