Argenteuil_2020_02_14

A C T U A L I T É S REPENSER LA STRATÉGIE ANTI-TABAC DANS LES ÉCOLES

CRISTIANA MANDRU cristiana.mandru@eap.on.ca

C’est dans cette perspective que le Plan pour une génération sans fumée (PGSS) est né en 2017, un programme subventionné par le ministère de la Santé, qui vient assorti d’un montant de 2000$ par école, ainsi qu’un accompagnement de 18 mois par des spécialistes du CQTS. À travers cette initiative soutenue par la Direction de la santé publique, plusieurs écoles ont entamé des démarches pour faire de la prévention de tabac. Des formateurs et des communicateurs du CQTS offrent des activités clés en main aux écoles ayant été ciblées, soit à cause d’un indice de défavorisation élevé ou bien à cause de la demande ponctuelle de la direction d’une école ou de la commission scolaire désirant implémenter une politique anti-tabac. Les méthodes présentement utilisées dans les écoles consistent à envoyer une lettre aux parents de l’élève ayant enfreint la loi de ne pas fumer ou de vapoter une cigarette électronique sur les terrains de l’école, à lui confisquer la cigarette et à lui donner une suspension. Une panoplie d’interventions visant davantage de cohérence et d’efficacité Qu’est-ce que le CQTS apporte de plus aux interventions normalement faites dans une école? Ce sont surtout des gestes qui vont aller changer le comportement du jeune, l’aider à surmonter une dépendance, si c’est le cas. Il s’agit ici d’un très large spectre de méthodes utilisées pour prendre en charge la dépendance: le jeune est envoyé voir une infirmière dans un Centre d’abandon du tabagisme ou un intervenant en toxicologie, afin de discerner son niveau de dépendance et éventuellement aller plus loin. Premièrement, il est très important que le jeune prenne conscience qu’il souffre d’un problème de dépendance et deuxièmement, qu’il entame les démarches motivationnelles vers la cessation éventuelle, selon Mme Brisson. «Il y a une phase d’exploration au niveau de l’adolescence et du passage dans les écoles secondaires, mais notre objectif c’est que le jeune termine son secondaire libéré de l’emprise de la cigarette», a raconté l’intervenante. À cette fin, en plus des écoles secondaires, le CQTS vise aussi les centres d’éducation professionnelle, les centres d’éducation aux adultes, les carrefours jeunesse-emploi, tout en cherchant une cohérence de l’environnement et le soutien de la communauté. «On va demander à la communauté de se serrer les coudes pour aider les jeunes. Donc, on va demander aux dépanneurs d’écarter les cigarettes davantage, on va demander à la Ville qui loue les locaux des écoles d’adopter aussi une politique anti- tabac et on va demander aux carrefours jeu- nesse de s’impliquer par des activités. Alors, on va vraiment créer une belle cohésion à travers ce programme-là, qui à la base, est une politique scolaire en prévention, mais qui finit par rassembler beaucoup d’acteurs dans le milieu scolaire», a résumé Mme Brisson. Présentement, il y a 27 écoles à l’échelle du Québec qui participent dans le PGSS, dont une école à Lachute qui aura bientôt un lancement médiatique pour son adhésion au programme, et un objectif de recrutement de 150 nouvelles écoles à travers le Québec dans les cinq années à venir.

À l’heure actuelle, la loi interdit aux compagnies de tabac de faire de la publi- cité directe aux jeunes sur les médias. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils ne font plus rien pour attirer l’attention du public, surtout le jeune public, à leurs produits. Les deux grandes stratégies qu’elles utilisent aujourd’hui consistent, d’une part, à faire appel à des influenceurs telle que Kelly Jenner, par exemple, qui est une idole pour les jeunes. «Ces influenceurs font des posts sur les réseaux sociaux, sur des plateformes comme YouTube. Ce sont des méthodes beaucoup plus difficiles à encadrer par les normes, les lois et les gouvernements, alors c’est une très grande porte d’accès pour aller parler aux jeunes», a constaté Amélie Brisson, chargée de projets en prévention au Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS). D’autre part, la nouvelle génération de cigarettes électroniques est une métamor- phose de l’idée à l’origine de la vapoteuse, soit une étape dans le processus de cessa- tion du tabagisme. Même si pour les adultes, cela reste toujours une phase dans leurs efforts pour arrêter de fumer, la vapoteuse ou les cigarettes électroniques constituent LA porte d’entrée favorisée par les compagnies de tabac pour attirer un jeune public vers la consommation de cigarettes traditionnelles et vers le développement d’une dépendance quelconque. On peut d’ailleurs aisément se rendre compte que les clients ciblés par ces nouvelles cigarettes électroniques, ce LES PROFESSIONNELS Dre Lynne Chadwick & Dr Ronald Korzinstone Chirurgiens dentistes • Dental surgeons Tél./Phone : 450 562-3101 Téléc./Fax : 450 409-0699 cliniquedentairelachute@outlook.com 617, rue Principale Lachute QC J8H 1Y8

Le Conseil québécois sur le tabac et la santé proposera des activités prêtes à l’emploi aux écoles de tout le Québec, y compris celles des Laurentides, dans le cadre d’une campagne visant à réduire et, un jour, à éliminer la consommation de cigarettes chez les élèves. -photo fournie

sont les jeunes, selon Mme Brisson, tout simplement par le format, les saveurs, les couleurs offertes, de même que le coté technologique. «C’est sûr que la cigarette électronique qui est rose, qui brille dans le noir, qui goute la fraise et qui est attrayante n’est peut-être pas faite pour le président

de la Banque Nationale, elle est plutôt faite pour les filles du secondaire deux», a rigolé Mme Brisson. Ces deux stratégies sont des manières plus détournées de faire de la publicité auprès des jeunes, sans pour autant s’adres- ser directement à eux. Le coté addictif de la cigarette électro- nique est énorme, puisqu’elle augmente de trois fois le risque de développer une dépendance, que ce soit à la cigarette, aux drogues ou aux jeux. En sachant que 86% des adultes fumeurs ont commencé à l’ado- lescence, il est très important d’intervenir dès un jeune âge, selon l’intervenante. Quand les jeunes prennent conscience du fait qu’ils sont utilisés et manipulés par les réseaux sociaux, cela fait une grande différence dans la prévention; alors il est très important de les informer, selon l’intervenante. Plan pour une génération sans fumée «Dire aux jeunes que le tabac va les tuer, on s’entend, ce n’est pas quelque chose qui va marcher», a expliqué Mme Brisson. Son travail l’amène à faire de la formation auprès du personnel des écoles et à sensibiliser les jeunes dans les écoles secondaires à travers le Québec. «Il s’agit de dénormaliser ce qu’ils croient être la norme, d’effectuer un changement au niveau du comportement, de leur montrer que c’est pas tout le monde cool qui fume ou qui vapote.»

566, rue Principale, Lachute (Qc) J8H 1Y7 Tél.: 450-562-2494 Fax.: 450-562-1434 Publié le vendredi par : La Compagnie d’édition André Paquette Inc. Imprimé par : Imprimerie Prescott et Russell, Hawkesbury, ON # convention : 0040012398

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