FNH N° 1082

S OCIÉTÉ

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JEUDI 27 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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◆ Le Maroc accuse toujours un grand retard en matière de transplantation d'organes. ◆ La maladie rénale chronique (MRC) toucherait plus de 3 millions de Marocains, dont beaucoup arrivent chaque année au stade terminal. ◆ Entretien avec Amal Bourquia, professeur de néphrologie et néphrologie pédiatrique et présidente de l’association «REINS». «Une réflexion nationale s’avère nécessaire pour tracer une stratégie pour le futur» Don d’organes

Propos recueillis par Ibtissam Z.

Finances News Hebdo : Quel constat faites-vous aujourd’hui de la trans- plantation et du don d’organes au Maroc et comment jugez-vous son évolution actuelle ? Pr Amal Bourquia : Le Maroc accuse tou- jours un grand retard en matière de trans- plantation d'organes en général, malgré les années qui passent. Pour parler chiffres, le Maroc compte actuellement près de 34.000 patients sous dialyse, qui espèrent être transplantés pour soulager leur souf- france et améliorer la qualité de leur vie. Nous n’avons pas de chiffres pour toutes les autres insuffisances d’organes vitaux, le cœur, le foie, les poumons, qui décèdent sans qu’on puisse les sauver avec la trans- plantation. Une simple analyse des chiffres actuels : 610 transplantations rénales depuis 36 ans et près de 1.200 donneurs potentiels inscrits sur le registre du don, ce qui permet de noter qu’ils ne traduisent ni le niveau médical du Maroc ni la générosité des Marocains, surtout que le besoin est sans cesse en augmentation. Ils néces- sitent cependant une analyse profonde pour mettre l’accent sur les insuffisances et tra- vailler pour augmenter le nombre de trans- plantations dans notre pays où le besoin est en nette progression. Cette évolution ne permet pas de voir l’avenir avec optimisme F.N.H. : A quoi est due cette peur qui anime de nombreux citoyens à l’idée de faire ce genre de don ? Pr A. B. : L’analyse de toute l’activité de greffe et de tous les acteurs suppo-

La loi n°16-98 relative au don, au pré- lèvement et à la transplan- tation méri- terait d’être revue pour être mieux adaptée à la pratique.

sés intervenir dans sa progression montre qu’il n’y a pas vraiment d’efforts consentis pour offrir aux Marocains ce traitement. Plusieurs problèmes limitent l’accès à la transplantation, dont le manque d’informa- tions et la faible sensibilisation. Sans parler de l’épineux problème de la perception à de nombreuses fausses informations, notam- ment les rumeurs qui bloquent énormément nos concitoyens. Une réflexion nationale, avec l’implication de tous les acteurs, s’avère nécessaire pour tracer une stratégie pour le futur où l’on verrait la transplantation d’organes comme

un traitement possible pour les patients qui le nécessitent.

F.N.H. : Au Maroc, combien de per- sonnes sont touchées par des pro- blématiques d’insuffisance rénale ? Pr A. B. : Le fléau du 21 ème siècle ! Dans le monde, on estime qu’un adulte sur dix souffre de maladie rénale, souvent sans le savoir. L’état actuel montre des chiffres de plus en plus alarmants et la maladie rénale devrait devenir la cinquième cause la plus courante de mortalité dans le monde d'ici 2040. C’est un problème mondial de

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