03-2018 F

grand plaisir. Entre quatre et six ans, il y a appris beau- coup de choses importantes. Il a fait la connaissance des chiffres, des couleurs, des formes et de l’alphabet ; il a appris à découper, à colorier et à coller ; il a appris d’importantes notions d’hygiène, qu’il devrait se laver les mains avant les repas et se laver les dents après. Il a appris à se connaître lui-même ainsi que son quartier ; il a beaucoup appris sur toutes sortes de métiers, sur les animaux, l’environnement et l’importance de le pro- téger. Chaque jour, il entendait une histoire biblique ; il a appris à prier, à connaître et à aimer Jésus. Tout ce que Wesley apprenait au PePe, il le racontait à la mai- son dans sa famille. C’est ainsi que ses parents ont pu mieux connaître Jésus. Je me souviens encore de ses yeux radieux lorsqu’il m’a dit un jour : « Tante, ma ma- man appartient maintenant aussi à Jésus ! » En signe de cette appartenance, elle s’est fait baptiser dans l’église responsable du PePe. Ce fut un jour de joie pour toute la famille ! Non seulement l’enthousiasme de Wesley pour Jésus était contagieux, mais également son zèle pour apprendre. C’est ainsi que sa maman Sonja a dé- cidé de retourner à l’école et rattraper son certificat de fin d’études. Nous avons été étonnés de son courage et de sa détermination. D’autre part, elle a apporté son soutien actif dans la construction d’un local destiné au PePe, où ses capacités manuelles ont été bien mises en valeur. Je suis toujours fascinée de voir comment l’investissement dans la vie des enfants peut apporter des changements pour toute la famille ! Debora, ProVIDA, Brésil Telibalo = L’aide qui arrive au bon moment « Je m’appelle Jonas Théa. Après des études de biolo- gie, je suis arrivée dans le projet ProAGRO en 2011. J’y ai reçu une formation en agriculture et j’ai appris des techniques nouvelles, qui ne sont pas encore connues ici, où 80 pourcent de la population vit de l’agriculture. Maintenant, je voyage dans la région dans laquelle j’ai grandi, en tant que chef de cours et conseiller agricole. En tout, ce sont 24 personnes, hommes et femmes, qui travaillent avec ProAGRO. Notre but est d’améliorer la situation alimentaire et économique en Guinée – l’un des pays les plus pauvres du monde, où la précarité alimentaire est un problème important. Pour y arriver, je voyage ici et là afin d’apprendre à des groupes de paysans comment ils peuvent améliorer leur travail et obtenir de meilleurs rendements. Nos méthodes di- minuent drastiquement les coûts de production et la masse de travail. De plus, la fertilité des sols est conser- vée à long terme. Dans ma préfecture, près de la moi- tié des producteurs de riz utilisent déjà les nouvelles méthodes. Les rendements ont passé d’une à quatre tonnes par hectare. Ces améliorations sont très appré- ciées – ProAGRO est appelé ici « Telibalo », ce qui peut

se traduire par « l’aide qui arrive au bon moment pour l’orphelin ». Nous donnons 300 cours par année. En plus de cela, le projet aide à la bonne gestion des produits. Nous initions des banques de céréales où les paysans peuvent stocker tous ensemble une partie de leur ré- colte, la réservant pour des temps plus difficiles. Pro- AGRO comporte encore un autre volet : l’amélioration de la nutrition. La plupart des plats traditionnels con- tiennent très peu de protéines, ce qui entraîne souvent des problèmes de malnutrition chez les enfants. Avec la culture du soja et du moringa ainsi que l’enseignement sur la manière de les cuisiner, ProAGRO veut améliorer la santé et le développement des plus petits. Dans tous ces domaines, nous travaillons en collaboration étroi- te avec l’église de Guinée, qui nous soutient là où elle peut. » Jonas Théa, ProAGRO, Guinée Des effets à long terme Zenaba avait trois mois quand son papa est décédé. Elle a un grand frère et deux grandes sœurs. Zenaba est arrivée à l’âge scolaire quand l’école Pro- RADJA’ a ouvert ses portes. En tant qu’orpheline, elle bénéficie d’une bourse qui lui paie la moitié des frais de scolarité. Sans cette aide, sa maman n’aurait pas pu l’inscrire. A la maison comme à l’école, Zenaba est timide. Person- ne ne peut l’aider dans ses devoirs de français car ses sœurs étudient en arabe. Elle a ainsi dû répéter le CE1. Malgré cela, elle aime beaucoup aller à l’école. L’année dernière, sa maman s’est remariée. Zenaba a eu une demi-sœur qu’elle aime beaucoup. La maman espère que la petite pourra fréquenter la même école. La dot d’Amine, la grande sœur de Zenaba, a déjà été payée. Elle a 14 ans et n’a jamais rencontré son futur mari. Dans 5 ans, Zenaba aura le même âge et nous es- pérons qu’elle pourra terminer sa scolarité avant d’être mariée. Ni elle, ni nous n’avons de l’influence sur cette décision. Au plus tard quand elle aura elle-même une fille ado- lescente, nous sommes confiants que l’ouverture d’esprit acquise lors de sa formation va lui permettre de discuter avec son mari et nous espérons qu’elle aura as- sez d’arguments pour le convaincre d’attendre la fin de la scolarité de leur fille avant de la marier. Patricia, ProRADJA’, Tchad Une vision devient réalité Kissidougou, automne 2013 : dans l’atelier provisoire tout à côté de notre maison, quelques jeunes guinéens, trois femmes et onze hommes, sont assis sur des bancs rudimentaires. Ce sont nos premiers intéressés pour une formation en mécanique. Certains d’entre eux sont

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