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VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Enseignants-chercheurs

◆ Figé depuis sa mise en place en 1997, le statut d’enseignants-chercheurs fait l’objet d’un bras de fer qui oppose depuis plusieurs années les enseignants au ministère de l’Enseignement supérieur. ◆ Les syndicats espèrent pouvoir, dans les prochaines semaines, récolter les fruits de ce long combat en trouvant un arrangement avec le gouvernement. Le statut de la discorde

« En janvier 2012, à l'époque de Lahcen Daoudi, le ministère avait donné son accord pour commencer les discussions, mais les choses vont traîner et ne vont commencer qu'à la fin de l'année 2013. Les discussions entre le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) et le ministère vont piétiner jusqu'à fin 2019. Après le sit-in organisé par le SNESUP le 8 février 2020, un coup d'accélérateur a été donné aux négociations, mais celles-

ci seront interrompues par la crise sanitaire. Enfin, les pourparlers vont reprendre sérieusement vers la fin de 2020 et le début de 2021. Un accord sera trouvé en mai 2021. Depuis cette date, nous attendons sa concrétisation », souligne Jamal Sebbani, secrétaire général du

Les enseignants sou- haitent revoir à la hausse l’âge fixé à 45 ans pour intégrer la fonction publique.

pour 2023. Depuis sa mise en place en 1997, ledit statut n’a eu droit à aucune modification, une situation vue par ces enseignants comme une réelle entrave à leur épanouissement professionnel. « Depuis la Constitution de 2011, le minis- tère de tutelle de l’époque avait décidé de mener une réforme portant sur trois axes. Le 1 er concerne la refonte de la loi 01.00 afin qu’elle soit en phase avec les dispositions de la nouvelle Constitution. Le 2ème axe est relatif au statut des enseignants-chercheurs et le 3ème est lié à la réforme pédagogique. Depuis, cette réforme n’a pas eu lieu malgré la succes- sion de 4 ministres de tutelle », déplore Khalid Karbaoui, enseignant-chercheur. Les négociations furent «rudes» Malgré les moult appels à la réforme, les concernés ont dû attendre jusqu’en 2021 pour parvenir à trouver un accord avec le ministère de tutelle, dirigé à l’époque par Saaïd Amzazi.

SNESUP. Après une longue série de discussions avec le gouvernement, entamée depuis une dizaine d’années, un texte de projet de décret produit par une commission mixte composée par le département de l’Enseignement supérieur, le SNESUP et le Syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SMASUP), a enfin vu le jour en mai 2021. Ce projet de décret compte deux grades, à savoir professeur de l’enseignement supérieur (PES) et maître de conférences, tandis que la catégorisation actuelle en inclut trois : Il s’agit du professeur assis- tant (PA), du professeur habilité (PH) et du PES, un axe de révision tant défendu par les syndicats en charge du dos- sier. Ces derniers vont néanmoins vite déchanter avec l’arrivée du nouveau ministre Abdellatif Miraoui, qui semble voir la réforme sous un angle différent. Quelques jours après sa nomination à la tête du ministère de l’Enseignement

“F ormer une nouvelle génération d’ensei- gnants » : cette for- mule accrocheuse souvent utilisée par Abdellatif Miraoui, ministre de l'Ensei- gnement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, lors de ses interventions au sujet du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supé- rieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (Pacte ESRI), suscite une attention particulière des enseignants- chercheurs qui réclament vainement, depuis belle lurette, une réforme de leur statut. Pour l’horizon 2030, ce plan vise, entre autres, la refonte de la loi 01.00 portant organisation de l’enseignement supé- rieur et, par conséquent, la réforme du statut de l’enseignant-chercheur prévue Par M. Ait Ouaanna & M. Boukhari

Une nation ne peut pré- tendre à un développe- ment éco- nomique et social si le niveau de son système édu- catif n’est pas valorisé.

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