Argenteuil_2021_10_29

C O L L E C T I V I T É PAS BIEN DANS SA PEAU : DES RESSOURCES EXISTENT

mais le fait est que, dégoulinante ou non, elle fonctionne. Par la prise de parole et par le recours à des activités de loisir comme la pratique de l’art, la tenue d’un journal créatif ou de simples parties de cartes, les usagers parviennent à atténuer leur souffrance et retrouver un certain équilibre dans leur vie. Et la pandémie dans tout cela -car il faut bien en parler- a-t-elle eu une influence sur la santé mentale? « Le confinement nous a fait perdre des membres, avoue-t-elle. Les gens n’osent plus venir au Centre de crainte d’attraper la Covid». Le paradoxe s’explique parce que le confinement et les mesures sanitaires imposées depuis presque deux ans ont engendré de l’insécurité dans la population. Conscient que cette situation comporte un potentiel de crise, le Centre a voulu garder le contact avec les absents en leur téléphonant régulièrement. Mais, selon Mme St-James, il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences réelles de la pandémie sur la santé mentale. Quand, par exemple, on vit confiné à quatre ou cinq dans un espace réduit, qu’on a perdu son emploi ou bien qu’on doit télétravailler avec des enfants autour ou un conjoint désœuvré, on atteint vite un point de saturation. Alors, la soupape saute : au pire, la colère s’installe. La violence aussi, parfois verbale parfois physique. Mme St-James s’attend à un ressac d’ici quelques mois. On verra bien si elle a vu juste.

Karen St-James, coordonnatrice du Centre Aux sources d’Argenteuil, présente son organisme comme une ressource alternative en santé mentale, un lieu pour construire ces liens de solidarité en ce mois dédié à la santé mentale. —photo François Daniel et de briser l’isolement». La personne qui éprouve des troubles de santé mentale aura tendance à se replier sur elle-même et cette solitude ne fera qu’aggraver son problème. C’est pourquoi le Centre se veut d’abord un lieu d’accueil que les usagers qui en deviennent des membres considèrent au bout d’un temps comme un second chez soi, voire comme leur famille. Le Centre obéit à cinq principes : le respect de soi et de l’autre, la démocratie, c’est-à-dire que rien n’est imposé qui n’est pas souhaité par la majorité, la solidarité (on est tous dans le même bateau), l’autonomie (je suis responsable de moi) et l’entraide. Aux yeux de certains, cette approche bien- veillante dégouline de bons sentiments,

Les stratégies visant à répondre aux besoins individuels en matière de santé mentale peuvent être aussi simples que de parler d’un problème avec quelqu’un. —photo de banque en ligne

TÉLÉCHARGEZ NOTRE APPLICATION MOBILE! DOWNLOAD OUR MOBILE APPLICATION!

FRANÇOIS DANIEL nouvelles@eap.on.ca

sont parfois plus souffrants que d’autres et réclament une assistance pour en sor- tir. Membre d’Alternatives Laurentides, un regroupement d’organismes qui partage une même vision de la santé mentale, Aux sources d’Argenteuil propose une démarche d’accueil et d’écoute qui tient compte de la personne dans sa globalité, de son histoire et des circonstances extérieures qui agissent sur elle comme sa situation économique, sa famille ou son travail. Alors que la biomédecine tient la mala- die mentale pour une anomalie négative, l’approche alternative la perçoit comme un déséquilibre normal dans le cours d’une vie qui peut même se révéler enrichissante. Karen St-James a depuis longtemps banni de son vocabulaire les expressions maladie mentale ou troubles mentaux. Elle préfère santé mentale, une expression que les médias adoptent d’ailleurs davantage aujourd’hui. Il importe d’abord de faire une distinction entre déficience intellectuelle et problèmes de santé mentale. Alors que la première est une affection permanente de gravité variable qui handicape l’individu, la seconde est un déséquilibre ponctuel (dépression, anxiété, frayeurs, etc) qui peut affecter tout un chacun au cours de sa vie. Cela étant, Aux sources d’Argenteuil ne fonctionne pas à partir d’un diagnostic. Au contraire, on laisse à la personne le soin d’identifier elle-même son malaise en lui fournissant une oreille attentive et un environnement rassurant, car «au bout du compte, explique Karen St-James, notre mission consiste à lutter contre les préjugés (la dépression est un signe de faiblesse)

Dimanche à Tout le monde en parle, Arnaud Soly soulignait que les médias accordaient la plus grande importance aux récentes déclarations de Cary Price au sujet de sa santé mentale. Il n’y a pas si longtemps personne n’aurait avoué éprouver de l’anxiété, de la détresse ou souffrir de dépression encore moins demander de l’aide pour s’en sortir. Pour plusieurs, encore aujourd’hui, ce sont des signes de faiblesse. Depuis la pandémie, on parle beaucoup de santé mentale; à part le risque de contagion, c’est devenu la grande préoccupation. Selon un récent article du Devoir et selon les dernières statistiques du ministère de la Santé et des Services sociaux, il y aurait 19 098 personnes qui attendent une consultation avec un psy. Toujours selon cette source, la pandémie aurait « exacerbé la détresse psychologique dans la population.» Karen St-James est coordonnatrice du Centre Aux sources d’Argenteuil, un organisme communautaire qui offre une approche à la santé mentale différente de celle de la méthode biomédicale. Alors que cette dernière a souvent recours aux médi- caments (antidépresseurs, psychotropes, etc), la pratique alternative repose sur la conviction que nous possédons en nous les ressources pour faire face aux moments difficiles de la vie. «Car, dit Karen, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Au contraire, tout le monde connaît des hauts et des bas. C’est normal.» Il se trouve seulement que certains bas

1

EDITION AP

CHERCHEZ EAP - Journaux LOOK FOR EAP - Newspapers

AUTORISEZ VOS NOTIFICATIONS ET TENEZ-VOUS AU COURANT DES PLUS RÉCENTES NOUVELLES SUR LA COVID-19 ET D’AUTRES SUJETS D’INTÉRÊT. CONSULTEZ ÉGALEMENT DERNIÈRE HEURE .

ACTIVATE YOUR NOTIFICATIONS AND STAYABREAST OF THE MOST RECENT INFORMATION ON COVID-19 AND OTHER TOPICS OF INTEREST. YOU CAN ALSO CONSULT DERNIÈRE HEURE.

Lisez le journal numérique EAP tous les jeudis Read the EAP digital newspaper every Thursday

SUIVEZ-NOUS/FOLLOWUS: WWW.EDITIONAP.CA OU/OR FACEBOOK

T H E N EWS

Made with FlippingBook flipbook maker