Carillon_2011_07_27

martin.brunette@eap.on.ca L’O RIGNAL La dernière pendaison : une pièce toujours captivante geron à qui il offre un emploi accompagné d’un régime d’assurance en cas de blessure ou de décès. On apprendra très peu de temps après la mort de Léo Bergeron.

Eugène Morin, joué par Ricky Bennet (à gauche), et Raoul Sanschagrins, joué par Guy Rouleau (à droite) à la suite dumeurtre de Léo Bergeron, joué par Martin Gascon (sur le sol)

Elle fut présentée pour la première fois en 1993. Aujourd’hui, 18 ans plus tard, la pièce La dernière pendaison de Guy Rouleau et Ian McKechnie a à nouveau captivé la foule les 9, 16, 23 et 30 juillet derniers à l’ancienne prison de L’Orignal. Cette oeuvre est le fruit d’une recherche poussée des Archives nationales à Toronto qui brosse un tableau des événements qui ont mené à l’exécution de William J. LarocqueetEmmanuelLavictoirele15mars 1933 à la prison de L’Orignal. La pièce a déjà été présentée à guichet fermé au Centre national des Arts à Ottawa, de même que devant le procureur général et 500 gestion- naires de la fonction publique à Toronto. Cette fois cependant, la pièce a combiné le réel au fictif puisqu’elle a été jouée sur les lieux mêmes des événements. « Les gens ont grandement adoré, confie Guy Rouleau. Ils sont demeurés accrochés jusqu’à la fin ». Synopsis La troupe de théâtre des Non-coupables, dirigés par Gilles Bélanger, transporte les spectateurs dans le passé de Prescott-Rus- sell où la vie y était dure notamment en raison de la Grande Dépression qui frap- pait alors le Canada (1929-1939). Pour échapper aux contrecoups de la crise éco- nomique,deuxindividustententdeprofiter du système. Raoul Sanschagrin (alias William J. L.), rôle incarné par Guy Rouleau, convainc son ami d’enfance quelque peu naïf, Roméo Ledoux (alias Emmanuel L.), incarné par Gilles Bélanger, à s’enrichir frauduleuse- ment par le biais d’une compagnie d’assurances. Pour ce faire, Raoul Sanschagrins fait appel au jeune Léo Ber-

Cet événement pique la curiosité de l’ins- pecteur William Stringer, rôle joué par Réginald Lévesque, qui ouvre une enquête. Grâce à des techniques d’interrogation as- tucieuses, l’inspecteur Stringer obtiendra les preuves suffisantes à la condamnation de Raoul Sanschagrin et Roméo Ledoux. Au deuxième acte, les spectateurs sont invités à la salle d’audience qui a accueilli le véritable procès de 1932 à la cour de L’Orignal. À la fin, les deux individus re- çoivent un verdict de culpabilité. Malgré un avis favorable à la clémence de la part du jury, les condamnés sont exécutés de par les lois qui prévalaient à cette époque. Impressions Les comédiens ont reçu une ovation bien méritée à la fin. Bien que tous méritent des félicitations pour cette œuvre, il faut égale- ment souligner la prestation convaincante des personnages principaux interprétés par Guy Rouleau et Gilles Bélanger. Alors qu’il était question d’un sujet lu- gubre comme la pendaison, les acteurs sont malgré tout parvenus à divertir le public. À quelques moments, les gens riaient tout en chuchotant les répliques amusantes. « Le but c’était de rendre la pièce un peu plus légère avec un mélange de drame et de comédie », ajoute M. Rouleau. Et avec ce mélange, les spectateurs ont développé un attachement envers les deux protagonistes. Au dénouement de l’his- toire, suivant la pendaison, il y eut un moment de silence dans la salle d’audience. Certains spectateurs cachaient difficilement leurs émotions. En somme, les comédiens ont réussi à empoigner l’assistance avec une pièce qui

se veut en quelque sorte un joyau patrimo- nial. « Nous avions une équipe formidable. Chaque comédien s’est engagé à fond dans cette production et je les félicite tous » de dire Guy Rouleau. Celui-ci souligne le tra- vail remarquable des 19 comédiens qui ont assisté à 22 répétitions de même que l’ap- pui d’environ 130 bénévoles.

Mentionnons que la moitié des profits amassés seront remis à divers organismes à but non lucratif de la communauté. Les gens qui aimeraient en apprendre davantage sur le procès d’Emmanuel L. et deWilliam J L. peuvent consulter les ouvra- ges de l’inspecteur William Stringer, le juge Patrick Kerwin et l’honorable Charles Bell.

Les jeunes Roméo Ledoux (à droite), joué par Spencer Sutherland, et Raoul Sanschagrins (à gauche), joué par Vincent Desjardins.

Les personnes intéressées peuvent prendre rendez-vous du lundi au vendredi, entre 9 h et 16 h, et demander Gilles Normand. 613 632-4151 1100, rue Aberdeen, Hawkesbury, ON | www.editionap.ca

La victime, Léo Bergeron, incarné par Martin Gascon

Roméo Ledoux (Gilles Bélanger) derrière les barreaux.

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