FNH N° 1096

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 FÉVRIER 2023

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Consommation

◆ Les Marocains sont à bout de souffle. Depuis plusieurs mois, ils font face à une importante hausse des prix des produits de base, notamment les denrées alimentaires. ◆ Les mesures mises en place par le gouvernement pour faire face à cette flambée des prix, à l’instar de l’aide octroyée aux transporteurs, sont jugées inefficaces pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Les dessous d’une hausse des prix exponentielle

hausse des tarifs du fret. Mais, maintenant qu’à l’international ces prix ont connu une baisse, les professionnels pointent du doigt un dysfonctionnement au niveau national. «Pour justifier cette flambée des prix, le gouvernement pré- sentait, au tout début de la crise, la hausse du prix du fret comme la cause majeure de cette situation. A ce moment- là, les conteneurs coûtaient entre 400 et 1.800 dollars. Mais actuellement, ce coût est inférieur à 400 dollars, et mal- gré cela, aucun effet n’a été observé sur les prix pratiqués au Maroc, ce qui signifie que le problème réside au niveau du marché national» , souligne Bouazza Kherrati.

dont les prix ont grimpé de manière spectaculaire. Il s’agit d’une vraie bataille pour les plus démunis qui n’arrivent pas aujourd’hui à joindre les deux bouts», se désole Ouadi Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC).

Les prix des den- rées alimentaires représentent aujourd’hui un lourd fardeau pour les ménages qui voient leur pouvoir d'achat s'effriter.

Pour sa part, Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), estime que le cas du Maroc est assez particulier, car bien que l'offre dépasse largement la demande, nous consta- tons une hausse inexplicable des prix à la consommation. «D’habitude, en cas de crise, les prix augmentent face à une offre restreinte, mais le cas du Maroc est étonnant car qua- siment tous les produits sont disponibles sur le marché. Macroéconomiquement par- lant, il s’agit d’un bon signe. Ce qui est plutôt inquiétant, c’est l’indisponibilité. Le problème est qu’aujourd’hui la majorité de ces biens est inaccessible. Le consommateur voit bien devant lui tous les produits dont il a besoin, mais son pou- voir d’achat ne lui permet pas de les acquérir». En effet, l’accroissement des prix est lié à une combinaison de facteurs, parmi lesquels les effets de la pandémie du Covid- 19 et de la guerre en Ukraine, ainsi que la sécheresse. Du côté du gouvernement, l’une des raisons souvent citées pour expliquer cette situation est la

Un tel niveau n'a jamais été atteint auparavant : le prix de la viande proposé par les boucheries oscille entre 100 et 120 dirhams le kilogramme. Les légumes ne sont pas non plus à l’abri de cette hausse vertigineuse. En guise d’illus- tration, au niveau des mar- chés de la région Casablanca- Settat, les pommes de terre coûtent entre 7 et 8 DH/Kg, les oignons de 8 à 10 DH/Kg et les tomates entre 10 et 14 DH/ Kg. Ces prix aussi élevés des denrées alimentaires repré- sentent aujourd’hui un lourd fardeau pour les ménages, qui voient leurs dépenses aug- menter substantiellement et leur pouvoir d'achat s'effriter. Une situation de plus en plus inquiétante, notamment à l’ap- proche du mois du Ramadan. «Nous ressentons cette hausse des prix, et plus particulière- ment au niveau des produits de consommation, surtout les légumes, les fruits et les viandes

C’ est le sujet de conversa- tion numéro un : les temps sont durs, les dépenses quotidiennes aug- mentent de manière exponen- tielle ! Depuis plusieurs mois déjà, les pressions inflation- nistes étranglent les ménages marocains. Selon les dernières statistiques du haut-commis- sariat au Plan, l’indice des prix à la consommation (IPC) moyen a progressé de 6,6% sur l’ensemble de l’année 2022 en comparaison avec l’an- née 2021. Cette variation est la conséquence directe de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 11,0% et de celui des produits non alimen- taires de 3,9%. En ce début d’année 2023, la flambée des prix des produits de première nécessité a pris une tournure plus alarmante. Par M. Ait Ouaanna

Les intermédiaires, la goutte d’eau qui fait déborder le vase

La présence de nombreux intermé- diaires dans le processus de distribu- tion des mar- chandises, notamment les produits agricoles, menace la stabilité des prix proposés sur le marché.

Les défenseurs des droits des consommateurs imputent cette hausse à la présence de nom- breux intermédiaires dans le processus de distribution des marchandises, notamment les produits agricoles. En juin 2021, le Conseil de gouver- nement avait adopté le pro- jet de loi n°37.21 édictant des mesures spéciales relatives à la commercialisation directe des fruits et légumes dans le cadre de l’agrégation agricole. Celui- ci a pour objectif de raccourcir les circuits de vente en per- mettant aux agriculteurs dispo- sant d’unités de conditionne- ment de commercialiser leurs produits sans l’obligation de

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