DEVELOPPEMENT DURABLE 22
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 18 SEPTEMBRE 2025
tueuses. L’Union africaine (UA) a insisté sur le fait que ce som- met vise à «positionner l’Afrique comme un leader et un fournis- seur de solutions dans l’agenda climatique mondial». A l’approche de grands ren- dez-vous internationaux, dont la COP30 prévue en novembre prochain à Belém, au Brésil, les dirigeants africains ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur poids dans les négociations internationales, tout en mettant en avant des initiatives concrètes pour un développement durable. L’objectif poursuivi a donc été l’harmonisation des points de vue et la coordination des reven- dications. Les discussions ont mis en lumière une méfiance de l’Afrique à l’égard de grands pollueurs de la planète, ce qui a orienté les échanges autour de la notion d’«adaptation aux changements climatiques», de la profusion des indicateurs rete- nus et, surtout, de la nature des financements évoqués lors des précédentes COPs. De nombreux acteurs africains de la question climatique ont rejeté tout financement vert sous forme de prêts, les quali- fiant d’«obligations vertes» qui aggraveraient un endettement déjà problématique de l’Afrique. La société civile a par contre appelé à des «réparations» en se référant à l’esprit de l’accord de Paris sur le climat. Ils ont plaidé pour une réponse aux enjeux climatiques sans contraction de nouvelles dettes, privilégiant un système de réparations de la part des pollueurs. Que décide l’Afrique ? La déclaration finale, dite «Déclaration d’Addis-Abeba», bien que non encore publiée officiellement, repose sur trois piliers sur lesquels l’Afrique s’est tenue de capitaliser. Le premier consiste à accélérer le déploie- ment des énergies renouvelables afin de positionner le continent comme une puissance indus- trielle verte. Le deuxième vise à bâtir une coalition de pays
Le Sommet africain sur le climat vise à positionner l’Afrique comme un leader et un fournisseur de solutions dans l’agenda clima- tique mondial.
ASC2
es conférences sur le change- ment climatique année après année ne donnent ou donnent très peu de résultats efficients, à la hauteur du rythme accé- léré du réchauffement de la pla- nète. L’Afrique, moins pollueuse, ne contribuant qu’à hauteur de 4% d’émissions mondiales, se retrouve frappée de plein fouet par les répercussions de ce dérèglement climatique. Quelque 100 milliards de dollars annuels avaient été annoncés dès 2009 en faveur des pays en Vers un leadership climatique africain affirmé Par Désy M. L L’Afrique ne veut plus seulement être victime de la crise climatique, elle se positionne désormais comme un continent de solutions et qui veut faire entendre sa voix.
développement, et l’Organisation de coopération et de dévelop- pement économiques (OCDE) assure que 90% des fonds ont été mobilisés. Cependant, côté africain, on n’assure que les pays du continent n’ont pu disposer que d’un tiers des sommes. De plus, l’engagement de la feuille de route de Bakou (Azerbaïdjan) à la COP29, qui prévoit la mobilisa- tion de 1.300 milliards de dollars US par an d’ici 2035 pour garan- tir des ressources équitables, prévisibles et accessibles, n’a à ce jour pu mobiliser que 300 milliards. Un écart que Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, a qualifié d’«inacceptable». Ne voulant plus subir les poli- tiques internationales s’avérant
déséquilibrées, l’Afrique s’est décidée à parler d’une seule voix. Lors du 2ème Sommet afri- cain sur le climat (ASC2) qui s’est tenu du 8 au 10 septembre à Addis-Abeba, une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouverne- ments africains, des dirigeants internationaux, du secteur privé et les militants de la société civile, se sont réunis autour du thème : «Accélérer les solutions climatiques mondiales : finan- cement pour un développement résilient et vert de l’Afrique». Il s’est agi de clarifier les priorités d’un continent qui est un faible contributeur à la pollution, tout en étant, à la fois, la première victime du changement clima- tique et une voix peu considérée dans la recherche d’issues ver-
Il ne s'agit nullement d'aider l'Afrique à faire face à ses défis, mais à transformer son énorme potentiel pour que celui-ci représente une solution pour les défis globaux.
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