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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 16 FÉVRIER 2023
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Hausse des prix
◆ Sécheresse, vague de froid, spéculation… autant de facteurs qui expliquent les prix élevés des produits alimentaires en ce moment. ◆ Les professionnels s’attendent à une accalmie d’ici le mois du Ramadan, à la faveur des mesures prises par le gouvernement. ◆ En attendant, les voix dénonçant la vie chère deviennent de plus en plus bruyantes. Un hold-up qui alimente la colère sociale
une réponse adéquate per- mettant de contenir la hausse des prix. Pourtant, il s’est montré… généreux, puisque le soutien aux produits de base et aux secteurs touchés, en vue d'organiser les marchés et protéger le consommateur, a coûté 40 milliards de dirhams, d’après les chiffres prélimi- naires de 2022 donnés par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fattah. Rien que pour le soutien aux professionnels du transport, 9 tranches d’aide ont été consenties pour un montant global de 3,9 Mds de DH. Parallèlement, des disposi- tifs spécifiques ont été mis en place, comme notamment la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée et l'exonération des droits de douane sur les importations des bovins desti- nés à l’abattage. Le dernier rapport de la Banque mondiale, publié le mardi 14 février, précise que la série de mesures adoptées par le Royaume pour atténuer les répercussions de la hausse des prix des aliments et de l’éner- gie sur les ménages, notam- ment l’octroi de subventions générales sur certains produits de première nécessité et le maintien des prix réglementés préexistants, aura nécessité la mobilisation de dépenses publiques supplémentaires, correspondant à presque 2% du PIB. Ces mesures d’ordre financier sont accompagnées
L’Exécutif assure que «les prix de la viande et des légumes devraient connaitre une baisse au cours des prochains jours ou semaines».
moyenne à 1,6% durant la période 2015-2020.
«marches de contestation» le dimanche 19 février, mais aussi ultérieurement une grève générale dans la fonction publique Tous ces cris d’orfraie ne sont ni plus ni moins que l’expres- sion d’un ras-le-bol populaire face à l’érosion du pouvoir d’achat des Marocains à cause d’une inflation qui dure depuis plusieurs mois, et qui est loin d’être finie. Au terme de l’année 2022, l’in- dice des prix à la consomma- tion annuel moyen a ainsi pro- gressé de 6,6%. Actuellement, la pression sur les prix produits alimentaires et énergétiques a certes baissé, mais les prix restent toujours à des niveaux élevés, surtout que l’inflation au Maroc a été contenue en
L es Marocains expri- ment de plus en plus leur désarroi face à la flambée des prix. Dimanche, des cen- taines de manifestants sont descendus dans la rue, notam- ment à Casablanca et Tanger pour signifier leur mécontente- ment face à la cherté de la vie. Ils dénonçaient notamment «la cherté de la vie», tout en scan- dant que «la classe pauvre est la principale victime» . La mobilisation risque de s’ac- centuer dans les jours à venir, puisque la Confédération démocratique du travail (CDT), qui déplore «l’effondrement du pouvoir d’achat des citoyens» , envisage d’organiser des Par D. William
L’Etat impuissant ? Bank Al-Maghrib a procédé à deux hausses successives de son taux directeur pour lut- ter contre l’inflation, mais les effets ne se font pas encore retentir. D’ailleurs, le gouver- neur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, qui veut une meilleure transmission de la politique monétaire, l’a souli- gné la semaine dernière lors du Symposium consacré à l’investissement. «Les condi- tions financières sont toujours accommodantes malgré la hausse du taux directeur» , a-t- il reconnu. De son côté, le gouvernement semble incapable d’apporter
Viandes, œufs, tomates, oignons… le renchérisse- ment des prix touche tous les produits.
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