FNH N° 1095

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 9 FÉVRIER 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Prix des tomates

◆ La sécheresse, l’export et la spéculation sont les principales causes de la flambée des prix des tomates. ◆ Le département de tutelle prévoit un retour à la normale dans quelques semaines. Vives inquiétudes à l’approche du Ramadan

tions» . Les propos de Sadiki sont également confortés par les professionnels du secteur. «La saison agricole a été très difficile en 2022. La séche- resse a impacté sévèrement les avoirs en eau du Maroc,

tionnels. Ils laissent l’opportu- nité aux intermédiaires d’im- poser leur diktat». Les opérateurs de la filière s’interrogent sur les per- turbations du marché qui deviennent récurrentes, alors que la production des tomates a connu un net essor avec le Plan Maroc Vert. En effet, la filière a pu étendre son champ d’activité à plus de 19.000 hec- tares. La production culmine à près de 1,43 million de tonnes, progressant de près de 65% depuis le lancement du cette stratégie sectorielle. Dans l’activité «Primeurs» , les tomates représentent 27% de la superficie, 63% de la pro- duction globale et 70% des exportations. La filière a gagné également en termes de com- pétitivité. Au Maroc, le rendement est parmi les meilleurs au monde, soit 8,83 kilos/m 2 , dépassant ceux de l’Espagne (8,5 kilos), du Portugal (8,4 kilos) et de la Turquie (6,89 kilos). Seuls les Etats-Unis et la France font mieux. ◆

que ce soit pour la rete- nue des barrages ou au niveau de la nappe phréatique. Du ce fait, les exploitants trouvaient beaucoup de difficul- tés pour répondre aux besoins de leurs planta- tions. Il faut ajouter éga-

Les performances réalisées par la filière tomate dans le cadre du PMV ne profitent pas assez aux consommateurs.

lement les autres aléas cli- matiques comme le froid et la grêle», affirme Abderrazak Chabbi, secrétaire général de l’Association marché de gros des fruits et légumes de Casablanca. Et de poursuivre que «ces fac- teurs n’expliquent pas tout de cette flambée. Il faut citer éga- lement la campagne d’export qui a réduit sensiblement le volume des produits destinés au marché local, sans oublier que les outils de stabilisation des prix ne sont pas opéra-

froid qui sévit sur le Royaume a retardé les récoltes, et bien entendu réduit l’offre et aug- menté les prix. Avec la mon- tée de la chaleur dans les semaines à venir, la situation devrait revenir à la normale». Pour dissiper les inquiétudes concernant le Ramadan, il a souligné que «le secré- taire général du département a tenu une réunion avec les producteurs afin d’assurer un approvisionnement adé- quat du marché. La produc- tion nationale de tomates est assez suffisante pour couvrir les besoins du marché local». Le ministre a relaté de nou- veau «les problématiques de la distribution et la commer- cialisation des produits agri- coles qui ne relèvent pas des attributions du ministère de l’Agriculture. A cause de nom- breuses reventes, les intermé- diaires plombent les prix. Le gouvernement étudie de près ce sujet pour trouver des solu-

A l’instar de nom- breux produits agricoles, les prix des tomates connaissent une flambée des prix impor- tante. A l’approche du mois de Ramadan, cela suscite de vives inquiétudes auprès des consommateurs. Selon des données recueillis auprès de Casa Prestations, les prix évoluent entre 3,5 et 8 DH/ kg au marché de gros de Casablanca. Alors que les prix domestiques s’établissent dans une fourchette de 10 à 13 DH/kg. Interrogé à ce sujet, Mohamed Saddiki, ministre de l’Agricul- ture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, explique que «les prix des tomates fluctuent selon la saison. Il y a deux mois, ils étaient au plus bas. Actuellement, la vague de Par C. Jaidani

Dans l’activité «Primeurs», les tomates représentent 27% de la superficie, 63% de la pro- duction glo- bale et 70% des exporta- tions.

Des performances à l’export

En dépit de nombreuses contraintes, la filière tomate arrive à enregistrer de nombreuses performances à l’export. Le secteur a réalisé un volume de 645.000 tonnes en 2022, soit une hausse de 2,46% par rapport à 2021. Cette production provient essen- tiellement des exploitations sous-serre qui s’étendent sur une superficie de 5.000 hectares, et qui sont concentrées essentiel- lement dans les régions de Souss et Doukkala. Le Maroc a également renforcé sa présence sur certains mar- chés étrangers, comme celui du Royaume-Uni où les exporta- tions de tomates ont dépassé celles de l’Espagne.

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