FNH N° 1096

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 FÉVRIER 2023

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la Restitution à la Révélation» au Palais de la Marina, à Cotonou au Bénin, la Fondation nationale des musées (FNM) du Maroc abrite le volet contemporain de l’exposition au musée Mohammed VI de Rabat. Quelles sont les raisons essentielles qui ont motivé cet accueil ? M. Q. : En février 2022, j’ai été invité par le Président de la République du Bénin, monsieur Patrice Talon, à assister à l’inau- guration de l’exposition «Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révé- lation : trésors royaux et art contemporain du Bénin», tenue au palais présidentiel de la Marina à Cotonou. Une exposition fasci- nante qui m’a permis d’explorer l’histoire et le patrimoine du Bénin et de découvrir les créations contemporaines d’artistes béninois, dont les œuvres révèlent une variété de textures et de médiums, qui transmettent une vision et une sensibi- lité propres à eux et à leur culture. Pour sa première sortie en dehors du Bénin, nous accueillions au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain le volet contem- porain de l’exposition «Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révé- lation»; des œuvres contemporaines béni- noises riches en couleurs et en diversité. F.N.H. : En visitant cette expo, j’ai été frappé par son aspect divers et réfléchi : des statuaires en métal bien sûr, mais également des œuvres en bois, en tissu, de la peinture, la sculpture, l’art vidéo, le dessin, l’art numérique et l’art performance. Il y a abondance de matières exposées au FNM. Quelle est la finalité de cet éclectisme, que je crois intentionnel ? M. Q. : Les œuvres de trente-quatre artistes sont présentées au MMVI selon un par- cours organisé en trois temps : Récurrence- Variations, Transition(s), Transgression- Hybridation, pour dévoiler toute la vivacité artistique de la scène béninoise, et ce à travers une diversité de techniques et de médiums. Les artistes s’expriment en pein- ture, sculpture, installation, art vidéo, des- sin et autres. Ils proposent des approches variées et se manifestent à l’unisson pour montrer une créativité de leur identité com- mune. C’est donc avec la conviction que la culture africaine constitue une part impor- tante de notre identité, de notre histoire, mais aussi de notre futur que cette exposi- tion a été pensée, pour célébrer ensemble l’énergie créatrice du Bénin.

L’Occident a redéfini et renouvelé ses relations avec l’Afrique en attribuant une place de choix aux artistes du continent dans le mar- ché de l’art et dans l’his- toire de l’art en général.

Mehdi Qotbi et le Président béninois Patrice Talon

F.N.H. : Selon vous, pourquoi le travail des artistes africains a mis beaucoup de temps pour être accepté dans le marché de l’art ? Faute de visibilité ?... M. Q. : Il est vrai que l’art africain a long- temps été sous-représenté dans le marché de l’art, car acheter une œuvre africaine n’était pas ancré dans les pratiques et les habitudes des acheteurs et collection- neurs internationaux. Il a fallu donc laisser du temps à l’art africain pour trouver son public. La tendance s’est inversée depuis

quelques années, puisque cet art a réussi à se faire connaitre et à s’imposer, petit à petit, grâce à une nouvelle génération qui a su démontrer que la création africaine est riche et plurielle. Plasticiens, peintres, photographes, vidéastes…africains s’ex- priment sur tous les registres et supports. Aujourd’hui plus que jamais, l’Occident a redéfini et renouvelé ses relations avec l’Afrique en attribuant une place de choix aux artistes du continent dans le marché de l’art et dans l’histoire de l’art en géné- ral. ◆

Mehdi Qotbi consacré par le Kennedy Center

Lundi 23 janvier, Mehdi Qotbi et d’autres personnalités artistiques marocaines (Bachir Attar, directeur des «maîtres musiciens de Jajouka»; Touria El Glaoui, fondatrice et directrice de la Foire internationale d’art contemporain africain 1-54; Fadila El Gadi, ambassadrice des arts de la broderie et de la couture; et les sept membres du groupe Hoba Hoba Spirit) ont reçu, à Marrakech, les honneurs du John F. Kennedy Center for the Performing Arts, en reconnaissance de leurs efforts et leurs

contributions aux arts à l’échelle mondiale. “L es lauréats de cette année représentent non seulement de nombreuses facettes de l’histoire et de la culture dynamiques du Maroc, mais reflètent également comment nous pouvons utiliser l’art comme un outil de diplomatie culturelle et créer une communauté internationale (…) Le Maroc est un pays fort d’une longue histoire d’exploration et d’accomplisse- ment artistiques, et les artistes marocains laissent une marque indélébile sur la scène culturelle internationale », a souligné Deborah F. Rutter, présidente du John F. Kennedy Center for the

Performing Arts. Pour sa part, Mehdi Qotbi s’est dit honoré de recevoir ce prestigieux prix culturel, qui rend hommage à la vision royale qui place la culture au cœur de la stratégie de développement du Royaume. « Nous avons l’immense chance d’avoir un Roi fervent défenseur de l’art et de la culture », s’est félicité le président de la FNM, saluant la volonté royale visant à démocratiser l’art en le rendant accessible à tous, à doter chaque ville du Royaume d’un musée et à mettre en valeur le riche patrimoine exceptionnel du Royaume.

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