I l ne fait guère parler de lui et n’est pas du genre expansif. Luis Laplace trace sa route dans la discrétion, soutenu toutefois par des clients qui lui permettent cette attitude. Né à Buenos Aires, il débarque à New York, son diplôme d’architecte en poche, et intègre en 1999 le cabinet d’Annabelle Selldorf, célèbre pour ses volumes épurés et bien proportionnés. Cette esthétique permet à l’architecte allemande d’aménager de très belles galeries d’art et des appartements de grands collectionneurs. Grâce à elle, le jeune Luis Laplace fait un jour la connaissance d’Ursula Hauser. Une première maison à Majorque qui donne naissance à une relation d’amitié avec sa fille Manuela et son mari Iwan Wirth. Le couple de galeristes est en pleine ascension et l’architecte en herbe va accompagner leur formidable développement. Non seulement il leur décore leurs diverses résidences, mais participe au concept de leurs gigantesques galeries qui sont aussi des lieux de vie, comme dans le Sommerset ou à Minorque. Cette proximité avec le monde de l’art contemporain lui ouvre les portes d’autres amateurs, comme Mick Flick, Cindy Sherman, Adriana Abascal, Emmanuel Perrotin. Entre temps, Luis Laplace a quitté New York pour Paris et cette nouvelle adresse participe grandement à son cheminement créatif. Sa participation au salon AD Intérieurs en 2014 révèle ainsi une sensibilité aux objets qui ont une âme, au passé. Il a baptisé son stand L’Antichambre de Rubirosa. « J’adore chiner. Je suis architecte, mais j’ai la démarche d’un ensemblier. » Cette dualité nourrit son style et le distingue des autres. Sa modernité compose avec le marché aux Puces, le charme, elle est facile à vivre, confortable. Un positionnement qui lui assure les commandes d’autres collectionneurs, pas tous obsédés par le cube blanc et le mobilier de Prouvé, comme en témoigne cet appartement parisien, où les œuvres d’art dialoguent avec des boiseries dorées, des sièges Régence, un miroir baroque. Luis Laplace ne se contente toutefois pas de meubles anciens. Comme beaucoup de décorateurs aujourd’hui, il dessine le bout de canapé qui lui manque, la lampe à poser dont il a toujours besoin au fil des chantiers. Leurs lignes sont sobres et s’intègrent facilement à sa composition. Autre particularité de sa démarche, la touche de couleur forte qu’il s’autorise sur
The Audley ou le pub londonien revisité façon Luis Laplace pour Hauser & Wirth.
Dans le même bâtiment, un bar italien à la touche presque nostalgique.
Annabelle Selldorf has designed superb art galleries as well as apartments for major collectors, and thanks to her, the young Luis Laplace one day got to meet Ursula Hauser. A first project in Mallorca led to a friendship with the latter’s daughter Manuela and her husband Iwan Wirth, a couple of up-and-coming gallerists. The budding architect accompanied them on their journey, not only decorating their residences for them, but also participating in the concept of their immense galleries in Sommerset and Menorca. Rubbing shoulders with contemporary art allowed him to meet other art lovers, such as Mick
Luis Laplace Modern, but not overly so
Based in Paris since 2004, the Argentinian interior designer discreetly undertakes superb projects, mainly with contemporary art collectors. By Éric Jansen We don’t hear much about him, and he’s not particularly effusive. Luis Laplace goes about his business discreetly, an attitude apparently appreciated by his clients. Born in Buenos Aires, he arrived in New York with his degree in his pocket, and in 1999 joined Selldorf Architects, renowned for their restrained and understated elegance. German-born
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