Hors Série 44

R essources hydriques

nous pourrons le mettre à la disposi- tion des pays partenaires. Les com- pétences marocaines, les produits et les techniques développés vont créer de la valeur ajoutée, des emplois et avoir des effets d’entraînement sur plusieurs domaines et, par ricochet, concrétiser notre souveraineté natio- nale dans le secteur de l’eau afin de réduire notre dépendance de l’étran- ger. Nous avons adopté un ensemble de programmes pour accompagner et superviser les entreprises indus- trielles concernées. F. N. H. : Quelle est votre appréciation du parte- nariat public-privé dans ce domaine ? R. M. : Le partenariat public-privé est un système innovant de financement des infrastructures. Le secteur privé lance des projets avec un engagement ou une participation de l’Etat soit à l’investissement, soit en tant qu’ache- teur ou garant. Cela peut concerner l’achat des ressources comme l’eau ou l’électricité. Au niveau du département de l’In- dustrie, nous avons une mission aussi pour accompagner le dévelop- pement de la mobilisation et de la gestion responsable de l’eau. Cette mission se traduit d’abord par la réduction de la pollution industrielle à travers une action sur le transfert de certaines industries polluantes qui peuvent avoir un impact sur la nappe phréatique, sur les rivières ou les oueds, et le rassemblement dans les zones industrielles où il y a tous les équipements pour le traitement de l’eau. Notre deuxième volet d’action concerne cette fois les entreprises elles-mêmes, pour qu’elles déploient une gestion hydrique plus respon- sable afin de réduire leur consomma- tion et pour qu’elles soient moins pol- luantes, selon le programme «Tatwir croissance verte». Le troisième volet a trait à la mise en place d’un écosys- tème de dessalement et de purifica- tion de l’eau à travers une intégration de l’industrie et de l’innovation maro- caine, parce qu’il y a des opportunités à saisir non seulement pour répondre à nos besoins propres en matière de souveraineté industrielle, mais aussi pour pouvoir proposer des solutions à la région, voire le monde en profitant de cette opportunité pour créer des emplois. * Entretien réalisé en marge du Symposium de l’eau organisé par FNH le 5 octobre 2022.

Valorisation de l’eau «Nous devons réussir une révolution dans le secteur» Le département de l’Industrie est pleinement mobilisé pour apporter des solutions innovantes à la problématique de l’eau.

Des programmes sont lancés pour accompagner les entreprises industrielles. Entretien avec Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce *.

Finances News Hebdo : Quel regard porte votre département sur le secteur de l’eau qui passe par une conjoncture compliquée ? Ryad Mezzour : Ce symposium revêt une importance particulière, car il est orga- nisé dans une période où le Maroc connaît l’un des déficits les plus impor- tants en matière de pluviométrie. Il existe une réelle pression sur les res- sources hydriques. C’est une problé- matique qui interpelle tout le monde. De ce fait, tous les citoyens doivent être responsabilisés. C’est lors des moments de crise qu’il faut redoubler d’effort pour trouver des issues favo- rables. Mais, tout d’abord, il faut dia- gnostiquer correctement la situation. Le département de l’Industrie ainsi que les autres ministères et organismes publics concernés sont pleinement mobilisés pour apporter des solutions aux besoins de la population et des opérateurs. Pour faire face à la rareté de l’eau, ces solutions doivent capitaliser sur l’inno-

vation pour assurer une mobilisation et une utilisation efficiente de l’eau. Par conséquent, il faut développer les domaines du dessalement de l’eau de mer et le recyclage des eaux usées. Il est essentiel aussi de lutter contre la pollu- tion des ressources hydriques. F. N. H. : Vous êtes un grand défenseur du «made in Morroco». Peut-on réussir la souveraineté nationale dans ce domaine ? R. M. : Notre département mobilise tous les moyens humains et matériels dont il dispose pour réussir ce challenge. Nous voulons développer notre propre expertise et être moins dépendants de l’étranger. Nous voulons concevoir des dispositifs compétitifs et efficaces pour atteindre les objectifs escomptés dans ce créneau. Nous voulons en quelque sorte réussir une révolution dans ce domaine. Le savoir-faire acquis nous permettra de faire face à cette problématique, et

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°44 32

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