FNH 1001

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

DU 19 ET 20 NOVEMBRE 2020

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Chasse

◆ La baisse de la pluviométrie a impacté la productivité de la faune sauvage. ◆ Absence des touristes étrangers et difficultés pour le renouvellement ou l’octroi des permis de chasse. La crise sanitaire et la sécheresse plombent la saison 2020-2021 L a chasse est une pra- tique ancrée dans les traditions des Marocains. Depuis des siècles, elle a existé dans plusieurs Par C. Jaidani

La chasse est pratiquée au Maroc par plus

de 80.000 chasseurs

et 3.000 tou- ristes cyné- gètes.

régions du Royaume. La diversité naturelle et géographique du pays a assuré à cette activité tous les ingrédients nécessaires pour se maintenir et se développer, au point que le Maroc devient une destination très prisée des chas- seurs venant de plusieurs pays étrangers. C’est un domaine strictement réglementé, avec un arsenal juri- dique dédié afin d’assurer un renouvellement de la faune et de préserver les espèces menacées. Mais, cette année, le démarrage de la saison coïncide avec deux faits majeurs ayant eu un effet néfaste sur toute la chaîne. Il s’agit de la crise sanitaire et de la sécheresse. «L’insuffisance des pluies durant les deux dernières années a impacté le couvert végétal dans les forêts et les zones humides, entraînant au passage la baisse de la productivité de la faune. Dès les deux premières semaines du démarrage de la chasse, nous avons constaté un amenuisement du petit gibier. Un constat qui a déçu les chasseurs», souligne Bouchaib Amiri, secrétaire per- manent de la Fédération royale marocaine de la chasse (FRMC). Il précise également que «la crise sanitaire a perturbé l’opération de renouvellement ou d’octroi de nouveaux permis de chasse. Cela a réduit le nombre de chasseurs

plusieurs régions du Royaume comme Benslimane (4.900 ha), Arbaoua (120.000 ha), Marrakech (17.000 ha), Beni Mellal (17.000 ha) ou Taroudant (118.000 ha). Ces réserves sont gérées par le système d’amodiation qui per- met aux associations ou sociétés spécialisées de bénéficier d’une location d’espace de chasse d’un domaine public ou privé selon un cahier des charges bien précis. «A cause de la fermeture des frontières et les restrictions de déplacements entre les pays, les touristes étrangers intéressés par la chasse sont très rares. Pour leur part, les chasseurs marocains ou résidant au Maroc trouvent quelques difficultés pour se dépla- cer vers les autres régions. Nous leur préparons des vouchers afin qu’ils puissent avoir l’autorisation. En revanche, nous avons constaté que la fréquence de sortie des chasseurs marocains s’est mul- tipliée car la plupart d’entre eux

aptes à s’adonner à leur voca- tion en toute conformité. Par ail- leurs, la fermeture des frontières a diminué aussi le nombre de touristes étrangers intéressés par cette pratique». Selon le départe- ment des Eaux et forêts, la chasse est pratiquée par plus de 80.000 chasseurs et 3.000 touristes cyné- gètes. L’activité a un effet impor- tant sur le tourisme rural et permet de créer deux millions de journées de travail chaque année. Mais, cette saison, les opérateurs touristiques qui commercialisent ce genre de circuit ont constaté quelques perturbations. C’est le cas de la Société de chasse touristique (Sochatour) créée il y a 40 ans et qui a pour vocation d’associer ce loisir avec le tourisme, l’histoire et la décou- verte des traditions. Elle dispose de plusieurs réserves naturelles d’une superficie totale de 320.000 ha. Ces réserves sont réparties dans

ne peuvent pas voyager à l’étran- ger. Auparavant, ils faisaient en moyenne une sortie par mois ou par quinzaine. Actuellement, ils optent pour des sorties quasi hebdomadaires» , souligne Aicha Ouarii, responsable communica- tion à Sochatour. Elle ajoute que «pour satisfaire les besoins de nos clients et compen- ser le manque de la faune, nous procédons à des opérations de lâchers de petits gibiers. Nous restons très vigilants sur certaines espèces vulnérables comme les cerfs». Il est à souligner que les opéra- teurs des circuits de chasse ont été contraints de respecter le pro- tocole sanitaire, notamment l’utili- sation des masques et le respect de la distanciation. Les cérémonies festives orga- nisées après chaque partie de chasse ont été soit annulées, soit le nombre de personnes partici- pantes réduit au maximum. ◆

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