Magazine Daniel Féau

E lle parle un français impeccable et trouve que Paris a encore beaucoup de charme. C’est dire combien Rossella Bisazza est délicate et bien élevée. « J’avais 9 ans la première fois que je suis venue avec mes parents et je suis immédiatement tombée amoureuse de la ville, de la langue. Quand nous sommes rentrés à Vicenza, j’ai déclaré à ma mère que je voulais apprendre le français et voilà… » Aujourd’hui, elle vient pratiquement chaque semaine dans le joli showroom, situé à Saint-Germain des Prés, et a ses habitudes à l’hôtel de l’Abbaye voisin. En septembre, elle était bien sûr là pour le lancement de la collection imaginée par Vincent Darré. L’enfant terrible de la décoration a en effet eu carte blanche pour imaginer de grands panneaux en mosaïque de verre, la maison Bisazza étant la plus fameuse en la matière. Et elle le prouve avec la retranscription fidèle du dessin de Vincent Darré. Ses figures mythologiques, colonnes et chapiteaux se dressent sur des fonds verts et bleus aux infinies nuances. Si le nom est connu de tous les décorateurs, il l’est moins du grand public, du moins en France. Pourtant, l’enseigne a 67 ans d’existence. « Elle a été créée par mon père Renato Bisazza en 1956. Il avait fait des études d’ingénieur et adorait le verre. Il allait souvent voir les artisans à Murano ». Après avoir travaillé dans un atelier de mosaïque traditionnelle, coupée à la main, il a une vision : créer des tesselles en pâte de verre coloré pour réaliser des mosaïques de façon industrielle. Il achète un terrain près de Vicenza, construit son usine et se lance. Son entreprise s’appelle alors Vetricolor comme ce carreau de mosaïque de 2 cm carrés qu’il vient d’inventer. Un matériau révolutionnaire car, grâce à sa résistance, il va recouvrir dans les années 60 une multitude de façades d’immeubles. La success story est en marche. Renato Bisazza exporte ses mosaïques à travers le monde, sur les premiers buildings de Hong Kong comme sur les coupoles des mosquées au Moyen- Orient. En 1989, l’entreprise est rebaptisée Bisazza et le positionnement devient plus sophistiqué, plus décoratif. La mosaïque entre à l’intérieur des maisons. L’arrivée d’Alessandro Mendini à la direction artistique en 1995 lui donne un crédit international. Bisazza devient une

Les panneaux de Vincent Darré décorés de figures mythologiques.

Les sculptures d’Alessandro Mendini exposées à la fondation Bisazza.

Germain des Prés, staying at the neighbouring Hotel de l’Abbaye. In September, she was naturally in the capital for the launch of the Vincent Darré collection. The enfant terrible of decoration had carte blanche to approach mosaic art for the first time, creating for Bisazza four decorations in glass mosaic. The leader in the field’s faithful transcription of Vincent Darré’s drawings, with mythological figures, columns and chapiters standing out from green and blue backgrounds of infinite shades, is truly remarkable. Although the brand is now 67 years old, while all decorators know the name Bisazza, the general public, at least in France, is less aware. “It was created by my father Renato Bisazza in 1956. He

Rossella Bisazza A taste of Italy

With her brother Piero, she runs the company founded by their father in 1956. A name that has become an emblem for glass mosaic, particularly appreciated by today’s decorators. By Eric Jansen She speaks faultless French and finds that Paris still oozes with charm. Not surprising considering how delicate and well-mannered Rossella Bisazza is. “I was 9 years old the first time I came with my parents and I immediately fell in love with the city and the language. When we got back to Vicenza, I told my mother that I wanted to learn French, et voilà!...» These days, she comes almost every week to the delightful showroom located in Saint-

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