FNH N° 1096

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 FÉVRIER 2023

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Produits agricoles

◆ Le CESE vient d’émettre un avis sur la question . ◆ Dans le document, en cours d’examen au Parlement, Ahmed Chami et son équipe recommandent d’activer dix grands leviers. Les détails. Dix leviers pour améliorer la commercialisation

dans des coopératives œuvrant dans la promotion de produits du terroir, mais cela n’a pas suffi pour consacrer leur inclusion dans les chaînes de commercialisation. La digitalisation des processus de com- mercialisation et de valorisation des pro-

duits agricoles serait aussi très embryonnaire et faible. S’y ajoute l’accès de plus en plus difficile à certains marchés extérieurs en raison des exigences des pays importateurs, surtout en termes de respect des normes sanitaires, et dernièrement environnementales. Enfin, le CESE remarque qu’il y a des pertes importantes et un gas-

L’intermédiation est excessive et peu contrôlée au niveau de l’offre de pro- duits agricoles des- tinés aux marchés de gros.

pillage énorme de produits agricoles. Les pertes post-récoltes de fruits et légumes se situent entre 20 et 40%. Pour l’oignon, par exemple, les pertes sont entre 30 et 40% à cause de techniques de stockage inappropriées, est-il relevé. Ce que recommande le CESE Pour lever ces divers goulots d’étran- glement, le CESE a émis dix principales recommandations. Au niveau réglemen- taire, il s’agit de renforcer les dispositifs de régulation des prix mis en place pour la filière céréalière et concevoir des dispo- sitifs adaptés aux spécificités des autres filières agricoles. Pour les coopératives agricoles, le CESE recommande de consolider leur rôle et de revoir leur système de gouvernance et de contrôle, en encourageant les petits et moyens agriculteurs à se regrouper dans ce type de coopérative en vue d’assurer la collecte et la vente des produits céréaliers au prix de référence déterminé par les autorités compétentes. Pour donner plus de punch à ces organisations, l’équipe de Chami préconise de revoir les modèles et les mécanismes d’accompagnement et d’organisation des agriculteurs en coo- pératives ou groupements d’intérêt éco- nomique, en s’inspirant des approches adoptées par les filières sucrière et laitière,

système de commercialisation des pro- duits agricoles connaît plusieurs fragilités et dysfonctionnements organisationnels et fonctionnels.

D u nouveau dans l’agriculture, un secteur où le Maroc jouit d’une notoriété qui dépasse les frontières nationales, mais où il y a encore beaucoup à faire en termes d’amélioration sur toute la chaîne de valeur. En particulier sur l’aval, une partie à laquelle «Generation Green 2020- 2030», le nouveau plan de développement du secteur, qui a remplacé le Plan Maroc Vert, a consacré un plan d’action malheu- reusement pas suffisamment musclé pour venir à bout des nombreux dysfonctionne- ments à lever. Pour renforcer cette partie et améliorer toute la chaîne de valeur de commercialisation des produits agricoles, le Conseil économique, social et environ- nemental (CESE) s’est saisi de la question en émettant un avis où il plaide «pour une approche novatrice et intégrée de la com- mercialisation des produits agricoles». Dans le document, en cours d’examen au Parlement, le président du CESE, Ahmed Chami, et son équipe ont dressé un dia- gnostic accablant où il est relevé que le Par A. Diouf

Plusieurs fragilités et dysfonctionnements

Au niveau réglementaire, le CESE constate, en effet, qu’il y a une faible coordination entre les parties prenantes au niveau ter- ritorial et national, à cause de l’absence d’un cadre de gouvernance global et inté- gré du processus de commercialisation dans le Royaume. Il pointe également du doigt l’intermédiation qui serait excessive et peu contrôlée au niveau de l’offre de produits agricoles destinés aux marchés de gros. Ce qui favorise la spéculation, pénalise le producteur, impacte la qualité des produits en rallongeant les circuits de distribution et, partant, renchérit le prix de vente final au consommateur. Il est également noté que les petits et moyens agriculteurs ont du mal à s’organiser pour écouler leurs produits dans de bonnes conditions. Il s’agit particulièrement des agricultrices que l’Etat a aidé à s’insérer

Les pertes post-récoltes de fruits et légumes se situent entre 20 et 40%. Pour l’oignon, par exemple, les pertes sont de 30 à 40% à cause des techniques de stockage inap- propriées.

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