P OLITIQUE
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JEUDI 24 MARS 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Maroc – Espagne
◆ Après Berlin, c’est au tour de Madrid de revenir à la raison et d’avoir une posture claire et sans ambiguïté au sujet du Sahara marocain. ◆ La sincérité de cette décision se mesurera cependant à l’aune des actes concrets qui seront posés par le gouvernement espagnol. Retrouvailles entre bons copains
nal de drogue, mais qui, dans ses calculs politiques pervers, pactisait avec les ennemis du Royaume et jouait un jeu trouble lorsqu’il s’agit de la cause nationale, le Sahara marocain. Cette duplicité avait notamment conduit l’Espagne à accueillir sous une fausse identité le chef du polisario, Brahim Ghali, sans en informer le Royaume.
Dans le cadre du réchauffement des relations bilatérales,
Après avoir vivement dénoncé cet acte de tra- hison, le Maroc avait alors rappelé pour consulta- tions son ambassadrice en Espagne, Karima Benyaich. Ce coup de froid entre les pays a eu eu des conséquences néfastes
une visite au Maroc du président du gouverne- ment espagnol, Pedro Sánchez, sera program- mée ultérieurement.
sur le plan économique. «Les enclaves occupées de Sebta et Mellila ont été ainsi particulièrement touchées et sont au bord de l’asphyxie économique. L’essentiel de leurs activités est basé sur les échanges avec le Maroc. L’effet était également visible sur les ports espagnols, notamment Algésiras qui a vu son rythme d’activité nette- ment baisser» , analyse Belmir. De Madrid à Berlin Qu’avait fait le Royaume pour mériter l’attitude hostile de Madrid ? Rien, sinon être constamment au chevet d’un pays qu’il considérait comme «ami et partenaire». C’est pourquoi, lors de la crise cata- lane, le Maroc a pris position, sans ambiguïté, pour l’intégrité
tée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend» . Désormais, «notre objectif est de construire une nouvelle relation, basée sur la transparence et la commu- nication permanente, le res- pect mutuel et les accords signés par les deux parties et l’abstention de toute action unilatérale, à la hauteur de l’importance de tout ce que nous partageons», note-t-il. Pour le politique Mohamed Belmir, « la décision de l’Es- pagne de soutenir le plan d’autonomie pour le Sahara marocain est un tournant his- torique. C’est un revirement radical de Madrid. En tant qu’ancienne puissance colo- niale de ce territoire, elle est la
mieux placée pour savoir les droits légitimes et historiques du Maroc dans cette région. Le pays ibérique a compris qu’il a intérêt à assainir ses relations avec le Maroc, deve- nues toxiques ces derniers temps à cause de l’affaire de Brahim Ghali». En effet, la clarté du message de Sánchez est à relier à l’am- biguïté qu’a toujours entrete- nue Madrid au sujet du Sahara marocain, mais également aux actes inamicaux posés par le gouvernement espagnol et qui ont sérieusement altéré les relations bilatérales. Un gou- vernement qui berçait et cour- tisait le Maroc quand il s’agit des questions migratoires et de la lutte contre le terro- risme et le trafic internatio-
L es moments d’éga- rement diplomatique sont bel et bien ter- minés. Le Maroc et l’Espagne ont fumé le calumet de la paix après une brouille qui a duré plu- sieurs mois, entraînant une forte dégradation des rela- tions entre les deux pays. Vendredi 18 mars, le président du gouvernement espagnol a posé un acte très fort. Dans un message adressé au Roi, Pedro Sánchez a en effet affirmé qu’il «reconnaît l’im- portance de la question du Sahara pour le Maroc» . Mieux encore, poursuit-il, «l’Espagne considère l’initiative maro- caine d’autonomie, présen- Par D. William
Tout le monde
applaudit la fin des tensions diploma-
tiques entre le Maroc et l’Espagne…, sauf bien évidemment l’Algérie.
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